Après sa nomination comme Première ministre, Judith Tuluka a-t-elle le meilleur profil pour relever le défi de développement de la RDC ?

Nommée le 1er avril dernier Première ministre, Judith Tuluka Suminwa est la première femme à s’installer à la Primature en République démocratique du Congo. Pourquoi le président Félix Tshisekedi l’a-t-elle choisie ?

Junior Nsenda : au vu de ses réalisations notables au ministère du Plan avec le célèbre programme des 145 territoires, nous pensons que le chef de l’État a fait le bon choix en nommant Madame Judith Tuluka comme Première Ministre. Son profil est adéquat pour relever les défis. Pour ce faire, elle devra se référer aux six objectifs principaux du Président Félix Tshisekedi pour son deuxième quinquennat, qui sont : créer plus d’emplois et accélérer l’entrepreneuriat ; protéger le pouvoir d’achat des ménages en stabilisant le taux de change et en maîtrisant le pouvoir d’achat ; assurer plus de sécurité sur l’ensemble du territoire national ; poursuivre la diversification de l’économie congolaise ; garantir plus d’accès aux services de base ainsi que le renforcement de l’efficacité de nos services publics. Certes, la tâche est lourde, mais Madame la Première Ministre Judith Tuluka doit savoir que les priorités de son action doivent s’articuler autour de la fin de la guerre dans l’est de notre pays, la réforme de la justice, la paix et la sécurité, et l’amélioration des conditions de vie des Congolais, c’est-à-dire le progrès social.

Christevie Munzenza : bon, étant une observatrice, c’est la première fois que la gestion de la Primature de notre soit confiée à une femme. Donc, ce que je pourrai dire, accordons à Madame Judith la chance de nous montrer de quoi est-elle capable pour l’émergence de ce pays.

Justin Mukaya : à la question de savoir si Madame Judith a-t-elle le meilleur profil pour relever le défi de développement de la RDC; je pense que je reste un peu évasif par rapport à cette question par le fait que, bien qu’elle n’a pas suffisamment d’expérience, mais elle a eu à côtoyer un certain nombre de postes dans la fonction publique pour en savoir suffisamment et ainsi être informée sur les rouages ; surtout aussi que quand il y a la volonté de bien faire, parfois, l’expérience ne compte pas et même aussi le profil ne compte pas, mais trop souvent l’amour envers la patrie et le désir ardent du changement dans ce cas sont essentiels ; ou sinon, partant toujours dans le même ordre d’idées, développement incluant ses chances de réussites, je suis sans optimisme par le fait que les politiciens congolais nous ont prouvé maintes fois qu’ils n’étaient pas au service de la nation, mais plutôt, ils étaient au service de leurs propres intérêts ; au Congo, l’amour de soi prime sur l’amour de la patrie;

La première chose qu’une personne fait après avoir été nommé est de chercher à savoir comment se sécuriser financièrement au cas où il venait à être débarqué de son poste, cela même au péril du pauvre peuple et parfois même en oubliant carrément ses fonctions, laissant un laisser-aller sans fin.

En conclusion, est-ce nous peuple, on est à un moment où il faut se poser des questions sur le profil ou juger le profil ?

Je pense clairement que non, car simplement ; l’histoire du Congo elle-même nous enseigne suffisamment sur le cas Lumumba, un diplômé, n’ayant pas encore occupé de grands postes dans ce pays, aussitôt au pouvoir; il a œuvré avec amour et a compris des choses que même les profs d’université qui dirigent aujourd’hui ont du mal à comprendre. Ainsi, je pense qu’au niveau où on est, nous devons plutôt accompagner et donner la chance à ceux qui ont été choisis, car la réussite de leur mandat, c’est nous les premiers bénéficiaires ; les décomptes à la fin et surtout, il n’est pas temps aux préjugés.