Evariste Ndayishimiye : « Le conflit en RDC concerne toute la région, il faut unir les forces pour anéantir les groupes armés et garantir par la suite la sécurité pour le Rwanda »

En sa qualité de président du mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région, Evariste Ndayishimiye, a appelé mercredi 6 mars 2024 les dirigeants régionaux et la communauté internationale à unir leurs forces pour anéantir les groupes armés étrangers qui sévissent dans la partie orientale du pays de Félix Tshisekedi.

Le chef de l’Etat burundais a lancé cet appel au cours de l’audience qu’il a accordée conjointement à l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU dans la région des Grands Lacs, Huang Xia et l’ambassadeur suisse au Burundi, Valentin Zellweger, qui étaient venus lui présenter les conclusions d’une retraite de deux jours tenue à Bujumbura sur la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs.

« Le conflit en RDC ne concerne pas seulement les Congolais, mais toute la région parce que ça risque d’être le fief du terrorisme », a-t-il déclaré, alors qu’au Nord-Kivu, les combats font rage entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.

Dans la foulée, il a condamné le refus du M23 de déposer les armes et de rejoindre le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S).

Pour résoudre cette crise, Evariste Ndayishimiye pense qu’« il faut qu’ensemble, en toute solidarité, la communauté internationale et la région unissent leurs forces pour anéantir les groupes armés étrangers à l’Est de la RDC et ainsi tranquilliser les Congolais et garantir par la suite la sécurité pour le Rwanda ».

Dans ce cadre, il a recommandé à Huang Xia et à Valentin Zellweger d’approcher les autres chefs d’Etat de la région pour essayer de connaître leur point de vue sur la question.

La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC demeure préoccupante à cause des opérations militaires rwandaises. Pour appuyer les autorités congolaises à mettre fin à cette agression, le Burundi a déployé ses troupes dans le cadre d’une entente bilatérale. Elles opèrent aux côtés Force régionale de la SADC.

Le chef de la diplomatie burundaise, Albert Shingiro, a, dans une correspondance adressée lundi au président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, accusé le Rwanda de saboter les initiatives régionales de paix menées par l’EAC et l’Angola pour restaurer la paix dans cette région de la RDC. Face à cette situation de violation du droit international, le Burundi a assuré qu’il continuera de soutenir son voisin congolais.