Politique
L’entrée victorieuse, le 17 Mai 1997, dans la capitale Kinshasa des troupes de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo sonne encore si fort que l’on n’a du mal à croire à la fin d’un régime politique dont les traces sont encore visibles à travers les
immenses territoires de ce pays béni des dieux. Des troupes des différentes forces armées régulières provenant de l’Erythrée, du Rwanda, de l’Ouganda, et de l’Angola, aux côtés d’enfants en bas âge et autres adolescents communément appelés « Kadogo » ainsi que des milliers de désoeuvrés ramassés tout au long des sept mois de la longue marche à pied depuis les villes et localités des provinces de l’Est, notamment Uvira, Kalemie, Goma, Bukavu, Beni, Butembo, et leurs environs avaient donné de l’espoir aux millions de Congolais visiblement fatigués par 32 ans d’un régime dictatorial, anachronique et dépassé dirigé de main de fer par Mobutu Sese Seko.
Les espoirs soulevés par ce qui apparaissait comme la fin d’un régime dictatorial sont vite tombés dans le brouhaha de l’histoire. Le Congo a effectué un plongeon vers une nouvelle dictature caractérisée par des arrestations arbitraires, un multipartisme sélectif, des interdictions des manifestations publiques, des emprisonnements des opposants sans jugements ou forcés à l’exil, la fermeture des médias et l’absence des libertés d’expression.
Le règne du clientélisme politique
Feu L.D. Kabila, le fondateur de ce regroupement politique suis géneris, une fois en froid avec ses alliés rwandais, avait perdu le
contrôle au cours d’un discours au Palais du Peuple, le jour où il avait lancé les CPP (Comités du Pouvoir Populaire). Le révolutionnaire et ancien président du Parti pour la Révolution et le Peuple avait même traité son mouvement AFDL « d’un conglomérat d’aventuriers ». Au moment où l’on s’attendait à une amélioration de la situation sociopolitique et économique, le pays est entré dans une ère de clientélisme politique avec la confiscation des institutions de la République par une seule classe politique, les mandataires publics se comportant comme des militants des partis se réclamant proches du président de la République.
Ni paix ni guerre
Le Congo vit dans une situation de ni paix ni guerre. Depuis l’avènement de ce régime dit de l’AFDL, il ne se passe plus un jour sans que l’on ne déplore des tueries, des massacres, des attaques à main armée, des menaces de balkanisation ça et là. Que des viols massifs perpétrés non seulement dans les territoires de l’Est et du Sud ! Les localités et villes du Centre sont victimes du fameux phénomène « Kamwina Nsapu » aux contours flous, qui s’apparentent à un génocide planifié des populations du Grand Kasaï. Au bas mot et selon des sources dignes de foi, il existe plus de 200 groupes armés irréguliers opérant sur le territoire national, parmi lesquels des ressortissants des Etats voisins de l’Est. Lesquels ne reculent devant rien et continuent de commettre des crimes de guerre et contre
l’humanité tout comme des agressions militaires et les pillages des ressources naturelles du pays.
C’est comme si ce grand et riche pays ne peut pas bénéficier des forces armées nationales capables de le défendre au quotidien. Ce qui
est inacceptable et intolérable, c’est le silence coupable affiché par les autorités tant politiques qu’administratives. Quel crime les Congolais ont commis pour mériter un sort cruel et injuste ? Les Congolais sont orphelins et abandonnés à leur triste sort.
Pauvreté généralisée et scandaleuse
Le chômage bat son plein alors que le pays est cité parmi de grands producteurs du cuivre, du cobalt, du coltan, de nombreux minerais rarissimes. A ce jour, malgré les guerres ravageuses lui imposées par les deux Etats voisins de l’Est, le Congo compte plus de 86 millions d’habitants ainsi qu’une diaspora enviable et de grande valeur à tout point de vue. Le Congo constitue le deuxième poumon de la Planète et la toute dernière richesse récemment découverte, à savoir les tourbières, dans la forêt équatoriale redonnent encore une fois de l’espoir aux générations à venir.
Le Congo souffre surtout de certains maux pourtant en voie d’être éradiqués ailleurs, à savoir le pillage des entreprises de l’Etat et services publics par des membres de la famille politique régnante, lesquels sont également à la base des détournements des deniers publics.
Pays toujours enclavé
En 1960 et bien avant, les Congolais circulaient en véhicules de toutes marques à travers toutes les provinces du pays. Le chemin de
fer, les bateaux, les avions faisaient la fierté de vivre. Qui ne se souvient pas des fleurons tels la compagnie aérienne Air Zaïre, la Compagnie maritime Zaïroise dont des bateaux de haute mer voguaient sur les quatre Océans de la Planète ? A ce jour et c’est là où le bât blesse, le Congo est devenu enclavé et dépend pour son commerce et les déplacements de ses habitants des compagnies aériennes, maritimes, fluviales et ferroviaires appartenant aux Etats tiers et lointains.
Faible desserte en eau potable et électricité
Après le Brésil, le Congo demeure le second Etat au monde à disposer d’innombrables cours d’eau potable et navigable. On retrouve de l’eau potable à moins de deux mètres de profondeur et cela sur toute l’étendue du territoire national. Il est alors anormal et révoltant qu’après 17 ans de règne sans partage, le pouvoir issu de l’AFDL ne soit pas capable d’alimenter l’ensemble du pays en eau potable et en électricité. Les barrages hydroélectriques sont en mesure de fournir l’énergie électrique à toute l’Afrique, une partie de l’Europe et de l’Asie Mineure.
Processus électoral en panne
Le régime actuel s’est rabattu sur les méthodes utilisées par le défunt Mobutu pour perpétrer une période de transition sans fin. Huit ans de transition durant laquelle le MPR-Parti Etat a régné sans partage en recourant aux alliés conjoncturels et intéressés. Le régime issu de l’AFDL/ CPP a usé et abusé de toutes les subterfuges, violant régulièrement la Constitution pour se maintenir au pouvoir. La toute dernière trouvaille nous est parvenue avec la publication des listes des partis et regroupements politiques qui violent délibérément la Constitution en vigueur, notamment avec quatre UDPS, d’autres partis portant les mêmes dénominations et sigles et surtout le même numéro d’enregistrement. Le plus risible, c’est le cas de l’UDPS où l’on retrouve deux camps que la justice avait dénoncés car ne disposant pas de siège social propre et encore moins des statuts constitutifs crédibles. Comme le ridicule ne tue pas en RDC, le régime au pouvoir ne s’est même pas gêné le moins du monde pour rendre publiques de telles listes qui violent délibérément la constitution et les lois de la République.
Par ailleurs, la CENI n’est pas en reste. Le Bureau s’est pavané avec la fameuse machine à voter désavouée même par l’Etat où elle a été conçue, à savoir la Corée du Sud. Autant des ficelles conçues pour ne pas organiser les élections et continuer à dribbler l’opinion.
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