Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
mediacongo
Retour

Monde

L'offensive à venir de Tsahal sur Rafah menace-t-elle les accords entre Israël et l'Égypte?

2024-02-28
28.02.2024
2024-02-28
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2024_actu/02-fevrier/26-29/gaza_guerre_24_2344.jpg -

À l'aune d'une intervention terrestre annoncée par l'armée israélienne sur la bande de Gaza à la frontière égyptienne, les relations entre les deux pays se crispent.

Alors que les bombardements sur Rafah (sud de la bande de Gaza) se poursuivent, 1,5 million de Gazaouis –dont des membres présumés du Hamas– retiennent leur souffle avant l'assaut terrestre des forces israéliennes annoncé pour le 10 mars si les otages ne sont pas libérés. Si l'État hébreu a dit vouloir évacuer la population civile avant de mener cette offensive, ces Palestiniens n'ont pas d'autre choix que d'affluer en masse sur le sol égyptien dans le désert du Sinaï.

Bien que le Hamas (une branche des Frères musulmans) soit la bête noire commune d'Israël et de l'Égypte, ce scénario fait enrager le général Abdel Fattah al-Sissi. Et envenime les relations entre les deux pays liés par les accords de paix de Camp David de 1978.

Des garanties sur le retour des réfugiés

«Le général al-Sissi n'a aucune envie de se retrouver avec des milliers de Palestiniens dans le nord du Sinaï sans garantie de retour des réfugiés. Les gouvernements arabes ont tous en mémoire le trauma des camps de réfugiés de 1948 qui devaient être provisoires et qui existent toujours, comme en Syrie, au Liban et en Jordanie car le retour des réfugiés palestiniens sur leur sol n'a jamais été appliqué», soulève Didier Billion, spécialiste du Moyen-Orient à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).

L'Égypte, ainsi que plusieurs pays arabes, craignent qu'Israël interdise à la population gazaouie déplacée de retourner à Gaza, l'État hébreu s'étant toujours opposé au droit de retour des 750.000 Palestiniens expulsés en 1948, au moment de la création d'Israël. Cet exode, la Nakba («catastrophe» en arabe), est dans tous les esprits. L'Égypte a déjà du mal à maintenir la sécurité dans cette zone instable qu'est le désert du Sinaï, alors un afflux de réfugiés ne pourrait qu'aggraver la menace sécuritaire.

D'où le déploiement de chars égyptiens pour sécuriser la frontière, «afin de prévenir un afflux massif de réfugiés et de contrer les forces israéliennes qui pourraient poursuivre des combattants du Hamas sur son sol», précise le chercheur. Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, l'a ouvertement déclaré: «Les dirigeants du Hamas doivent savoir que si d'ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah.» Puisque les négociations sur la libération des otages piétinent et que le Hamas ne cédera pas non plus, il y a fort à parier que Tsahal opérera au-delà de Rafah.

En coulisses, Le Caire se prépare
Mais selon des informations publiées par l'ONG Sinaï Foundation for Human Rights, l'Égypte est en train de créer une zone fermée de haute sécurité, avec un mur de 7 mètres de haut, pour l'accueil de réfugiés. Preuve qu'elle se prépare –malgré elle– à l'offensive imminente de Tsahal sur Rafah. À cela, toujours selon l'ONG, s'ajoute la construction de cinq baraquements «qui pourraient accueillir 50.000 Palestiniens», indique Didier Billion, selon ses propres sources. Pour lui, que Le Caire prépare cet accueil dont l'État égyptien n'a de toute façon pas le choix, est aussi une occasion de «redorer son image dans les pays qui ont une influence dans la région et une implication dans ce conflit».

