Politique
Un ajustement technique de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’impose afin d’y intégrer la vraie opposition, a déclaré dimanche l’ancien ministre Bitakwira Bihona-Hayi Justin, au cours d’une émission sur Bosolo Na Politik. Le sage de la République suggère un minimum de consensus avant la tenue des scrutins le 20 décembre 2023.
L’ex-ministre de Développement rural a pris parole. Justin Bitakwira a recommandé à tous les grands dignitaires de l’Union sacrée de savoir se servir utilement de la politique de l’aiguille au lieu du rasoir, car l’aiguille rassemble tandis que le rasoir divise. Le processus électoral ne pourra rassurer les uns et les autres que lorsqu’il aura construit un minimum de consensus entre les principaux acteurs en présence, notamment ses principales parties prenantes.
Un ajustement technique s’impose à la CENI
Pour garantir des bonnes élections à la fin de cette année, le leader de l’ARCN ne cache pas ses convictions en référence à l’histoire récente de nos cycles électoraux. « Nous sommes aux quatrièmes élections en République démocratique du Congo. Notre pays a toujours résolu ses principaux défis politiques par le consensus. Minime soit-il, il faut absolument un consensus avant la tenue des élections », a-t-il recommandé au gouvernement et institutions habilitées. Dans son approche, Bitakwira suggère à Denis Kadima de consulter ses prédécesseurs encore en vie, notamment Corneille Nangaa et Daniel Ngoy Mulunda afin d’y puiser leur expérience du consensus électoral. Se basant sur l’expérience passée, Bitakwira évoque la crise entre le régime Tshisekedi et l’Église catholique ces dernières semaines. « Même à l’époque de Kabila, l’Église catholique avait tout fait pour manœuvrer un dialogue sous sa gouverne alors même que le facilitateur Kodjo venait de clôturer un autre dialogue de même ampleur à la cité de l’Union africaine », a-t-il rappelé, invitant ainsi le pouvoir à adopter une attitude moins belliqueuse en la matière. Bitakwira est d’avis qu’il est possible de régler un certain nombre de questions qui divisent la classe politique, bien avant la tenue des scrutins. C’est notamment, explique-t-il, le cas des délégués de l’opposition qui devraient intégrer la CENI. “Il est essentiel que la vraie opposition prenne sa place à la CENI. Les trois délégués qui relèvent de l’opposition (la vraie) doivent être installés pour stabiliser le processus et avancer”, a recommandé Justin Bitakwira, cadre de l’Union sacrée. Dans sa déclaration du 7 juillet courant, l’Union européenne avait abondé presque dans le même sens que l’ancien élu d’Uvira. L’organisation dit avoir pris note du travail mené de manière soutenue par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), mais tout en prenant au sérieux les critiques et préoccupations exprimées par les partis politiques d’opposition et les organisations de la société civile, auxquelles il convient de répondre de toute “urgence”. Ainsi, l’UE a invité la CENI et toutes les parties prenantes « à travailler ensemble pour tenir des élections pleinement inclusives, libres, transparentes et pacifiques, qui sont essentielles pour la consolidation de la démocratie et de la stabilité en RDC ».
Armée et système d’enseignement rwandais en faillite
Justin Bitakwira est convaincu que même certains acteurs de l’opposition n’ont pas conscience qu’il y a une partie du pays qui est occupée du fait d’une guerre injuste imposée à la République démocratique du Congo par le Rwanda. Il incite le président Félix Tshisekedi à rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda. « Quand les terroristes somaliens ont commencé à aller tuer jusqu’au Kenya, le gouvernement kényan a fermé ses frontières. Aujourd’hui, nous assistons à une guerre amicale parce que nous n’avons ni fermé les frontières ni coupé nos relations diplomatiques avec le Rwanda. Malgré le nombre de morts et malgré le nombre de rébellions que ce pays s’est déjà autorisé chez nous », a pesté Bitakwira. Ce n’est pas le Rwanda qui nous agresse, signale le notable du Sud-Kivu. « Le Rwanda, c’est comme un chien perché sur un arbre qui aboie à haute voix et qui vous lance des projectiles. Il faut se poser la question de savoir qui a fait monter ce chien là-haut alors qu’il est connu de tous qu’un chien ne grimpe jamais sur un arbre » a-t-il illustré. « C’est depuis le règne du président américain Bill Clinton que ce chien a été placé sous l’arbre pour nous déstabiliser progressivement. Ce matin, j’ai appris à travers la radio Top Congo que les résistants Maï-Maï (Wazalendo) ont repris le contrôle de cinq localités qui étaient entre les mains du M23. Pourquoi ne pas intégrer ces résistants dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), du moins la race pure de ce qui en reste », a-t-il proposé. Et de poursuivre que le jour où la République démocratique du Congo va rompre ses relations diplomatiques avec Kigali, en procédant à la fermeture de ses frontières, le Rwanda connaîtra une crise économique indescriptible.
« La RDC est le souffle de vie pour Paul Kagame. La vie au Rwanda a basculé Kagame qui vivait dans l’opulence ne gagne plus comme par le passé étant donné que la guerre impose un black-out frontalier. Il y avait beaucoup de complices du Rwanda en RDC (Il en existe encore jusqu’aujourd’hui, mais pas comme avant) », a révélé l’homme d’Uvira. Bitakwira soutient que depuis le début de la guerre, le système d’enseignement rwandais est au rabais et les Forces de défense du Rwanda accusent six mois d’arriérés de salaire. « Les étudiants des universités rwandaises commencent à acheter les syllabus, un peu comme ce fut le cas ici en RDC », a-t-il expliqué. Pour Bitakwira, l’État rwandais est au bord de l’asphyxie sans qu’on ferme les frontières.
L’EAC ne résoudra jamais le conflit de l’est RDC
Malgré la bonne foi de la RDC, le problème ne sera pas résolu à travers l’EAC, a démontré Justin Bitakwira. « Nous y perdons le temps, les moyens et l’énergie ». L’ancien ministre du Développement rural soutient que la RDC ne peut compter que sur 4 à 5 pays, à savoir l’Angola, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie. Le reste, ce sont des complices, dit-il, affirmant que « c’est fuir la pluie dans l’océan », car l’armée EAC ne pourra jamais restaurer la paix.
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L’ex-ministre de Développement rural, Justin Bitakwira, leader de l’ARCN, membre de l’Union sacrée de la nation @Photo Droits tiers.