Interviews
Nous vous connaissons au travers de la radio TOP CONGO et de l'ONG Action Congo. Expliquez-nous un peu de quoi il s'agit ?
D'abord je tiens à préciser que depuis Octobre 2003. Je suis expert du gouvernement au sein de la CTCPM. La Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière. C'est une Cellule d'études dépendant du ministère des mines, où je suis expert chef de département communication et promotion des investissement. Avant d'arriver là, j'avais créé en France une ONG dénommée Action Congo qui a et qui continue à venir en aide au secteur sanitaire de la RDC. Elle existe depuis 1995 ..Hormis cela, depuis les années 1990, je co-animais avec des amis centrafricains et togolais une émission africaine sur Radio CAMPUS à Lille dans le nord de la France. Dans le même temps, mon frère Christian (Christian Lusakueno, célèbre animateur de radio) lance les émissions de l' " Afrique en un déclic " sur Radio Panic à Bruxelles (Belgique). Fort de l'expérience que nous avions, en 2000, il décida de créer un tandem pour le lancement de TOP CONGO.
Vous avez vécu en France pendant longtemps, qu'est-ce qui vous a poussé à rentrer au Pays ?
La raison qui m'a poussé à rentrer dans mon pays est très
simple. Je venais souvent en vacances et aussi pour des actions humanitaires.
En voyant comment notre pays allait en décrépitude, je m'étais
fait une raison qui était la suivante : il ne fallait pas seulement que
je sois acteur de développement de l'extérieur mais plutôt
de l'intérieur.
L'Occident a déjà atteint un niveau de développement élevé.
Il était donc évident à mes yeux, que j'étais plus
utile chez nous que chez les autres.
Aujourd'hui Top Congo est la radio privée la plus écoutée à Kinshasa et ailleurs ? Quelle est la clé de ce succès ?
Top CONGO, hum Si vous souhaitez parler de Top Congo, c'est vous qui dites qu'elle est la radio la plus écoutée au niveau du pays. Merci pour ces éloges. Si secret il y a, c'est le travail, l'impartialité et la détermination à toujours mieux faire. Et j'invite d'autres radios à pouvoir rentrer dans ce challenge qui reste avant tout celui de " l'information ".
En homme de communication, comment jugez-vous la liberté de presse dans ce pays ? Et son évolution dans le temps depuis votre retour à ce jour ?
Aujourd'hui, je dirais qu'il y a une amélioration conséquente au niveau de la liberté de la presse en RDC. Mais il est important que les amis de la presse évitent de désinformer les gens, afin de peut-être mieux vendre. Il y a bien souvent de gros titres au contenu creux et sablonneux. Mais nous ne devons pas oublier que nous sommes une jeune démocratie. La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres, dit le dicton.
Etes-vous impliqué dans la vie politique de votre pays ?
Celui qui ne s'intéresse pas à la politique, la politique s'intéressera à lui. Je tiens à préciser ici que depuis le moment où j'avais décidé d'être un acteur de développement pour la RDC, j'ai appliqué une politique qui reste du domaine social. Mais cela n'empêche qu'il y a un moment où nous devons être interpellé en tant que jeune. A mes yeux, la politique devrait être l'art le plus noble au monde. Voilà pourquoi il est important qu'en tant que jeune, nous puissions amener cet art au niveau que nous souhaitons noble. Et cela passera par un changement profond des mentalités. Pour faire cela, il faut être acteur et non observateur. Voyons ce que l'avenir proche nous réserve.
Cela veut-il dire que la classe politique actuelle vous répugne ?
N'employez pas des termes aussi forts et médisants. Comme dans toute société, il appartient à la population de faire passer ceux qui se disent politiciens en fonction de la définition sue mentionnée (ndlr :voir question précédente), de pouvoir faire passer, disais-je, les gens sur un tamis. Et les élections libres, transparentes et démocratiques, pourront amener la population à pouvoir choisir et non subir.
Vous avez réhabilité l'hôpital Général de Kinshasa, plus particulièrement le Pavillon 10 de Cardiologie avec votre ong ACTION CONGO ? Comment avez-vous pu réussir cet exploit ?
