Politique
Dans une déclaration faite samedi 14 mai 2022 dans la soirée, Michel Mwika Banza, président national du Parti national pour la nouvelle énergie du Congo -PNEC-, a signifié qu’en RD-Congo, les jours et les années passent mais semblent toujours se ressembler.
«À l’aube de son troisième cycle électoral et à l’avènement d’une alternance politique que tout le monde voyait comme étant une charnière dans l’histoire de notre beau pays, malheureusement les derniers événements politiques liés au vote de la loi électorale à l’Assemblée nationale ont démontré que l’horizon de la concorde nationale était loin de se rapprocher», a fait remarquer Michel Mwika.
Et de poursuivre: «le vendredi 13 mai 2022, tel le Vendredi 13 légendaire, celui de tous les malheurs, celui-là aussi était un jour sombre pour notre démocratie». En effet, a-t-il dénoncé, la RD-Congo a vécu un hold-up législatif à l’Assemblée nationale, ce temple de la démocratie qui devient un échafaud et qui conduit inexorablement les RD-Congolais vers un guillotinage de la démocratie dans le pays.
«Les valeurs républicaines obtenues après tant de sacrifice, tant de vies perdues dans des guerres et multiples massacres perpétrés que ce soit dans des plaines et montagnes de l’Est ou dans les rues de Kinshasa lors des marches et affrontements. Tous ces jeunes, forts, ambitieux et dynamiques, ceux appartenant aux divers mouvements citoyens, des laïcs catholiques, des partis politiques et autres qui ont aveuglément cru en la vertu d’une alternance démocratique, d’un réel changement mais qui se voient aujourd’hui sacrifiés et trahis, leur combat souillé sur un autel des calculs politiques politiciens, ils se sentent une fois de plus abandonnés à leur triste sort, sans compter les multiples morts parmi eux pour les mêmes causes», a-t-il regretté.
Et le président national du PNEC de se demander: «quand cessera cette maladie qui nous colle à la peau, celle qui n’a que pour seul objectif de se pérenniser au pouvoir à tout prix?». Michel Mwika pense qu’à cause du mercenariat parlementaire de certains députés nationaux, les élections de 2023 risquent d’être une énième perte de temps et d’argent pour la République. Pour lui, comme en 2006, 2011 et 2018, les discussions autour de la loi électorale auront servi à renforcer le fossé de surdité entre la majorité mécanique d’une part, sûre de son poids en nombre et appuyée sur son plan de survie politique.
De l’autre, a-t-il ajouté, il y a une opposition fragilisée et sans réelle capacité de mener une bataille dans la rue. Michel Mwika a signifié que le processus électoral à venir dresse déjà la table de la discorde et c’est la République toute entière qui en paiera l’addition. La démarche inclusive du G13 saluée en son temps n’aura volé que le temps d’un soupir, et les innovations tant attendues ne vont finalement servir qu’à bâillonner une démocratie que l’on veut désormais moins expressive et moins inclusive que jamais. «Avec l’approbation par l’Assemblée nationale du seuil de recevabilité des listes au prorata de 60% et le rejet systématique de certaines dispositions visant à renforcer la transparence du déroulement des élections de 2023, le processus électoral en préparation et notre démocratie sont plus que jamais en danger», a-t-il alerté.
Puis: «Le seuil de recevabilité des listes au prorata de 60% des sièges de l’Assemblée nationale suppose que pour que la liste d’un parti politique ou regroupement soit recevable, ce dernier doit aligner au moins 300 candidats. Et si l’on s’en tient à la caution de l’ancienne loi électorale, le versement de la caution électorale pour un prorata de 60% représenterait au minimum USD 1 000 × 300, soit USD 300 000».
Puis encore: «Avec la nouvelle loi électorale et la volonté de certains acteurs qui envisagent de ramener les cautions de USD 1 000 à USD 2 000 par candidat, ce qui voudrait dire pour qu’un parti ou un regroupement politique aligne 300 candidats, il devra payer USD 2 000 × 300, soit USD 600 000, rien que pour les cautions, ce qui est inconcevable dans un pays aussi pauvre que le nôtre, où le RD-Congolais moyen vit dans l’extrême précarité».
Pour Michel Mwika, cette proposition frise l’indécence, à moins que les charges publiques ne soient dorénavant réservées qu’aux plus riches. Comme le seuil de 1% en 2018, a-t-il renchéri, cette initiative vise à exclure les pauvres, les jeunes et la classe moyenne afin de les contraindre de s’aligner derrière les grands partis politiques. Et pourtant, la vertu de la démocratie est d’accepter la conflictualité des idées au sein des institutions, notamment le Parlement pour que le verbe comme violence virtualisée et de paix sociale soit maintenu comme seul droit de parler.
«C’est l’égalité de tous au droit à la parole qui est à la base de la démocratie et de la paix sociale. Parce qu’à défaut de pouvoir disposer du droit de se faire entendre, ce sont les autres voies périlleuses pour la République, celles de la rue et de la confrontation sociale qui prennent le dessus. Et notre histoire politique depuis 1990 a longuement démontré que lorsqu’on privait aux citoyens le droit de s’exprimer ou étaient exclus de la table des discussions, c’est notre maison commune qui était menacée», a-t-il encore alerté.
Dans sa déclaration, il a souligné que les élections sont une affaire de tous et le gage de la stabilité commune de tous les RD-Congolais. «Elles ne devraient nullement être confisquées par une partie de la classe politique et le débat autour de son processus devrait être l’apanage de tous. L’unique moyen de mettre un terme à ce mercenariat parlementaire, c’est d’exiger l’organisation des élections crédibles, transparentes, inclusives et de maintenir des passerelles de la discussion et du consensus», a signifié le président national du PNEC.
Et de rappeler: «c’est pourquoi, lors de notre dernier point de presse, nous en avions appelé à la médiation de la MONUSCO, conformément à la décision numéro S/2021/1063 du 20 décembre 2021 afin que par ces bons offices, la classe politique se réconcilie et que nous allions ensembles vers des élections apaisées et consensuelles, gage de la stabilité et de développement de notre pays».
Choisir la voie de la survie démocratique plutôt que l’échafaud destructrice
Pour Michel Mwika, il n’est pas encore tard pour que tous les acteurs politiques de tous azimuts choisissent la voie de la survie démocratique à celle de l’échafaud destructrice. Il n’est pas encore très tard pour prendre le courage de choisir la paix plutôt que le choix irréversible de la confrontation, pas trop tard pour regarder au-delà des ambitions personnelles l’avenir de la maison Congo, notre maison commune, patrie de Lumumba, Mobutu et M’zee Laurent Désiré Kabila.
«Le Congo a toujours gagné lorsqu’on a su parler d’une seule voix contre toutes les menaces étrangères dans notre histoire mais nous avons toujours subi les revers de la division. L’avenir dépendra de nos choix d’aujourd’hui et l’histoire jugera avec sévérité chacun de nos choix, décision et actes», a-t-il conclu.
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