Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
mediacongo
Retour

Politique

Les 1001 défis de Félix Tshisekedi

2024-01-22
22.01.2024
Spécial Elections
2024-01-22
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2024_actu/01-janvier/22-28/fatshi_invest_23_233.jpeg -

La victoire écrasante de Félix Tshisekedi, avec plus de 73% des voix, masque les nombreux défis qui attendent le président congolais pour son second mandat. Sécurité, économie, politique sont les principaux chantiers de Félix Tshisekedi… où tout reste à faire.

Félix Tshisekedi a dû savourer sa cérémonie d’investiture, samedi, dans un stade des Martyrs plein à craquer et devant une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Cette reconnaissance internationale était une première pour un président congolais dont les prestations de serment étaient le plus souvent boudées pour ses pairs africains et ses partenaires internationaux.

Malgré la contestation de l’opposition qui dénonce toujours un « simulacre d’élection » et un « coup d’Etat électoral », Félix Tshisekedi a pu compter sur la présence de principaux chefs d’Etat de la région, à l’exception des présidents rwandais et kényan, et tenter de donner une touche inédite de légitimité à son second mandat.

Ramener la paix à l’Est

Une fois passée l’euphorie de sa victoire écrasante à la présidentielle, avec 73,4% des voix, et sa mainmise sur plus de 90% de l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi aura du pain sur la planche. Le président-candidat s’était présenté aux élections avec un bilan des plus maigres, et un seul satisfecit, répété à l’envie : la mise en place de la gratuité de l’enseignement primaire et de l’accès à la maternité. Félix Tshisekedi devra au plus vite s’attaquer au plus gros échec de son premier mandat : ramener la paix à l’Est.

On se souvient qu’en 2019, le tout nouveau président avait fait de sa lutte contre l’insécurité, sa principale promesse de mandat. Il avait même promis « de sacrifier [s]a vie pour que la paix revienne ». Au bout de 5 ans, le conflit à l’Est du Congo a redoublé de violence, la rébellion du M23 a resurgi au Nord-Kivu, les ADF se sont ralliés à l’Etat islamique et le nombre des réfugiés internes a atteint le chiffre record de 7 millions.

Cinq années d’échec sécuritaire

Pour juguler une situation sécuritaire en dérapage constant, Félix Tshisekedi avait lancé plusieurs initiatives, toutes couronnées par un échec cuisant. Le chef de l’Etat s’était d’abord tourné vers l’Ouganda et le Burundi, puis avait tenté de négocier à Nairobi, avant de faire appel à la force régionale de l’Afrique de l’Est, ou de mobiliser des groupes armés anti-M23, baptisés « Wazalendo », pour combattre la rébellion soutenue par la Rwanda.

Ces stratégies avaient toute échoué. Félix Tshisekedi, qui a promis pour son second mandat de mettre fin au M23, se trouve dans l’obligation de réussir. Pour cela, le président mise sur l’arrivée de nouvelles troupes régionales : celles de l’Afrique australe (SADC), que Kinshasa espère plus offensive que la force est-africaine. Le hic, c’est que le mandat de la mission de la SADC reste des plus flous, et donc sans garanties de combattre réellement le M23.

Tshisekedi compte sur ses drones et la SADC

Les premiers soldats de la SADC se sont positionnés autour de Goma et de Sake, la porte d’entrée vers la capitale provinciale du Nord-Kivu. Le but semble être principalement d’empêcher les rebelles d’entrer dans Goma. Pour lutter contre le M23, Félix Tshisekedi dispose depuis peu d’une nouvelle arme : des drones d’attaque chinois.

Le 17 janvier, un drone de combat de l’armée congolaise a tué deux commandants du M23, derrière la ligne de front, dans la zone de Kitshanga, dans le Masisi. Cette attaque signe un premier tournant dans le conflit entre l’armée congolaise et la rébellion. Félix Tshisekedi espère pouvoir affaiblir le M23 et avancer sur le terrain grâce à son armée congolaise et ses supplétifs, mais aussi avec les deux sociétés militaires privés engagées par Kinshasa.

Le cas Nangaa

Sur le front sécuritaire, Félix Tshisekedi devra également gérer les autres conflits communautaires, dans le Maï-Ndombe, la Tshopo, ou l’ex-Katanga. Autre épine dans le pied de Kinshasa : la nouvelle alliance politico-militaire nouée par le M23 avec Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale (CENI), sous le nom d’Alliance Fleuve Congo (AFC). Cette plateforme est censée servir de vitrine politique au M23 en cas de négociations avec le gouvernement congolais. Car en cas d’échec de sa stratégie offensive, le président Tshisekedi sera dans l’obligation d’ouvrir des discussions avec les rebelles, ce que le président refuse pour l’instant. Mais cela n’exonérera pas Kinshasa de devoir, à court ou moyen de terme, de renouer avec le vrai donneur d’ordre du M23, le Rwanda.

