Société
Amnesty International dénonce la détention prolongée de 17 militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), arrêtés lors d’une manifestation pacifique deux jours plus tôt à Goma, dans l’Est de la RDC.
"Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) doivent immédiatement libérer 17 militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) arbitrairement arrêtés", soutient Christian Rumu, chargé de campagnes pour l’Afrique des Grands-Lacs à Amnesty International.
"Nous demandons aux autorités congolaises de libérer immédiatement et sans conditions les 17 militants de Lucha détenus à Goma et de mettre fin aux atteintes répétées à la liberté de manifestation pacifique", affirme-t-il.
Les 17 militants de Lucha ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient devant la Banque Centrale du Congo, exigeant le remboursement des épargnes des clients d’une banque commerciale en banqueroute.
Les manifestants demandaient à la Banque Centrale du Congo de prendre des mesures pour permettre à des milliers de clients de plusieurs coopératives de microfinance en difficulté financière de recouvrer leurs épargnes.
Trois femmes sont parmi les 17 personnes arrêtées. La police les a ensuite transférées, selon Amnesty, au parquet près le tribunal de paix de Goma, où une amende transactionnelle leur a été demandée en échange de leur libération éventuelle. Mais les manifestants ont refusé de payer. Le parquet les accuse d’incitation à la révolte.
"L'amende transactionnelle ne doit pas devenir un moyen pour la justice congolaise de marchander la liberté pour des citoyens qui sont arrêtés arbitrairement, en exerçant des libertés consacrées par la constitution de leur pays et le droit international", juge M. Rumu.
La semaine dernière, 32 militants et trois autres personnes avaient été arrêtés lors d'une manifestation dite pacifique ayant les mêmes objectifs, mais réprimée par la police.
Ils ont été libérés après plusieurs heures de détention dans un commissariat de police à Goma.
Aucune enquête n'a été ouverte par les autorités policières ou judiciaires sur l’usage excessif présumé de la force par les policiers accusés d'avoir battu des militants et agressé physiquement des journalistes qui couvraient la manifestation, en dépit des appels du mouvement citoyen et de l’organisation Journalistes En Danger (JED).
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