Société
Autour des stations services, les Kadhafis vendent le litre d’essence à 4.000 FC voire 5.000 FC au lieu de 2.500 FC.
Depuis le début de la semaine, le carburant se fait rare à Kinshasa. Dans les stations-services de la capitale, l’heure est au rationnement. Difficile donc pour les transporteurs de s’approvisionner régulièrement et en quantité suffisante. D’où, les longues files des véhicules et des motos constatées quotidiennement ci-et-là devant les stations. Une situation qui vire à la surchauffe des esprits et à la surenchère. Reportage.
Gourde en main, les yeux rivés sur les deux pompistes qui livrent le carburant à la clientèle de la station KM OIL Muana Mboka, Antoine Mbuyi attend désespérément son tour pour être servi. Conducteur d’un taxi, il a dû patienter pendant cinq heures dans la longue file de véhicules et de motos avant de se résoudre de recourir à un bidon de 5 litres pour être plus vite approvisionné. Comme d’ailleurs, les centaines de transporteurs qui sont passés avant lui. Y compris les nouveaux venus.
« L’astuce ici, c’est de se munir de récipients pour être vite approvisionné », nous souffle Giscard Mutombo, conducteur d’un tricycle qui assure les navettes entre Lemba et Ngaba. « Vu le nombre impressionnant de voitures et motos qui s’alignent ici, nous n’arriverons de sitôt à percer le rang de ces dizaines de détenteurs de bidons d’essence – femmes compris – qui se pressent autour des deux pompistes« , nous souffle-t-il.
Arrivé depuis 11h00 avec sa voiture ketch qui fait le taxi à travers la ville, Anthony Muyembe est à bout de souffle lorsqu’on lui apprend, à 16h30, qu’il ne sera plus servi parce que les pompistes ont reçu l’ordre de suspendre la livraison du carburant… Juste au moment où il se rapproche d’un de pompistes.
Motiver les pompistes
« J’apprends qu’il faut glisser un billet de 500 FC, de 1.000 FC voire de 2.000 FC à l’un d’eux pour qu’il nous ravitaille« , murmure Guylain Tshiniemba aux oreilles de ses collègues conducteurs des taxis-motos, agglutinés autour des pompes d’essence. Vrai ou faux ? Aucune preuve palpable à première vue.
Mais, juste à côté de la station, des »kadhaffis », ces revendeurs de rue, disposent de stocks de carburant qu’ils proposent aux transporteurs impatients au double du prix réel. « Le litre d’essence se négocie à normalement à 2500 FC dans les stations-service, mais eux le vendent à 4.000 FC voire à 5.000 FC. Fatigués d’attendre, nombre de conducteurs finissent par affluer auprès de ces kadhaffis qui écoulent vite leurs produits, favorisés par la loi de l’offre et de la demande : ce qui est rare est cher« , nous explique un analyste posté devant cette station-service, l’une de rares de la commune de Lemba à disposer de stocks.
La surenchère
Ayant dépensé le double de leurs prévisions pour s’approvisionner en carburant sur le marché noir, les »wewa », ces transporteurs des taxi-moto, doublent voire triplent aussitôt leurs courses. Le tronçon qu’ils desservent à 2.500 FC, ils le facturent désormais à 5.000 FC à leurs clients qui, non plus, n’ont plus de choix. La situation est générale dans la ville.
« Moi, je prends souvent une moto sur Kabinda, dans la commune de Kinshasa, pour me rendre au travail à Limete moyennant 2.000 Fc. Aujourd’hui, le motard m’a exigé 3.500 Fc la course et ne m’a même pas fait arriver à destination « , regrette Fatuma B. Pour ceux qui n’en peuvent plus, ils font carrément le pied.
De l’avis du ministre des hydrocarbures, la capitale consomme plus ou moins 1100 m3 par jour. Mais vue la baisse sensible du stock, passé à 660 m3 le jour, le Gouvernement a décidé de recourir un plan de contingentement qui exige de rationner les quantités de carburant à livrer aux stations-services de la capitale.
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