Interviews
1) Qu'est-ce qui vous motive dans votre combat?
Lydia Mutyebele Ngoi(LMN) :Ma motivation c'est d'agir toujours plus en faveur du plus grand nombre. C'est trouver des solutions innovantes pour faire avancer ceux qui sont dans des situations critiques. Ma motivation c'est contribuer à un monde plus juste. Ca peut sonner cliché, mais sans valeurs vous n'allez pas loin, surtout en politique. On vous démasque rapidement, on se rend compte que vous paroles et vos actions sont creuses, vous n'avez pas d'impact sur la vie des gens.
2) A l'heure où beaucoup ne s'intéressent plus à la politique, comment pensez-vous faire la différence?
LMN : C'est vrai que la chose politique perd son attrait, notamment
à cause des " affaires " qui conduisent à une perte
de confiance. De plus dans un monde hautement médiatisé, chaque
personne reçoit un nombre incalculable de messages différents
avec comme conséquence qu'on ne sait plus où donner de la tête.
Je fais la différence dans ma différence justement. Je suis consciente
que dans le milieu politique je fais parfois figure d'élément
insolite. Ma différence est ma force. Je ne suis pas de caractère
conformiste, j'aime ajouter une couleur, un élan nouveau. J'ai un regard
neuf et positif sur les gens. Je me suis beaucoup battue pour arriver où
je suis, et je continue à m'investir dans mon travail ; je crois que
les gens ressentent la sincérité de mon engagement, mes valeurs
et mon optimisme. C'est important de continuer à y croire et d'espérer.
Il ne faut jamais renoncer.
3) Quelles sont vos priorités?
LMN : Les jeunes, les familles, plus de solidarité envers les
plus faibles, l'emploi et le logement.
Cela se traduit par des idées concrètes comme :
- Etendre le mécanisme de l'allocation-loyer afin d'éviter à
la majorité des ménages bruxellois de consacrer plus de la moitié
de leur revenus au paiement de leur loyer.
- Faciliter l'accès à la propriété en ramenant le
précompte immobilier à 0 pour les propriétaires pendant
les 5 premières années d'occupation.
- Révolutionner la formation - éducation des bruxellois afin de
permettre aux jeunes qui quittent l'enseignement obligatoire d'être formé
directement à un emploi.
- Former les jeunes demandeurs d'emploi pour des fonctions pour lesquelles est
constaté un manque évident de main-d'uvre disponible.
- Mettre les services publics au service d'une politique de l'emploi des jeunes
en permettant à 500 jeunes par an de bénéficier d'une convention
de premier emploi.
- Augmenter la sécurité des bruxellois en installant à
côté des divisions de polices traditionnelles de petites antennes
de quartier.
4) De plus en plus de personnes d'origine africaine se présentent aux élections cette année, pensez-vous que c'est " l'effet Obama "?
LMN : Il y a des pionniers comme Bertin et Mie-Jeanne qui étaient
présent sur la scène politique bien avant la médiatisation
d'Obama.
Mais il est indéniable que la victoire d'Obama est une vraie révolution
planétaire. C'est un tournent historique qui a une influence sur les
mentalités et le regard qu'on porte au peuple noir. Si sa victoire donne
envie ou du courage à d'autres africains pour se lancer en politique,
c'est une bonne chose ; tant que ces personnes à l'instar d'Obama ont
un engagement politique pour porter plus haut de vraies valeurs de société
et non pas pour des buts personnels ou cachés.
6) Quels conseils donneriez-vous à ceux qui, comme vous, désirent
se lancer dans la politique?
LMN : De bien se préparer. Ce n'est pas une promenade de santé mais bien un sprint permanent. Je leur conseillerai aussi de bien réfléchir aux objectifs ou aux motivations qui les dirigent. Ensuite, je leur dirai de s'armer de courage car les coups bas ne manquent pas. Finalement je leur dirai de toujours placer l'intérêt des citoyens avant le leur ou celui même de leurs proches. La politique c'est être au service des autres, c'est donner et pas attendre de recevoir.
7) Que répondez-vous à ceux qui dénoncent les alliances
tribales qui existerait au sein de votre parti?
LMN : Je leur dirai qu'ils sont très mal renseignés. Nous
avons dépassé ce stade depuis belle lurette. Nous travaillons
dans l'ouverture et le respect de chacun. Nos différences nous enrichissent.
Le tribalisme est un fléau en Afrique, il faut l'éradiquer. Tu
peux être fier de tes origines et de ton patrimoine sans devoir écraser
l'autre parce qu'il n'est pas comme toi. N'est-ce pas ?
8) A j-4, quel est votre état d'esprit?
LMN : Mes journées sont de vrais marathons. Je suis comme un sportif
qui s'est entraîné toute l'année et qui attend avec impatience
de jouer la finale le 7 juin.
Je donne toute mon énergie pour continuer à sensibiliser les personnes
à voter et donner leur opinion le 7 juin, c'est crucial.
Nous sommes dans un Etat de droit, il est important de porter sa voix dans l'urne
et surtout faire le bon choix. Les matières traitées à
la région sont capitales, il faut y envoyer des champions et des championnes.
Contact: lydiangoi@hotmail.com
Lydia, reine du terrain
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