Jésus], lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement.

1 Pierre 2. 23

Témoignage d’Erino Dapozzo, prédicateur (1)

La souffrance

“En 1944, je fus condamné à mort par une cour martiale allemande. Toutefois, comme j’avais une femme et quatre enfants, ma peine fut changée en un emprisonnement dans un camp spécial. Neuf mois après, je ne pesais plus que 39 kilos et mon corps était couvert d’ulcères. J’avais le bras gauche cassé et on laissait la fracture guérir sans aucun soin. Le soir de Noël, le commandant me fit appeler. Je le trouvai attablé devant un plantureux repas de réveillon. Il m’obligea alors à me tenir au garde-à-vous pendant tout le temps qu’il mangeait. C’était une façon de me torturer, car je parlais de Jésus Christ à mes compagnons de misère. Dans mon cœur, la voix de Satan me soufflait :

– Crois-tu toujours au Psaume 23 : “Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien” ?

Je priai, et je dis en toute confiance : – Oui, j’y crois !

Un soldat apporta une tasse de café et des gâteaux. Puis le commandant se tourna vers moi et dit :

– Ta femme est une très bonne cuisinière. Depuis sept mois, elle t’envoie chaque mois un colis de pâtisserie, que j’apprécie énormément !

Ma femme et mes quatre enfants manquaient de nourriture, et elle devait prendre sur ses maigres rations pour confectionner des gâteaux. Cet homme se gavait donc de la nourriture dont mes enfants étaient privés ! Satan me parla de nouveau :

– Déteste-le ! Hais-le ! Maudis-le !

Mais, encore, je priai Dieu et je ne ressentis pas la moindre haine pour lui dans mon cœur.”

Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous font du tort et vous persécutent.
Matthieu 5. 44
Témoignage d’Erino Dapozzo (2)
Le pardon
“Une fois de plus, je priai Dieu, mais combien je désirais que le commandant me donne seulement un tout petit morceau de gâteau, juste pour le regarder et me rappeler les visages de mes enfants ! Hélas, l’homme mangeait tout et me lançait de nouveaux sarcasmes.

– Commandant, lui dis-je, comme vous êtes pauvre ! Moi je me considère riche, parce que je crois en Dieu, et Jésus Christ m’a sauvé de mes péchés.

À ces mots il entra dans une violente colère, me lança une bordée d’injures, et me renvoya à la baraque.

À la fin de la guerre, je me mis à la recherche de mon tortionnaire. Beaucoup d’officiers avaient été fusillés, mais lui avait réussi à prendre la fuite. Pendant une dizaine d’années, je poursuivis mes recherches, et je découvris finalement son adresse. Accompagné d’un autre chrétien, je me rendis chez lui et lui dis : – Vous souvenez-vous de Noël 1944 ? Je suis le matricule 175 !

Blême, il se mit à trembler. Sa femme fut saisie de peur. – Êtes-vous venu… pour vous venger ?

– Il y a dix ans que je vous cherche !

J’ouvris le paquet que je portais et j’en sortis un grand gâteau… Je demandai à sa femme de nous faire du café. Ensuite nous avons mangé ensemble ce gâteau. Le visage inondé de larmes, l’homme me demanda pardon, et je lui dis : – Je vous ai pardonné à cause de Jésus Christ quand vous me persécutiez.

Environ deux ans plus tard, cet homme et sa femme ont mis leur confiance dans le Seigneur Jésus Christ et sont devenus des chrétiens rayonnants.”


(La Bonne semence)