Le défi du développement

Le second chantier, et non des moindres, de Félix Tshisekedi, sera celui de l’économie et du social. On se souvient qu’en 2019, Félix Tshisekedi s’était engagé à faire de son pays « l’Allemagne de l’Afrique », développer l’économie et créer des emplois. Mais l’inflation grimpe (21%), la croissance plafonne (7%) et le franc congolais continue de se déprécier. Stabiliser la monnaie et relancer l’économie seront donc une priorité, avec notamment la construction d’infrastructures, conditions sine qua non au développement.

L’économie est encore largement dominée par le secteur informel et l’argent manque cruellement dans les caisses de l’Etat. Certes, le budget a été porté à 16 milliards de dollars, mais c’est une goutte d’eau pour ce pays de 100 millions d’habitants et grand comme l’Europe occidentale. Les Congolais vivent encore largement en dessous du seuil de pauvreté et le train de vie de l’Etat accapare encore la majorité du budget.

Combattre « les voleurs »

Pour lutter contre la pauvreté et mieux redistribuer les recettes de l’Etat, il faudra combattre « le mal congolais » qu’est la corruption. Des initiatives ont été prises avec l’Agence de lutte contre la corruption (APLC) ou la remise en ordre de bataille de l’Inspection générale des finances (IGF) et de la Cour des comptes. Mais, si des procès retentissants pour détournements de fonds publics ont bien eu lieu, les inculpés ont tous retrouvé la liberté ou ont été blanchis. Il faudra donc « dépolitiser » une lutte contre la corruption trop « sélective » pour qu’elle soit efficace.

Pendant la cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi ce week-end, le pasteur Roland Dalo a fustigé au micro devant les caciques du pouvoir et le président lui-même « les voleurs et ceux qui s’enrichissent » en ne voyant que « leurs intérêts ». Le message est bien passé, mais, pour l’instant, la lutte contre la corruption reste un voeux pieux et continue de gangrener la société congolaise à tous les étages.

Un hyperprésident aux pieds d’argile

Le dernier chantier de Félix Tshisekedi est politique et se déroulera surtout en coulisse. Le chef de l’Etat devra clarifier sa coalition, qui sera certes ultra-dominatrice dans les deux chambres, mais qui reste un agrégat de petits partis qu’il faudra récompenser. Félix Tshisekedi devra également trouver la juste place pour ses alliés de poids que restent Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba, même si le MLC de ce dernier est en net recul aux législatives.

D’autant que le patron de l’UNC et celui du MLC n’ont sans doute pas renoncé à briguer le fauteuil présidentiel. Tshisekedi devra canaliser les ambitions de ces deux poids lourds s’il veut mener son second mandat à bon port. La composition du futur gouvernement devra être un subtil dosage entre une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques que va vouloir pousser Félix Tshisekedi et l’ancienne génération toujours en embuscade. Le président a beaucoup de monde à remercier et il y aura également et beaucoup de déçus qui seront autant d’épines dans le pied du président.

Une seconde chance de mieux faire ?

Le second mandat ne sera donc pas un long fleuve tranquille. Le problème de la légitimité de Félix Tshisekedi reste posé. Au tour de passe-passe avec Joseph Kabila pour se partager le pouvoir en 2018, vient s’ajouter le score stratosphérique et quasi-soviétique du dernier scrutin qui interroge tout autant. Il planera toujours un parfum de fraude sur le vote du 20 décembre.

Les machines à voter retrouvées chez des particuliers, l’absence de chiffres sur les bureaux de vote réellement ouverts, la prolongation du scrutin pendant six jours… font dire à l’Eglise catholique que « ces élections ont été caractérisées, en général, par la fraude, et la corruption à grande échelle ».

Et contrairement à ce que clame le camp présidentiel, les Congolais ne se sont pas vraiment rués aux urnes le 20 décembre : seuls 43% des électeurs ont pu déposer un bulletin dans l’urne, signant ainsi le plus faible taux de participation depuis 2006. Avec ce second mandat, Félix Tshisekedi s’est donc offert une seconde chance de mieux faire à la tête du Congo. Sera-t-il à la hauteur ? Au vu du scrutin chaotique du 20 décembre, on peut dire que c’est plutôt mal parti.

