Economie
Des cas de faillite enregistrés dans le secteur de la microfinance, voire dans tout le système financier sont, pour la plupart, dus à la mauvaise gouvernance. Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) l’a reconnu à l’ouverture de l’atelier organisé mercredi 15 février 2017, à l’attention des représentants des institutions de microfinance réunis à Kinshasa.
Les échanges ont tourné autour du thème « Fragilité des institutions mutualistes : causes et pistes de solution pour l’émergence d’un secteur microfinancier solide et pérenne au service de la population en RDC ». Un thème qui revêt une importance capitale et offre l’opportunité d’échanger sur les difficultés qui minent le secteur de la microfinance et, partant, celle de proposer des solutions appropriées, pouvant concourir à son réel développement.
A l’issue des échanges, les participants à cet atelier ont convenu de converger les intelligences pour relever les nombreux défis auxquels le secteur doit faire face.
Parmi les pistes de solution proposées, l’on note l’orientation des COOPEC vers le tribunal de commerce en lieu et place du tribunal de grande instance vers lequel elles sont orientées en cas de contentieux, conformément à l’article 10 de la loi de 2002, applicable aux COOPEC.
Les participants ont proposé le remplacement du terme exonération utilisé à l’article 62 de la loi susmentionnée, par le terme exemption. Autre proposition, laisser au conseil d’administration la responsabilité de fixer la rémunération des commissaires aux comptes en lieu et place de la BCC.
« Dans le cas des coopératives d’épargne et de crédit, la mauvaise gouvernance est à la base des faillites enregistrées dans le secteur et qui enfoncent davantage les populations dans la précarité », a déclaré Deogratias Mutombo.
L’inefficacité du contrôle interne, la mauvaise qualité du portefeuille crédit, l’absence des fonds propres adéquats ainsi que la non fiabilité de données comptables et financiers sont également identifiés comme causes de la faillite des institutions de microfinance.
« La moyenne enregistrée des crédits litigieux à plus de 30 jours a atteint le seuil de 20,4 % en 2015 contre la norme maximale de 5 % », a déploré le gouverneur de la BCC.
Une situation qui affecte la rentabilité des coopec et pourrait s’accentuer à fin décembre 2016. Elle est la conséquence du non-respect des politiques et des règles en matière d’octroi de crédits dont ceux accordés aux dirigeants, qui sont pourtant censés donner le bon exemple et aux personnes apparentées.
La stabilité du cadre macroéconomique observée entre 2012 et 2015 a eu des effets positifs dans la plupart des secteurs de la vie économique de la RDC, la microfinance comprise. Cette stabilité a permis d’offrir des conditions globales favorables au développement du secteur de la microfinance, eu égard à un certain nombre d’indicateurs.
Bien identifier le problème
Entre autres, un accroissement de 58,9 % du total bilantaire entre 2011 et fin 2015, lequel s’est établi à l’équivalent en francs congolais de 280.221.925 Usd.
Dans le lot, l’on fait allusion à une hausse de l’encours de crédit qui s’est situé à l’équivalent en francs congolais de USD 162.174.030 ; une bonne mobilisation de l’épargne intérieure attestée par un volume qui a atteint l’équivalent en francs congolais de USD 177.223.481 à la clôture de l’exercice 2015, enregistrant ainsi une hausse de 42,1 % par rapport à son niveau de 2011 ; une augmentation du nombre de personnes desservies par les institutions financières de proximité qui est passé de 805.750 comptes ouverts à 1.792.781 à fin 2015, soit un accroissement de 122,5 %.
En RDC, le secteur de la microfinance compte 101 ISFD avec 78 Coopec primaires majoritairement de petites tailles et dont certaines situées dans l’arrière pays et 2 COOCEC. En sus des agences du siège des ISFD, 61 agences ont été ouvertes à travers le pays dont 23 pour les COOPEC. Seules les 10 COOPEC primaires ont détenu au moins une agence.
Selon les statistiques fournies par la BCC, le nombre de comptes détenus par les ISFD est de 1.851.044 à fin 2015 contre 805.750 en 2011, soit un accroissement de 129,5 %. Au 30 septembre 2016, le total bilantaire provisoire du secteur de microfinance s’est situé à USD 248.041.756 dont 39,9 % pour les COOPEC. Le portefeuille de crédit s’est établi à USD 161.435.647 dont 29,8 % aux institutions mutualistes.
L’épargne, lui, a atteint USD 159.019.498 dont 58,8 % collectée par les COOPEC.
A septembre 2016, le taux de transformation de l’épargne mobilisé en crédits demeure très faible comparé à la norme de 80 %. Les fonds propres du secteur se sont élevés à USD 18.830.184, essentiellement portés par les IMF car depuis 2014, ceux des COOPEC sont négatifs.
Selon la BCC, la RDC dispose de 78 COOPEC détenant 1.179.511 comptes ouverts, soit 63 % du secteur de la microfinance ; 78 COOPEC avec 101 points d’exploitation, sièges y compris. Le secteur de la microfinance dispose d’une faible croissance du total bilantaire de 2012 à 2013, suivi de baisses en 2014,2015 et à fin septembre 2016.
Le secteur microfinancier dispose d’une bonne mobilisation de l’épargne, bien qu’on ait observé une contraction de 8,1 % depuis 2014. L’on note un faible taux de transformation de l’épargne en crédit, principale source de production des COOPEC ; une baisse de 15,2 % du portefeuille de crédit depuis 2013. Les fonds propres sont négatifs à partir de 2014, tirant ainsi à la baisse ceux du secteur de microfinance.
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