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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Femme

La Congolaise Gueda Amani Wicht Yav, pilote de ligne et féministe 

2017-03-08
08.03.2017 , Kinshasa
Société / Stratégies
2017-03-08
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http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2016_actu/septembre/du_1_au_4/gueda_16_002.jpg Kinshasa-

Gueda Amani Wicht Yav

En RD Congo, piloter un avion est d’abord une affaire d’etrangers. Ensuite un monde dominé par la gente masculine. C’est dans cet univers qu’une femme d’exception a su trouver sa place : Gueda Amani Wicht Yav est l'une des rares femmes commandant de bord en RD Congo. Elle est à l’aise dans tous les cockpits (Boeing, Mac Douglas, Fokker, Bombardier, etc.). Malgré un métier exigeant, Gueda Amani joue parfaitement son rôle de mère. Elle bichonne ses deux enfants, preuve qu’être maman est compatible avec le métier de pilote de ligne."Les femmes peuvent rêver de toucher la lune, si elles travaillent.

Elles ont des épaules assez larges pour porter n’importe quelles responsabilités pour le progrès du pays…", souligne celle qui a toujours été attirée depuis sa tendre jeunesse par l’aérodynamique. Malgré son emploi de temps chargé et ses longs voyages, cette femme d’exception est obsédée par un rêve : l’épanouissement de la femme et de la jeune fille congolaise. Se refusant de léguer à la postérité un héritage d’inégalités, Gueda Wicht ne loupe pas une occasion pour enseigner la bravoure aux plus jeunes filles. « Au-delà des violences visibles et subtiles faites aux femmes, je leur dis qu’elles doivent se protéger par ‘le savoir’ qui est un‘ pouvoir’… » Telle est sa recette à ses concitoyennes.

Exerçant depuis 9 ans comme pilote, Gueda Amani Wicht Yav est bénéficiaire du même cursus universitaire suivi en majorité par les hommes. Formée en Belgique et en Angleterre, notamment à la prestigieuse Oxford Aviation Academy, elle a choisi de rentrer au pays pour exercer son métier. De Hewa Bora à Congo Airways, en passant par CAA, l’aviatrice explique que, ‘voler’ est une passion pour elle. « Et quand la famille comprend votre passion, votre métier, on reste la meilleure » déclare-t-elle. En général, il n’existe pas de métier facile pour les femmes, le soutien de la famille est importante pour surmonter les préjugés! » dit-elle. Faire décoller et faire atterrir des carlingues sur certains aéroports et aérodromes de la RDC n’est pas une sinécure.  Mais il en faut plus pour faire peur à Gueda Amani.

Femme sans peur

« Non je n’ai pas peur des aéroports de la RDC ! Certes il y’a des progrès à effectuer au niveau des infrastructures, mais nous les pilotes congolais, et je ne voudrais pas parler juste de moi-même, on est resté et on a continué à transporter les gens…» a-t-elle témoigné, en rappelant que ses collègues et elle ont exercé au pays même quand les conditions des aéroports n’étaient pas très bonnes. « Nous avons travaillé dans des conditions difficiles, mais on n’est pas parti. Nous sommes restés et nous avons continué à déplacer les gens dans cet atmosphère ‘accidentogène’, nous avons continué à accomplir notre mission et aujourd’hui nos projets ont été réalisés… » s’est-elle réjouie. Dans le lot des améliorations des infrastructures aéroportuaires, elle cite le réaménagement de la piste de Goma au Nord-Kivu, l’installation des équipements de précision à Lubumbashi et ailleurs. D’où sa demande au gouvernement de faire évoluer davantage les choses pour une meilleure navigabilité et partant garantir la sécurité des personnes et de leurs biens. Son métier de pilote de ligne ne la détourne pas de son combat pour l’épanouissement des filles.

Ne pas limiter les rêves des filles

Consciente de nombreuses stigmatisations en milieux professionnels, Gueda Amani Wicht Yav est dans l’arène des combats pour l’épanouissement de la femme dans la société congolaise. Profitant de différentes tribunes, elle sensibilise et intervient pour toucher le plus large public possible, à travers tous les moyens de communication possible (magazines, journaux, conférences, réseaux sociaux, etc.)

Nonobstant des modèles comme Dlamini Zuma, patronne de l’Union Africaine, Gueda invite ses concitoyennes à suivre des références nationales telles que Francine Muyumba, Carole Agito, Agnès Mwad, etc.

Aux jeunes filles qui doivent aller à l’université, elle les exhorte à choisir des filières qui sont en rapport avec leurs compétences réelles, « sans tenir compte des conseils des gens qui vous dictent la voie de la facilité ». « Si vous vous sentez capable d’aller en ingénierie ou devenir avocate, allez-y ! Parce qu’il n’y a pas des sots métiers, il faut choisir une branche dans laquelle on a des réelles compétences, non pas celles perçues par les autres ; il faut être convaincue qu’on est bonne pour la filière choisie et donner un maximum pour être la meilleure… » conseille-t-elle, avant d’appeler les parents à ne pas limiter les rêves de leurs jeunes filles.

Souvenirs 

Son meilleur souvenir, raconte-t-elle, c’était au cours d’un vol en cargo que j’ai fait à Gemena. « Et là, il n’y a pas d’équipements pour décharger. C’est pendant des heures durant au tarmac qu’on attend pour que l’on décharge et que l’on recharge l’avion. Une dame a dû marcher provenant de très loin parce qu’elle voulait voir la femme pilote qui avait ramené l’avion. C’était autour des années 2006-2007. C’est quelque chose qui m’avait fortement touchée d’autant plus qu’elle était âgée de 75ans. Elle tenait à voir de ses propres yeux la femme pilote congolaise qui avait ramené l’avion. C’est suite à sa visite que les autres femmes du village ont décidé de venir me voir l’une après l’autre, durant un long moment. J’en ai eu des larmes et j’ai eu une grande motivation lorsqu’on me dira qu’elles tenaient à se mettre en tenue convenable pour me rencontrer. Raison pour laquelle elles faisaient des tours avec le seul vêtement convenable qu’elles avaient.  Et ceci a été le début de mon inspiration pour ma mission de  sensibiliser les femmes, pour qu’elles aient une place de choix dans la société…»a-t-elle relaté.

Avouant ne pas avoir de pires souvenirs dans l’exercice de son métier puisque déjà préparée à toutes les éventualités, la pilote renseigne que ce n’est pas parce qu’on aura un incident ou un problème en vol qu’elle sera effrayée. « Le mauvais souvenir, c’est lorsqu’on effectue une escale et qu’on n’a pas un endroit où dormir, c’est des choses qui arrivent parfois. En arrivant en RD Congo, j’ai fait des transports des troupes parce qu’on est arrivé pratiquement à la fin de la guerre. Et j’ai fait des destinations, des villes où il n’y avait pas d’hôtel ; on devait décoller le matin alors que les aéroports n’étaient pas équipés de nuit ; et ces conditions difficiles ont laissé croire à mon patron que j’allais faire mes valises et retourner en Europe, mais cela n’as pas été le cas, je suis restée ».


MCNTEAM / mediacongo.net
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