A.Muzito engage des consultations pour élaborer une offre politique inclusive

Le pays va très mal. Il n’y a aucune vraie perspective pour sortir le grand Congo de son profond sommeil.

Depuis l’indépendance à nos jours, explique-t-il, la RDC est plongée dans une crise profonde et persistante caractérisée par le manque criant d’un vrai leadership, des partis politiques forts, ayant une vision claire et nette pour sortir le pays du gouffre. Se sentant aussi concerné par la descente aux enfers du pays, le président du Nouvel Élan s’est résolu de changer de paradigme. Adolphe Muzito a lancé samedi 16 avril 2022, à Kinshasa, la campagne de l’élaboration de l’offre politique afin de rencontrer les attentes de la population congolaise . L’ex-PM a indiqué que ces consultations concernent toutes les forces sociales organisées de la République démocratique du Congo (RDC). Elles ont comme objectif de recueillir les desiderata de toutes les couches sociales du pays afin de présenter un contrat social cohérent, réaliste, chiffré répondant aux intérêts du peuple.

Dégradation, effondrement des partis politiques

Le disciple d’Antoine Gizenga espère que ces échanges devront permettre à sa formation politique d’être en mesure de proposer des réformes en vue de la refondation de l’État pour son réel développement. Dans cet exercice, le président de Nouvel Élan a fait un état des lieux de la situation sociopolitique du pays en se posant des questions ci-après : Où nous en sommes? ; D’où venons-nous ? ; Où allons nous ? et que faire ?

L’élu de Kikwit a souligné que depuis l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale jusqu’à nos jours, aucun parti politique au pouvoir n’a pu obtenir une majorité confortable aux élections pour mieux diriger le pays. Il en est de même des coalitions politiques souvent hétéroclites formées à cet effet. Il a démontré que depuis les élections de 1960 jusqu’à celles de 2018, il y a eu dégradation, effondrement des partis politiques au pouvoir en termes de résultats obtenus pour imposer un changement et amorcer ainsi le développement au pays. A titre d’exemple, en 1960, le MNC-L avait obtenu 41 sièges, soit 30% mais aujourd’hui l’UDPS n’a que 32 sièges, soit 6,4%, d’où la dégringolade.

Des réformes profondes pour doter le pays des partis politiques forts

Face à cette situation désastreuse, Muzito vient avec une approche beaucoup plus participative pour changer de paradigme. Sa démarche, soutient-il, constitue un défi majeur dans lequel lui-même se livre. Aussi, dans une étude comparative, Adolphe Muzito a fait remarquer que certains pays en Afrique comme l’Afrique du Sud, l’Angola, le Sénégal ont pu imposer un leadership et lancer leurs nations vers le développement. Ce qui est contraire avec notre pays où les partis politiques sont trop faibles pour imprimer un changement par faute de vision. Se fondant sur les faiblesses des partis politiques congolais, il a démontré qu’aucune formation politique ne peut prétendre aujourd’hui défendre seule un réel projet à mettre en œuvre car, dit-il, « aucun d’entre nous ne peut gérer seul ou se donner un objectif à atteindre avec ses propres objectifs ».

C’est pour cela que le ténor de la coalition Lamuka estime que l’élaboration de ce projet de société doit refléter la volonté du peuple, rencontrer les espoirs et attentes de la population. Voilà pourquoi le président de Nouvel Élan a débuté ses consultations avec le quatrième pouvoir qu’est la presse. Ensuite, il ira à la rencontre de toutes les autres forces sociales organisées à travers le pays afin que le contrat social qui sera présenté, soit véritablement l’incarnation de la volonté du peuple.

A travers cette vision, l’homme des tribunes veut donc amener des réformes profondes dans tous les domaines de la vie nationale. Il souhaite voir dans l’avenir le pays être doté des partis politiques forts et non des maillons faibles. Pour le développement du Congo, le Premier ministre honoraire va impliquer tous les partenaires dans l’élaboration de cette offre politique. Il s’est questionné de la sorte :

1. Avec quels partis politiques ? ; 2. Avec quelle classe politique? ;
2. Avec quelle presse ? ;
3. Avec quel taux de croissance pour rattraper le retard en termes de défis socio-économiques ? ;
4. Avec quel modèle social ? ;
5. Avec quel régime politique ? ;
6. Avec quelles institutions ? ;
7. Avec quelle forme de l’Etat ? ;
8. Avec quel coût pour la construction du Congo ? ;
9. Avec quelles sources de financements ?

Cette offre politique, a-t-il précisé, n’a pas d’échéance, soulignant qu’elle s’inscrit dans la durée sans tenir compte s’il y aura ou pas des élections l’année prochaine.