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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Politique

Dialogue: Aubin Minaku fixe l’opinion publique sur les grandes questions et les grands enjeux de l’heure dans une interview.

2015-12-23
23.12.2015 , Kinshasa
2015-12-23
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Après la clôture de la Session budgétaire à l’Assemblée nationale et à l’heure où le dialogue tel que prôné par le président de la République, le président de l’Assemblée nationale n’a pas gardé sa langue en poche et n’est pas resté simple spectateur de la scène politique rd-congolaise. Interviewé par plus d’un journaliste de la place réunis dans « Spéciale édition acte 2 », Aubin Minaku, secrétaire de la majorité présidentielle, a fixé l’opinion publique sur les grandes questions et les grands enjeux de l’heure.

Spéciale édition (S.E.) : Le 14 décembre dernier, le Chef de l’Etat s’est adressé à la nation entière pour son rendez-vous annuel sur l’état de la Nation. Quelles sont les grandes lignes que vous y avez retenues ?
Aubin Minaku (A.M.) : Le président de la République est d’abord resté égal à lui-même. Depuis son premier discours du 28 janvier 2001 jusqu’à ce jour, il y a une ligne directrice qui tient « la fibre nationaliste ».

S.E. : Quels en sont les indicateurs ?
A.M. : Nous avons constaté que le président de la République est allé au-delà de l’autosatisfaction concernant le cadre macroéconomique, depuis 2001 jusqu’à ce jour. Nous peuple congolais, nous gouvernants congolais avons maitrisé le cadre macroéconomique ; mais cette fois-ci comme la fois dernière, le Chef de l’Etat a insisté sur le fait que ce cadre macroéconomique doit être maintenant palpé par le commun de mortel à travers le panier de la ménagère pour que l’on se rende compte qu’il y a de changement. Parce que sur le plan social « manger doit rimer avec ce cadre macroéconomique ». Sur le plan politique, j’ai beaucoup apprécié la dernière allocution du président de la République dans ce sens qu’il nous a engagés de façon irréversible vers le dialogue parce qu’il a une vision à matérialiser que j’aurais à démontrer tout de suite. Cette dernière stipule qu’il faut un dialogue pour avoir des élections apaisées qui ne seront pas génératrices d’un chaos.

S.E. : Le président n’a pas parlé de lui, ni de la Constitution qui était attendue par une certaine opinion parce qu’il devait préciser ce que devenaient les deux réalités dans une année comme celle que nous commençons. Est-ce c’est un oubli ou un cadeau qu’il nous réserve pour 2016 ?
A.M. : Le président de la République n’’a pas parlé de Joseph Kabila Kabange, il n’a pas parlé de la Constitution, fallait-il qu’il parle de la Constitution, mais les choses sont claires ! Depuis toujours, je l’ai rappelé : il y a une Constitution de la République moderne depuis juillet 2013 ; même si selon certains, notamment la Conférence épiscopale, en son temps, tout de suite après 2005 avait signé qu’elle portait plusieurs incohérences qu’il fallait corriger. C’est une Constitution moderne à l’initiative de Joseph Kabila, il respecte cette Constitution, il va la respecter dans toutes ses dispositions. Faut-il alors lui poser la question de savoir s’il va respecter la Constitution ? Je ne crois pas. Il est clair, en tant que garant de la Constitution, il doit la respecter, mais aussi son identité congolaise et je suis sûr qu’il l’a toujours respectée et il en sera ainsi.

S.E. : Alors parler de lui-même ?
A.M.: Parler de soi-même n’est pas le débat. Je me souviens il y a plusieurs mois, le débat s’était focalisé notamment de la part de nos amis de l’opposition sur le respect de la Constitution. Lorsque nous nous sommes exprimés notamment le secrétaire général de la majorité, le porte-parole du gouvernement, ils ont toujours voulu que ce soit le président lui-même qui dise qu’il va respecter la Constitution.

S.E. : Non sans raison parce que c’est lui le concerné… ?
A.M. : Où est-ce que ça se fait sur cette terre, dans quel Etat moderne où vous avez déjà entendu le Chef de l’Etat déclarer, chaque jour à tour de tour, qu’il va respecter la Constitution.

