La rivière N’djili transformée en une carrière de sable

Dans le cadre de l’application de l’article 15 » débrouiller pour vivre », les jeunes Kinois plus spécialement des communes de N’djili, Kimbanseke et Kisenso exploitent le sable des eaux de la rivière N’djili à la quête du pain quotidien.

Hormis la navigation de la pirogue permettant de traverser les passagers d’une rive à une autre, la pêche qui est de moins en moins pratiqué, un autre moyen qui permet à ces jeunes gens de gagner de l’argent sur cette rivière, c’est celui de draguer le lit de la rivière N'djili pour vendre le sable auprès principalement des constructeurs des maisons.

Tout commence le matin. Les pratiquants de ce métier naviguent sur la rivière à la recherche de l’endroit où il y a la présence du sable. Une fois trouvé, ils stationnent la pirogue à l’aide de deux bambous qu’ils foncent dans les sables des eaux de cette rivière. Habillés d’une petite culotte, torses nus, sans être effrayés par le froid matinal de la saison sèche, ces jeunes descendent au fond de la rivière avec un sot de 15L, en bloquant la respiration pendant dix secondes pour puiser du sable puis les renverser dans la pirogue. Il faut une dizaine de tours en moyenne pour remplir pirogue alors qu’il en faut une vingtaine de tours pour en remplir une plus grande. Le prix de la quantité du sable de la pirogue moyenne est estimé à 3000 FC, et celui de la grande à 5000 FC. Leurs principaux clients sont souvent les grossistes de grands camions de marque Iveco qui achètent par benne, pour l’exécution de grands travaux de construction. Une benne vaut la quantité de dix pirogues moyennes et six pour la grande pirogue.

Interrogé à ce sujet, un médecin estime que l’excès de cette pratique peut être nuisible à la santé. Il peut provoquer l’hémorroïde, la hernie et autant d’autres maladies dues aux travaux forcés. Pire, même les mineurs s’adonnent à cœur joie à ce métier pendant que les autres profitent jouissent paisiblement des vacances en famille.

Pour rappel, c’est depuis une décennie que ce métier est exercé à la rivière N’djili.il est fréquemment pratiqué durant la saison sèche que pluvieuse en raison du débordement des eaux dans son lit.