Concernant le Pavillon 10 de l'hôpital Général, réhabilité dans les années 2000, je tiens à rappeler que je suis moi-même fils d'un cardiologue qui s'appelle le Dr Lusakueno Théophile. Pour la petite anecdote, Action Congo ou Action Zaïre est née d'une frustration caractérisée par les conditions précaires dans lesquelles les médecins congolais exercent. Mais aussi, pour renchérir ma position, j'avais été atteint au cours de l'année 1988, d'une infection de staphylocoque à la jambe gauche. Me retrouvant sur le lit d'opération, le médecin se rendit compte qu'il fallait un anesthésiant assez fort. Malheureusement ce produit n'était pas disponible au sein de l'hôpital. Par contre un pharmacien de l'hôpital, que je connaissais, avait ce produit dans son bureau. Après plusieurs allées et venues, une infirmière obtint le produit du pharmacien contre monnaie sonnante et trébuchante. Tout jeune je posais donc la question à mon père de savoir qu'elle était le sort des autres, pas fils de médecin. " Tout simplement, ils meurent " me répondit-il. Vous comprendrez donc ici mon interpellation. Je me lançais alors le pari de venir en aide aux hôpitaux du Congo. Et vous connaissez la suite de l'histoire.
Comment vous êtes-vous retrouvé à la Cellule technique du Ministère des Mines ?
Compte tenu des études que j'avais faites en France mais aussi les différentes actions menées au Pays et par rapport au fait que dans le monde humanitaire tout n'était pas rose, lorsque je dis cela, je fais allusion à toutes les tracasseries administratives et parfois politiques. Je m'étais dit qu'il était grand temps que je rentre dans la structure étatique congolaise afin de mieux en palper les maux et de pouvoir apporter ma pierre à la reconstruction du pays.
Aussi j'ai eu à rencontrer le ministre Diomi Ndongala, ex-ministre des Mines, qui avait saisi très vite la portée de la mission que je m'étais assignée, en me nommant à ce poste. Le ministre Ingele Ifoto, son successeur, viendra à son tour, me confirmer une fois de plus à ces fonctions. Cela m'a permis non seulement d'apporter une expertise qui, je suppose, a fait ses preuves, mais aussi, cela m'a permis à mieux cerner l'homme congolais. Et pour cela, je les en remercie.
Quel est l'avenir du Ministère des Mines ? Investir dans les mines aujourd'hui au Congo, est-ce rentable ? La loi protège-t-elle les investisseurs ?
Pour parler du secteur des mines, bien que je n'ai pas été mandaté
pour cela, de mon passage dans les mines, je retiendrais qu'il y a une loi "
Le Code Minier " et " Les règlements miniers " qui réglementent
le secteur et sécurisent tant les investisseurs que touts les acteurs
qui se rattachent au secteur. Les mines ont un avenir. Il appartiendra à
tout un chacun de pouvoir appliquer une gestion rationnelle et qu'il demeure
un partage équitable des ressources.
Je précise qu'avant tout la première richesse de la RDC c'est
" L'homme congolais ". Voilà pourquoi, je dis souvent "
QU'IL NOUS FAUT UN CONGOLAIS NOUVEAU POUR UN CONGO NOUVEAU ".
Nous sommes à la veille des Echéances électorales, une période importante pour le pays, quel est votre sentiment ? Des ambitions politiques ?
Par rapport aux élections, il est important que nous puissions y arriver. Mais les élections ne sont pas une panacée. Je peux retenir qu'aujourd'hui tout le peuple congolais souhaite ces élections et pour moi qui n'ai jamais connu d'élections libres et démocratiques dans mon pays, cela reste une joie. Mais il sera important qu'il y ait de bons gagnants et de bons perdants. J'exhorte aussi la population congolaise à procéder aux bons choix c.-à-d. les dirigeants que nous élirons, nous les éliteront en fonction d'un programme et d'un projet de société qui répond à nos attentes. Quoiqu'il arrive cette échéance est irréversible et le peuple jugera. Pour ce qui me concerne, j'observe et très prochainement vous connaîtrez ma position.
Pour contacter Francis Lusakueno, veuillez envoyer un mail à franclus@hotmail.com
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