Guerre Israël-Hamas: pour l'Égypte, ouvrir sa frontière est loin d'être simple

En contrepartie de l'accueil des Gazaouis, le général al-Sissi serait en train de négocier auprès du Fonds monétaire international (FMI) un effacement de la dette de son pays, au bord de la banqueroute. Dans un article intitulé «L'Égypte prête à accueillir en masse des réfugiés de Gaza?», le quotidien libanais L'Orient-Le Jour rapporte que le raïs «aurait passé un marché avec les États du Golfe, les États-Unis et l'Europe afin de passer l'éponge sur la dette qui étrangle le pays contre l'accueil des Palestiniens. Même s'ils ne le disent pas officiellement, les Égyptiens ont déjà pris la décision d'accepter de recevoir des réfugiés palestiniens.» Une opportunité pour obtenir, donc, l'effacement d'une partie de la dette, en même temps qu'une augmentation des prêts du FMI? Une source officielle égyptienne le dément.

Le corridor de Philadelphie, un enjeu stratégique pour Israël

«Le corridor de Philadelphie doit être entre nos mains et sous notre contrôle, et tout arrangement autre que celui-là ne sera pas accepté par Israël», a exposé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le 30 décembre 2023. L'opération sur Rafah engloberait la route de Philadelphie, cette zone tampon entre le Sinaï et la bande de Gaza de 14 kilomètres de long et 100 mètres de large, définie lors des accords de Camp David. Les deux pays étant tenus de ne pas renforcer leur présence militaire dans les zones frontalières sans accord préalable, tout contrôle décidé de façon unilatérale par Israël serait de facto une violation du traité de paix israélo-égyptien signé en 1979.

Depuis le retrait d'Israël de Gaza en 2005, Le Caire jouit du plein contrôle du couloir de Philadelphie situé sur ses terres. Mais avec le 7 octobre, cette zone est redevenue un enjeu sécuritaire pour l'État hébreu qui soupçonne l'existence de «réseaux de trafic négligés par les autorités égyptiennes ou échappant à leur surveillance, qui auraient permis au Hamas de construire ses souterrains et de s'armer au fil des ans», rapporte L'Orient-Le Jour. Pourtant, détestant tout autant le Hamas, le général al-Sissi a détruit des dizaines de tunnels.

Des milliers de Palestiniens... et des membres du Hamas

L'offensive imminente sur Rafah peut-elle donc faire voler en éclats les accords de Camp David? «Tout au plus une suspension, estime Didier Billion comme beaucoup d'autres experts. Aucune des deux parties n'aurait intérêt à cela. Leur entente est plus importante que la question palestinienne.» Il est donc peu probable que Le Caire se retire des accords, qui scellent une coopération économique, sécuritaire et diplomatique depuis quarante-cinq ans.

Il y a surtout que Le Caire se soucie peu du sort des Palestiniens. C'est même l'inverse. Si l'Égypte veut afficher une solidarité de façade –pour ne pas non plus se mettre à dos la «rue arabe»–, en réalité, elle les a dans le collimateur.

La raison ? Les Frères musulmans et sa branche du Hamas sont l'ennemi juré du général al-Sissi (qui a destitué par un coup d'État en 2013 le président islamiste Mohamed Morsi). Et l'Égypte a été à maintes reprises le théâtre d'attaques terroristes perpétrées par la confrérie et le mouvement islamiste palestinien.


SLATE / MCP, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites :
394 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


right
Article suivant Aux États-Unis, Joe Biden remporte la primaire du Michigan malgré le vote sanction sur Gaza
left
Article précédent Pourquoi certains pays du Sud global condamnent-ils les actions d'Israël, mais pas l'agression russe en Ukraine?

Les plus commentés

Politique Guerre dans l’Est : « Je vais rencontrer Paul Kagame pour lui dire qu’il est criminel » (Félix Tshisekedi)

30.04.2024, 38 commentaires

Politique « j’ai toujours dit que je rêvais de faire de mon pays une sorte d’Allemagne d’Afrique » (Tshisekedi) !

01.05.2024, 29 commentaires

Société La justice tente de museler Ambongo, « la voix des affligés », dénonce Katumbi

29.04.2024, 14 commentaires

Politique « Envisager d’engager une action en justice contre le cardinal Ambongo est la goutte d’eau qui fait déborder le vase » (Fayulu)

29.04.2024, 13 commentaires


Ils nous font confiance

Infos congo - Actualités Congo - confiance