S.E. : Il y a quand même un bon nombre de la majorité qui aimerait que ça change, que le président obtienne un troisième mandat ? Ce n’est pas de la fiction, c’est des propos tenus par des hommes qui assument certaines fonctions politiques…?
A.M. : Nous sommes dans une démocratie où les libertés s’exercent, notamment la liberté d’expression. Chaque citoyen congolais a droit d’évaluer la Constitution comme il l’entend. L’opposition procède à cette évaluation, la majorité aussi. Mais sur le plan institutionnel, nous sommes tenus au respect de la Constitution. Il en est de même du débat lorsque vous dites que Joseph Kabila doit parler de soi-même mais il a parlé de 2016, tout est clair dans la Constitution. D’abord pour changer cette dernière, est-ce le peuple a besoin d’un dialogue ? Puisque le souverain primaire c’est lui, pas besoin de dialogue. La problématique 2016, nous avons un président de la République en plein exercice, laissez-le consommer son mandant, laissez-le assumer ses responsabilités. Le jour où il y aura un président de la République, c’est ce jour-là que nous allons connaitre le changement.

S.E. : Vous prônez alors le dialogue pour contourner la Constitution ?
A.M: Il n’est pas question de changer la Constitution particulièrement pendant le dialogue, la révision d’une Constitution est prévue par elle-même. S’il arrivait que nous puissions la modifier, ce sera dans le cadre des dispositifs constitutionnels. Si aujourd’hui nous devons décider de la double nationalité en République démocratique du Congo, ce n’est pas par la violence, c’est par une révision de la Constitution mais l’essentiel qu’il ya une vision claire pour les élections. N’eût été la guerre imposée au pays par le M23, nous serions déjà plus loin. Déjà en ce temps-là, le président de la République en sa qualité du Chef de la majorité présidentielle avait réuni tous les élus de la majorité en février 2013 et le message du Chef était « commencez à vous organiser pour les prochaines échéances électorales au niveau local, provincial jusqu’au sommet ». La guerre du M23 nous a pris du temps. C’est pendant cette guerre que nous avons commencé avec les concertations nationales ensuite les consultations du président de la République ont pris plus de six mois et si ça traine c’est à cause des appréhensions notamment de nos amis de l’opposition. Donc, il y a une vision électorale claire de la part du Chef de l’Etat.

S.E. : Vision électorale oui, mais pourquoi le dialogue ?
A.M. : Le dialogue inclusif parce que premièrement, nous sommes Congolais, nous avons opté pour un exercice démocratique, nous sommes dans un Etat de droit. Voulant réitérer ce que nous avons fait contrairement à beaucoup de pays africains, nous avons organisé les élections en 2006, l’alternance en 2011, le peuple a décidé en faveur de Joseph Kabila. Nous devons nous poser des questions que le président de la République nous a posées. Toutes les critiques d’après le discours du président de la République, je n’ai pas vu une attaque de fond. En janvier 2015, le débat s’était focalisé sur le fameux article 8 alinéa 3 sur le mode de scrutin, faut-il un recensement ou pas de la population. Si en ce mois nous avions résolu ce problème, nous parlerions de la problématique du fichier électoral aujourd’hui. Il y a un problème aujourd’hui, les nouveaux majeurs, les déplacés qui sont plus de 8 millions, nos compatriotes de la diaspora peuvent-ils aussi voter. D’où viendra le financement ? Il faut un débat contradictoire pourquoi l’éviter et le président de la République a posé ce problème. Le rapport de l’OIF dit qu’avec le fichier électoral actuel, point n’est besoin d’organiser les élections. Un constat partagé par tout le monde, opposition comme majorité. Que faire pour enrôler, de nouveau, ces 8 millions.

S.E. : Puisque vous êtes incapables d’organiser les élections dans le délai, pourquoi ne pas céder le fauteuil aux autres qui pourront le faire à votre place ?
A.M. : Nous sommes incapables d’organiser les élections ? Laissez-moi rire (rires)… parce ce pays a eu sa souveraineté depuis 1960, quand est-ce qu’on a organisé les élections si ce n’est en 2006 et 2011. Aujourd’hui, nous sommes en plein débat pour organiser les élections mais nous voulons que ce soit des élections sur une base consensuelle pour éviter que demain il y ait guerre à Kinshasa comme dernièrement. Nous voulons des élections critiquées par les uns et les autres. C’est pourquoi le président de la République a mis en place une approche consensuelle : le dialogue. Le contexte est difficile, il faut prendre le taureau par les cornes mais pas tout seul, il faut la part de tous les Congolais. Ce n’est pas de l’incapacité. Il faut conjuguer tout cela avec d’autres préoccupations. Organiser les élections, ça participe de la démocratie mais en même temps, le peuple ne mangera pas la démocratie du vote ou des élections, les enfants doivent avoir accès à l’école. En organisant les élections, le gouvernement doit être à mesure de payer les gens à la fin de chaque mois. Il faut un gouvernement responsable et s’il y a des difficultés énormes en même temps de la part de la population, de la société civile, le meilleur schéma, c’est dialoguer. Le dialogue est l’échange d’idées de manière contradictoire. D’autant plus que la Céni l’a si bien dit : « il y a des contraintes mais si vous voulez un calendrier électoral je vous le donne ».

