RDC TMT 2016 : la création d’un contenu local pour le développement d’une nouvelle économie

Le développement d'un contenu numérique local (RDC) demeure l’enjeu réel de la création d’une véritable industrie pouvant générer une nouvelle économie pour le pays qui n’est pas en reste des prédictions TMT (Technologies, Médias, Télécommunications) 2016 dont l’enquête a été présentée ce vendredi 6 mai à, Kinshasa, par le cabinet Deloitte RDC.

Tendances 2016

Dénonçant des chiffres alarmants qui démontrent la montée de l’usage de la data en Afrique défiant la voix, l’étude révèle que 26% des détenteurs de smartphones en Afrique ne passeront aucun appel vocal. Pour cause, en Afrique subsaharienne, le taux de pénétration internet est de 20% et devrait atteindre près de 40% en 2020 porté par le déploiement des réseaux 3G et 4G et par la baisse du prix des Smartphones. Contrairement à ce que l’on pourrait s’attendre, il est constaté que la majorité des détenteurs des Smartphones utilisent la data pour des partages des photos. 2.5 milliers de milliards de photos seront partagées ou stockées en ligne, en augmentation de 15% par à rapport à 2015, rapporte l’étude. La plupart des photos soit 90% auront été prises sur des smartphones, les 10% restants proviendront d’appareils photo reflex ou numériques, de tablettes ou de PC. Le jeu aussi occupe une place prépondérante dans le quotidien des utilisateurs générant 37% des ventes et 35 milliards de dollars US des recettes dans le monde, soit une hausse de 20% par rapport à 2015. En Afrique, l’émergence de nouveaux modèles de smartphones « low cost » et le développement du marché de l’occasion constituent une réelle opportunité pour l’industrie des jeux.

Ce qui démontre à suffisance tout l’intérêt du consommateur pour les nouvelles technologies. Selon Karim Koundi Associé responsable TMT pour Deloitte Afrique, « l’accès de plus en plus facile aux Smartphones et le développement rapide de la couverture du haut débit mobile en Afrique, combinés à une population africaine très jeune et technophile, sont, non seulement des facteurs majeurs de développement d’un marché significatif de consommation numérique mais également une véritable opportunité de développement de l’industrie numérique sur le continent. Le marché du mobile gaming, avec plus de 400 millions de consommateurs Africains en 2016 et une production africaine du mobile gaming qui s’installe, n’est que l’un des exemples révélateurs ».

Au vu des besoins sans cesse croissants, pour le directeur B2B chez Orange RDC, Max Francisco, « la défiscalisation des Smartphones permettrait de récupérer les tranches perdues entre le montant réel à payer et la taxe » pour un meilleur prix dans une Afrique où le revenu relativement limité, le coût des smartphones constitue un facteur clé de l'essor du marché.

Des solutions locales

Selon le panel d’experts, il est vital d’entrer dans ce train à grande vitesse que sont les NTIC avec les TMT si l’on ne veut pas demeurer en reste de l’évolution. Le haut débit n’aura tout son sens que si le contenu y attaché intéresse le consommateur, souligne M. Franscisco. Le développement d’un contenu local est de prime abord l’atout essentiel pour la République démocratique du Congo en vue d’une nouvelle économie génératrice des revenus importants.

Venus des 5 entités représentatives, les experts préconisent la mise en place des infrastructures nécessaires notamment le déploiement sur le territoire congolais de la fibre optique pour accélérer la croissance du e-commerce. Le gouvernement placé sur un piédestal comme partenaire premium, doit ensemble avec les développeurs de contenus numériques, les opérateurs de téléphonie mobile réfléchir sur les moyens, à court terme, de créer des richesses.

Représentant le vice-Premier ministre des Postes et Télécommunications, Monsieur Musafiri le directeur de cabinet, après avoir relevé les disparités entre population instruite et analphabète,  population urbaine et rurale ou encore la fracture numérique entre Etats, affirme que «  l’Etat s’attèle à rejoindre le diapason. Car il faut le reconnaitre, le développement des technologies est rapide. Bien que cela va entrainer le renouvellement du cadre légal, l’Etat se doit de travailler pour que la grande partie de la population soit connectée au data ».