Echos des entreprises
Monsieur Mark Lambrechts, président du Conseil d'administration de BIO, accompagné d'autres collaborateurs de sa banque a présenté la structure de la société. BIO est une société financière belge créée en 2001 sous l'impulsion du ministre belge de la Coopération et au Développement, elle a pour vocation d'investir dans les pays en développement.
BIO crée des passerelles entre les entrepreneurs d'une part, et les investisseurs de l'autre, favorisant ainsi la mise en place d'un secteur privé fort, constituant la base d'un développement et d'un bien-être social durables. Ses actions s'orientent principalement vers quatre secteurs : la santé, l'agriculture, le transport et la construction
Pour financer la création et l'expansion des PME locales, BIO s'appuie
sur quatre fonds qui sont :
- le Fonds de Développement, soutient des investissements indirects dans
les institutions financières (société de crédit-bail,
institutions de microfinance, banques) et dans des fonds d'investissement, sous
la forme d'une participation en capital ou d'un prêt ;
- le Fonds d'Etude subventionne des études de faisabilité, utiles
pour les entrepreneurs désireux de présenter un projet bancable
solide ;
- le Fonds de Soutien aide les PME à cofinancer leurs investissements,
grâce à des prêts subordonnés ;
- le Fonds d'Assistance Technique cofinance des programmes de développement
de compétence et de formation en faveur des sociétés financées
;
L'enveloppe consacrée par l'état Belge à BIO est de 170
millions d'Euros dont 43 millions sont déjà libérés.
Le Fonds d'Etudes, financé par les subsides, octroie pour un maximum
de 100.000 euros de financement pour des études de faisabilité
alors que le Fonds d'Assistance fournit l'assistance technique, la formation
des experts et agents. Les principes fondamentaux de BIO peuvent se résumer
ainsi :
- une approche " déliée " càd qu'il n'est pas
motivé par le seul bénéfice.
- Un rôle additionnel vis-à-vis des institutions financières
locales
- Le financement aux conditions du marché
- L'équilibre entre le rendement et l'impact sur le développement
Quant aux critères d'éligibilité d'un projet, les principaux
paramètres sont :
- un faible coût d'analyse de projet
- un impact du projet par rapport à l'environnement
- le nombre d'emplois que le projet va créer
- l'expérience de l'entrepreneur
Actuellement, BIO est entrée dans le capital de Procredit Bank ( via
le Fonds de développement). La Procrédit Bank, est une banque
de microcrédit nouvellement installée en RDC, et soutient les
investissements avec des prêts de 150 $ à 20.000 $ à un
taux de 4,8% par mois.
Les investissements directs de BIO concernent des montants à partir de
250. 000 Euros sous les conditions de cofinancement précitées
(50/50).
BIO est également opérationnelle dans plusieurs pays africains
(36%), sud-américains (24%), asiatiques (19%) et dans plusieurs institutions
sous-régionales (21%). Son portefeuille d'investissement en 2005 était
de 92 millions d'euros.
PEU DE PROJETS BANCABLES
Au cours des échanges, le président de la FEC, Albert Yuma,
a brossé, à l'intention du staff dirigeant de BIO, les quelques
contraintes auxquelles sont confrontées les opérateurs économiques,
dont les difficultés d'élaborer des projets bancables ou encore
le taux élevé des crédits accordés par les banquiers
locaux. Il a émis le vu que BIO, qui projette d'intervenir en RDC,
renforce les capacités financières des banques locales et surtout
à faire en sorte que ses crédits soient octroyés à
des taux d'intérêts faibles. Le professeur Buabua wa Kayembe,
directeur général de l'Agence nationale pour la promotion des
investissements (ANAPI), a pour sa part planché sur les mécanismes
mis en place dans l'agrément des projets. Selon lui, avant que l'ANAPI
n'agrée un projet, elle s'assure de la viabilité et de la rentabilité
du projet. Pour ce faire, le patron de l'ANAPI a rassuré les dirigeants
de BIO de la possibilité de trouver des projets viables et rentables
en RDC. Mme Jeannine Mabunda, directrice générale du Fonds
de promotion de l'industrie (FPI), a déploré pour sa part le manque
de culture de crédit de la part des opérateurs économiques
de la RDC. Néanmoins, elle a noté que le taux de recouvrement
des projets financés par le FPI est passé de 6% en 2002 à
50% en 2006, alors qu'il se situe en moyenne dans les autres pays africains
à 60%. Jeannine Mabunda a précisé que le FPI reste limité
dans l'octroi des crédits, étant donné que son budget annuel
d'intervention est de 15 millions Usd.
A tout prendre, les besoins en investissement en RDC sont énormes par
rapport aux crédits disponibles. L'avènement d'une structure comme
BIO est salutaire pour les opérateurs économiques, pour autant
que les conditionnalités d'octroi des crédits soient accessibles
à la majorité des entrepreneurs. Tout autant les structures de
promotion des investissements et les associations patronales comme la FEC se
doivent de renforcer la capacité des opérateurs économiques
à présenter des projets dans le langage acceptable par les banques.
Il appartient aux entrepreneurs congolais de s'informer sur les quatre fonds qu'offre BIO et de choisir celui qui répond à leurs besoins financiers. BIO a son siège à Bruxelles mais est déjà active au CONGO.
L'attaché économique, M. Jérôme Roux, a dirigé
les débats. La rencontre s'est achevée par un cocktail qui a permis
aux différents invités d'échanger autour d'un verre.
La rencontre en images
Louis Odilon Allaguillaume(procredit bank) Jérôme
Roux,Dimitry Van Raemdonck
(de gauche à droite)
Mark Lambrechts, président du Conseil d'Administration de BIO
Albert Yuma, président de la FEC
Prof. Buabua wa Kayembe, directeur de l'ANAPI |
Mme Jeannine Mabunda, directrice du FPI |
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