Christophe Rigaud
Afrikarabia / MCP, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites : 6 commentaires
3370 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 22.01.2024 à 16:00
(Suite). Mais au contraire, il veut que tout le monde soit contre Kagame et non à lui-même qui a failli à sa mission de protéger le peuple de l'est.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 22.01.2024 à 15:59
Le plus grand ennemi d'un homme c'est se connaître. Tshilombo se connaît ? Absolument pas. Parceque si Tshilombo se connaissait, à chacune des ses paroles, il n'allait plus se regarder dans son miroir. Parfois, et chacun peut l'expérimenter. Faîtes une mauvaise action, ensuite cette mauvaise action va te hantée toute la vie. Tshilombo est un homme qui vit du mensonge et dans la mensonge. Exhibé un faux titre académique. C'est une honte qui va poursuivre dans la vie et dans tout ce que vous faites, ou aller faire. Tshilombo n'est pas forcément tribaliste, mais il a besoin fortement besoin, de sa famille autour, voir même dans les institutions. Seulement ainsi il se voit rassurer. Il peut dire, faire, promettre n'importe quelle bêtise, mais il sait qu'il y'aura toujours un membre du clan qui va le justifier. Voilà pourquoi, Tshilombo ne peut jamais réussir, jamais. Il a trop des zones sombres dans sa vie, et il passe son temps à se défendre des ses propres démons. Le mensonge, la ruse, et la superstition sont les grands démons de Tshilombo. Ce qui se passe à l'est, tout Président sérieux, se sentirait le premier responsable . Mais au contraire, il veut...

Réagir

2
1
Répondre
@
Insérez un émoji
Salima @TTYVYQL   Message  - Publié le 22.01.2024 à 13:25
Cochez toujours rouge, on vous connaît les Afdl-Pprd-Fcc etc + les congolais de services, type n'nanti nkutu bakongo. Fatshi Carton c'est le début de votre déboulonnement total et définitif. Vous pouvez avoir encore un ancrage dans l'ouest du pays à Kinshasa et même chez moi au kongo central après 3 décennies d'infiltration et mixages et 'massage sociale' y compris via les viols des femmes, mais vous allez finir par être déboulonnée. Parole de ngunza!

Réagir

2
1
1
Répondre
@
Insérez un émoji
Salima @TTYVYQL   Message  - Publié le 22.01.2024 à 10:50
Ces journalistes-espions du type Christophe Rigaud, Sonia Rolley etc, postés par la France-Afrique sont aussi un défi au président. Il faut s'en débarrasser au même titre que les monusco et autres chevaux de Troie des impérialistes. Un pasteur nommé Roland Dalo et un autre dit Ngunza, bénissant le président et son deuxième mandat lui ont lu leur SIMPLE CAHIER DE CHARGE: qu'il se débarrasse des voleurs et malfaiteurs gouvernementaux et qu'il garantit qu'aucun étranger ne soit dans aucun rôle d'état nulle part. Quand le président fait cela, les congolais vont travailler patriotiquement pour régénérer leur Congo.

Réagir

7
5
1
Répondre
@
Insérez un émoji
solphej @SC5KAWE   Message  - Publié le 22.01.2024 à 09:22
C'est comme cela qu'un homme change d'autant plus qu'un Président de la République Par des critiques pertinentes et fondées,Tout ou presque doit changer dans mon pays au niveau des gouvernants A bon entendeur

Réagir

5
1
Répondre
@
Insérez un émoji
KALUMBA @TR57OBY   Message  - Publié le 22.01.2024 à 09:06
"KINDOKI EZA KAKA KO BOMA TE" dit-on. Tricherie et Fraude Ecrasante jamais vecu dans le monde. MOBUTU candidat unique(Voter Vert) n'avait jamais atteind 70%, Mandela aime' par les Blancs et les Noirs avait eu 63%, il faut avoir honte, Congolais est devenu synonyme d'anomalie ou encore une sorte de maladie mantale. Cette histoire que vous appelez vote ou election est contestee meme par les Talibans eux meme. Veillez consulter CNPP.

Réagir

12
4
1
Répondre
@
Insérez un émoji
right
Article suivant Investi, Tshisekedi vivement plus pragmatique qu'avant et sans erreurs du passé !
left
Article précédent Députation provinciale : En prison, Salomon Idi Kalonda, meilleur élu à Kindu .

Les plus commentés

Politique Gouvernement Suminwa : voici les noms des ministres de la nouvelle équipe gouvernementale !

29.05.2024, 30 commentaires

Politique « Faillite de la gouvernance publique de Félix Tshisekedi »: Claudel Lubaya et Seth Kikuni appellent à un cadre de concertation des forces politiques et sociales

27.05.2024, 15 commentaires

Politique Gouvernement Suminwa : oublié lors de la lecture de l’ordonnance, le ministère de la justice revient à l’opposant Constant Mutamba

29.05.2024, 14 commentaires

Politique Félix Tshisekedi refuse la liste du gouvernement proposé par Judith Suminwa, en voici la raison

28.05.2024, 10 commentaires

Ont commenté cet article



Ils nous font confiance