S.E. : Le président de la République a traité de négativiste et de mauvaise foi ceux qui s’obstinent à aller au dialogue et pourtant il est censé les séduire pour qu’ils s’y rendent. Sans l’opposition, ce dialogue ne ressemblerait-il pas à un congrès de la majorité présidentielle ?
A.M. : Ce n’est pas une menace, mais le Chef de l’Etat a fait un constat. Aujourd’hui la situation est celle-ci : en réalité, il y a beaucoup d’hommes politiques particulièrement au sein de l’opposition qui ne sont pas prêts à aller aux élections, à affronter le peuple par la voie des urnes. La majorité présidentielle est prête c’est pourquoi elle a des candidats partout au Congo.

S.E. : Comment expliquez-vous cela ?
A.M. : Ces hommes politiques souhaitent une position où le gouvernement et la Céni n’organisent pas les élections et après une approche insurrectionnelle pour un gouvernement de cohésion nationale qui entraine une transition. Il faut que chaque citoyen puisse cultiver, dans son for intérieur, la paix et la démocratie. Beaucoup ont des schémas politiciens comme manœuvre pour avoir la bête appelée « pouvoir ». L’opposition a le droit de ne pas répondre à l’invitation bien que je pense que c’est un devoir républicain. La majorité tient à ce qu’un calendrier électoral responsable soit rapidement publié. Dès que c’est fait, nous déposerons nos candidatures de la base au sommet.

S.E. : Une partie de députés de l’opposition a eu à participer à une conférence au Sénégal avec votre bénédiction, alors qu’ils sont qualifiés de traitres qui complotent contre le pays. Comment l’expliquez- vous ?
A.M. : Au regard de la Constitution et du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le député a le droit de se déplacer à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Je n’ai signé aucun ordre de mission, par contre j’ai signé quelques autorisations de sortie. Il y a une différence nette entre un ordre de mission et une autorisation de sortie. Le premier c’est par rapport à l’initiative du président de l’Assemblée nationale ou d’un député qui est en contact avec telle organisation qui m’invite, je pense que pour l’intérêt de la nation je dois y être. Si j’accepte, ça devient une assignation, un devoir du parlement par ma signature, ce dernier prend alors en charge tous les frais du voyage et les frais de mission. Le deuxième signifie que certains députés sont venus me voir et ont introduit des dossiers, en disant qu’ils ont été invités par une organisation pour une réunion concernant la démocratie dans les pays subsahariens, puisque je suis démocrate, puisque je respecte comme le président de la République la Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, j’ai signé leur autorisation de sortie.

S.E. : L’opposition tient mordicus à ne pas venir au dialogue. Qu’adviendra-t-il en cas du non catégorique de l’opposition au dialogue ?
A.M. : Ce qui arrivera on le saura tous après le dialogue, mais je suis certain d’une chose : le dialogue aura lieu. C’est un moment de débat contradictoire. Dans une démocratie, on n’impose pas, on négocie. Le sens du dialogue n’est pas le glissement mais l’organisation des élections. Joseph Kabila ne sera plus président le jour qu’il sera remplacé par un autre président élu quelle qu’en soit la date.

S.E. : Pour beaucoup s’il y a des départs, comme c’est le cas avec le G7 sorti des entrailles de la majorité mais qui boycotte le dialogue, et des frustrations au sein de la majorité présidentielle, c’est parce que Aubin Minaku n’est pas un bon chef. Donc, un bilan négatif du management de Minaku. Votre point de vue ?
A.M. : Ceux qui disent que c’est le bilan négatif du management de Minaku, c’est des politiques. En réalité, ce sont des gens qui attaquent le président de la République puisque c’est lui le Chef de la majorité et non Minaku, qui n’en est que secrétaire général. Encore que cette majorité présidentielle est un regroupement de partis politiques. Donc, les véritables agents de la majorité sont les présidents des partis politiques et le chef c’est Joseph Kabila. Lisez l’histoire politique du Congo de manière individuelle pour chaque opérateur politique, vous comprendrez d’où vient-il et où va-t-il ? Il y en a qui ont changé des partis politiques à plusieurs fois et en de pareilles circonstances, on cherche un bouc émissaire. Dans cette situation, ce dernier ne peut être que le secrétaire général, j’assume ce rôle.


http://www.assemblee-nationale.cd/v2/?p=5788
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