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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Couper Internet: «solution» bien-aimée pour contrôler l’information

2017-04-23
23.04.2017
2017-04-23
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Dans certains pays, les coupures Internet sont une tactique de plus en plus commune de la part des autorités, locales ou nationales, qui cherchent à garder le contrôle de l’information en période de crise.

Après plusieurs mois d'interruption, Internet est revenu au Cameroun, mais le gouvernement a prévenu. Dans le communiqué de presse qui annonce le retour d’Internet dans la partie anglophone du pays, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma Bakary se réserve le droit d’y recourir à nouveau.

Cette précision a son importance, tant les coupures d’Internet, partielles ou totales, sont de plus en plus fréquentes dans des pays au contexte politique tendu. En Afrique, outre l’actuel cas camerounais, « de nombreux pays sont devenus coutumiers du fait », selon Julie Owono, d’Internet sans Frontières : en 2016, l’Ethiopie a coupé l’Internet mobile pendant deux mois lors de manifestations anti-gouvernementales dans les régions Amhara et Oromos, le Tchad a interdit l’accès aux réseaux sociaux et aux applications de messagerie pendant près de sept mois, et le Gabon a coupé Internet après la réélection d’Ali Bongo.

A l’origine de la campagne #KeepitOn, Access Now dénombre 56 coupures dans 25 pays du monde l’an dernier, soit 20 de plus qu’en 2015. Que ce soit pour éviter les fuites (comme en Algérie, en Irak ou en Inde l’an dernier), pour lutter contre le terrorisme (comme à Arsal au Liban, dans la péninsule du Sinaï en Egypte, à Dhaka, au Bangladesh ou plus récemment à Alep) ou pendant des élections (comme en RDC ou en Equateur plus récemment), ces coupures consistent souvent à « exercer un contrôle sur le flux d’information », selon l’ONG de défense des droits numériques.

En Inde, où une campagne intitulée Keep Us Online a été initiée par l’Internet Frontier Foundation, le Software Freedom Law Centre recense les coupures d’Internet sur une carte. Trente-et-un cas ont été comptabilisés en 2016, et déjà 10 en 2017, principalement dans les régions du Jammu-et-Cachemire. D’après Mohammad Shammas, cofondateur de l’initiative anti-fake news Check4Spam en Inde, ces coupures « visaient avant tout les médias sociaux, pour éviter les rumeurs pendant des évènements tels que les élections ». Les habitants de la région du Gujarat, située au nord de Bombay, ont par exemple été privés de connexion lors d’un concours de recrutement de comptables en février 2016.

Dans le Pakistan voisin, Internet est inaccessible depuis dix mois dans les régions tribales du nord-ouest du pays (FATA), suite à la fermeture de la frontière avec l’Afghanistan du fait d’un échange de tirs. D’après Rahim Shah Shinwari, « même le réseau mobile est suspendu dans le sud et le nord du Waziristan depuis des années et dans l’Agence d’Orakzai et de Mohmand récemment ». Basé à Peshawar dans le Khyber Pakhtunkhwa, ce journaliste local publie tous les jours sur Twitter un décompte du nombre de jours de la coupure Internet en cours. 

De même qu’au Cameroun, le gouvernement est resté silencieux sur la justification d’une si longue coupure. Malgré les manifestations, par exemple du Khyber Youth Forum en août dernier, les autorités se sont contentées d’expliquer le déni d’accès à Internet par des « raisons de sécurité ». Relayé par l’ONG pakistanaise Digital Rights Foundation, Rahim Shiwari estime que la « sécurité n’est pas la vraie raison ». Il explique que « la suspension est due à une mobilisation sur les médias sociaux contre la FCR [Frontier Crimes Regulation] », une loi qui restreint les habitants des territoires tribaux administrés fédéralement depuis 1901 et précise que « les critiques contre les politiques de l’Etat et la corruption sont deux autres raisons principales de la suspension d’Internet ».

Julie Owono abonde en ce sens : « lorsque la sécurité nationale est invoquée, il faut en réalité comprendre que le gouvernement qui ordonne cette coupure est mis en difficulté en raison d’un contexte politique tendu et qu’il répond en stoppant la circulation de l’information, en empêchant les citoyens de communiquer entre eux et avec le reste du monde. » Pour la responsable Afrique d’Internet sans Frontières, « les raisons de s’inquiéter sont nombreuses : une coupure Internet vient masquer d’autres violations de droits de l’homme, telles que des arrestations arbitraires ou la répression sanglante de manifestations. »

La société civile s’organise

Comme le Software Freedom Law Centre en Inde, l’association Bytes for All tient les comptes des coupures sur le bien-nommé site Kill Switch. De même en Turquie, où Turkey Blocks propose de cartographier « la censure en ligne, les blackouts des réseaux sociaux et les coupures d’Internet » en temps réel, où à Bahrain, où l’ONG Bahrain Watch se mobilise pour Diraz, dont la connexion mobile est interrompue tous les soirs depuis le 20 juin 2016. 

Dix jours plus tard, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies adoptait à l’unanimité une résolution condamnant fermement les perturbations volontaires du réseau Internet. Outre leurs incidences économiques - le coût des coupures Internet a été estimé à 2,25 milliards d’euros par la Brooking Institution en 2016 - les entraves à la connexion constituent en effet des violations du droit à la liberté d’expression, d’association, à l’information et de la presse. Un commentaire apporté au Pacte International sur les droits civils et politiques insiste d’ailleurs sur le fait que « les restrictions de liberté d’expression en ligne doivent être strictement nécessaires et proportionnées au but légitime ».

Face au problème de coupure Internet, qui « concerne potentiellement tous les noeuds du réseau internet » et « n’est donc pas propre à un seul pays » en raison de l'infrastructure interconnectée du réseau, comme le précise Julie Owono, des outils se développent pour évaluer la censure en ligne. Récemment, Tor Project a par exemple sorti une application, Ooniprobe, qui permet de mesurer la performance de sa connexion Internet afin de recueillir des preuves d’un accès entravé au web. De son côté, Turkey Blocks s’est montré vigilant pendant le référendum qui a vu les pouvoirs exécutifs de Recep Tayyip Erdogan renforcés.

Mathias Virilli
RFI / MCN
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