RDC – Chine : Kinshasa bloque la sortie d’un stock de cuivre et de cobalt estimé à plus d’un milliard Usd

Un stock de cuivre et de cobalt estimé à environ 1,5 milliard de dollars américains US est bloqué en RDC. Le Groupe chinois Cmoc, propriétaire des minerais bloqués, n’a pas reçu l’autorisation de les expédier.

A l’origine de la crise, il y aurait un différend entre la partie chinoise et le partenaire public, en l’occurrence la Gécamines, au sujet du paiement des redevances. Selon l’opérateur public, Cmoc a menti sur ses réserves minérales et doit à la société 7,6 milliards de dollars de redevance et d’intérêts.

Au-delà, il y a aussi un problème au niveau des modalités ou conditions des contrats de vente des futures exportations. Le stock bloqué provient de la mine de Tenke Fungurume de Cmoc, la plus grande mine de cuivre de la RDC.L’incident ne fait que confirmer davantage les relations délétères entre les autorités congolaises et les entreprises chinoises.

Actuellement, le marché minier congolais est dominé par la Chine qui détient environ 80 %, en partenariat avec la Générale des carrières et des mines (Gécamines) et d’autres partenaires.

Après la polémique autour du dernier rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) au sujet des « Contrats chinois », une nouvelle histoire va relancer de nouveau le débat au cours des prochains jours.

En 2017, la mine de Tenke Fungurume de Cmoc a produit plus de 215 000 tonnes, soit le cinquième de la production congolaise. Depuis huit mois, rien ne va plus. Le groupe Cmoc n’arrive plus à faire des exportations, a-t-on appris d’une source indépendante.

Pour autant, la mine continue à tourner à un régime plus faible, et l’essentiel du travail se concentre actuellement au stockage du métal supplémentaire jusqu’à la reprise normale de ses expéditions. Toutefois, il a pu stocker du matériel tout au long de la période d’interdiction des exportations.

Certains experts relativisent tout risque d’emballement des prix du cobalt en cas de déversement du stock bloqué sur le marché mondial. Tenke Fungurume qui ne représente environ 15 % de l’approvisionnement mondial, devra se préparer à faire face à une baisse de la demande pour l’utilisation dans l’électronique, responsable de la chute vertigineuse des prix, de l’ordre de 60 %.

Pour la RDC, l’enjeu minier reste énorme à l’heure de la transition écologique mondiale. Le pays est le premier producteur mondial de cobalt et détient 60 % des réserves mondiales connues. Associé au cuivre ou au nickel, il permet la fabrication des batteries automobiles. Il faut préciser que toute la production est exportée en quasi-totalité vers la Chine.

Or, poursuivent les experts, il s’observe des vulnérabilités dans les chaînes d’approvisionnement des véhicules électriques. En effet, la dépendance à un petit groupe de miniers très actif dans quelques pays producteurs comme la RDC, en est justement une cause majeure. Il y aurait 120 00 tonnes de cobalt et 12 500 tonnes de cuivre bloquées dans le pays. Cmoc, qui détiendrait une capitalisation boursière d’environ 17 milliards de dollars, aurait affirmé que Contemporary Amparex Tehnology, le plus grand fabricant de batterie pour véhicules électriques, a accepté d’acheter une participation de 25 %.