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Depuis l’attaque du Hamas lancée le 7 octobre, les faux contenus se propagent sur X (ex-Twitter) à une vitesse inédite. Une désinformation largement facilitée par les nouvelles règles mises en place par son propriétaire, Elon Musk.
Depuis samedi 7 octobre et les attaques du Hamas sur Israël, les images et les informations sur la situation à Gaza et dans l'État hébreu inondent les réseaux sociaux. C'est notamment le cas sur X (ex-Twitter) dont le compte de sécurité a constaté "une augmentation du nombre d'utilisateurs actifs quotidiens dans la zone de conflit", avec "plus de 50 millions de messages dans le monde" échangés durant le week-end à propos de la guerre.
"Une dynamique de surenchère"
Dans ce nouvel acte d'un conflit déjà complexe et alimenté par des campagnes de propagande, les contenus partagés sur X ajoutent à la confusion tant ils sont nombreux à ne pas avoir été vérifiés au préalable. Le groupe se défend et assure avoir modéré les publications en ligne en limitant les contenus sensibles, en surveillant "les discours antisémites" ou bien en supprimant "les comptes affiliés au Hamas nouvellement créés".
Insuffisant face à la vitesse de diffusion des images et des vidéos autour du conflit. "Le niveau de désinformation sur la guerre entre Israël et le Hamas promu de manière algorithmique sur Twitter ne ressemble à rien de ce à quoi j'ai été exposé au cours de ma carrière de politologue", a affirmé le chercheur américain Ian Bremmer. De son côté, la spécialiste belge Marie Peltier a appelé à faire attention "à l’excitation face à l’horreur, qui peut concerner tous les ‘camps’" et à cette "dynamique de surenchère, favorisant propagande et désinformation".
Des exemples de fausses images sur le conflit ayant acquis une forte popularité sont nombreux. Notre service a pu en repérer plusieurs, présentées comme contemporaines mais vieilles de plusieurs mois, voire années, et quand même utilisées pour documenter la situation. Des séquences de combats tirées de jeux vidéo ont même été présentées comme des images du conflit et ont été visionnées tout le week-end. La vidéo d’une explosion d’un hélicoptère en plein vol a été partagée plusieurs dizaines de fois, atteignant les 2,6 millions de vues sur un tweet.
L’extrait vient en réalité tout droit du jeu Arma 3, dont les images avaient déjà été utilisées à des fins de manipulation pour illustrer la guerre en Ukraine. Une note a fini par être ajoutée par la "communauté" sous les tweets les plus consultés.
La fausse attaque d'une église
Autre information devenue virale, celle du bombardement d’une église à Gaza par l’armée israélienne. La rumeur a rapidement circulé dans la soirée du 9 octobre "grâce à plusieurs comptes bleus [certifié] répétant une affirmation non vérifiée qui n’avait aucune preuve pour l’étayer", d’après Eliot Higgins, journaliste et fondateur du média d’investigation Bellingcat. Elle a été démentie le soir même par l’église Saint-Porphyrius, sur Facebook.
Mais en recherchant "christian church" sur Twitter, la fausse information apparaît encore en priorité, poussée par ces fameux comptes certifiés. Le résultat de changements opérés par Elon Musk, qui a décidé d’accorder le badge bleu à des comptes pas forcément fiables moyennant 8 dollars par mois. Avant cela, seuls les médias et les comptes ayant dû prouver leur rigueur pouvaient s’en prévaloir.
Elon Musk a non seulement permis à des comptes anonymes de s'assurer d'une plus grande audience, mais a également supprimé les titres des articles partagés en ligne, les rendant indifférenciables des photos publiées. Une autre manière de reléguer les enquêtes et les travaux fiables réalisés sur la situation à Gaza et en Israël au second plan. Par ailleurs, toute modération est devenue impossible sur Twitter. Selon le média spécialisé The Information, le groupe se passe désormais d’un outil qui permettait jusqu’ici de repérer efficacement les campagnes coordonnées de désinformation en identifiant les différents comptes ou trolls ayant partagé le même contenu.
"Les modifications apportées par Elon Musk à la plateforme profitent entièrement aux terroristes et aux propagandistes de guerre", considère même Emerson Brooking, chercheur en criminalistique numérique, auprès du média Wired. Au lendemain de l’attaque du Hamas en Israël, Elon Musk a vivement encouragé la sphère X à "rester aussi proche que possible de la vérité, même pour les choses que vous n’aimez pas". Puis a invité ses abonnés à suivre deux comptes sur la situation en Israël, qui se sont révélés avoir promu des contenus antisémites. Un message qu'il a depuis effacé.
Le 10 octobre, la Commission européenne a néanmoins menacé la plateforme de sanctions et sommé Elon Musk de rendre des comptes sur la circulation de faux contenus liés au conflit, dans un délai de 24 heures. "Lorsque vous recevez des notifications de contenu illégal dans l'UE, vous devez agir rapidement, avec diligence et objectivité et retirer le contenu en question lorsque cela est justifié", a rappelé Thierry Breton, commissaire européen au Numérique, dans une lettre diffusée en ligne.
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