Lutte contre les changements climatiques : Eve Bazaiba souligne l'importance des forêts du bassin du Congo

Les pays qui disposent des grandes superficies forestières, sont en train de multiplier des efforts vis-à-vis des pays pollueurs de l'environnement, pour obtenir des financements nécessaires, afin de lutter contre les changements climatiques.

C'est dans ce cadre que s'inscrit la rencontre placée sous le thème : " Financer l'action forestière : investir dans les forêts pour faire face à la crise climatique ", organisée dernièrement par ONU-REDD (Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement) lors de la COP26 à Glasgow en Ecosse.

Cette rencontre qui a réuni des ministres du Pakistan, de la RDC, du Costa Rica en présence de Mme Inger Andersen, Directrice Exécutive du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement), était axée sur la manière dont les pays de différentes régions abordent les investissements dans les forêts et sur la façon dont la communauté mondiale doit respecter la valeur des forêts, afin de fournir les réductions d'émissions indispensables de 1 GT/an d'ici 2025.

A cette occasion, Mme Eve Bazaiba Masudi, Vice-premier ministre en charge de l'Environnement et Développement Durable de la RDC, a souligné l'importance des forêts du bassin du Congo, capables de maintenir les températures mondiales en dessous de 1,5°C. Aussi a-t-elle rappelé la valeur des populations forestières, qui doivent être considérées comme des gardiens de celles-ci et non comme un danger.

Elle a souligné le fait que, les forêts accueillent les gens du berceau à la tombe, tout en assurant les moyens de subsistance : la santé, la nourriture et la culture. Pour toutes ces raisons, Eve Bazaiba estime que la population propriétaire des forêts, a finalement compris qu'avec le dérèglement climatique, les pluies ne viennent plus comme avant. D'où l'importance de procéder au reboisement des forêts.

Besoin des financements

Au regard de tout ce qui précède, Eve Bazaiba reste d'avis que, le financement pour la préservation des forêts s'avère nécessaire : " Il faut des moyens alternatifs pour préserver la forêt. L'accès à l'énergie est très important. Nous avons besoin d'améliorer notre agriculture ainsi que le besoin de l'infrastructure et de la technologie, qui nous permet de ne plus nous référer à la forêt pour notre survie...", a-t-elle fait savoir, avant de souligner la nécessité de trouver un équilibre entre le développement économique et la protection des forêts et fournir des investissements structurels pouvant aider les communautés locales et les peuples autochtones dans les zones forestières et les protéger.

Pour la VPM Bazaiba, les pays industrialisés doivent comprendre que, tous les fonds destinés à la préservation des forêts, ne peuvent pas être classés dans le cadre de l'aide au développement. C'est plutôt un investissement pour lutter contre le réchauffement climatique.

Dans cet ordre d'idées a-t-elle poursuivi, le Congo joue un très grand rôle pour l'ensemble de l'humanité. Il y a donc un besoin urgent d'investissements importants. " Avec une facture estimée à 40 milliards de dollars américains pour l'atténuation et l'adaptation, la RDC est un pays regorgeant de ressources et constitue un pays-solutions au réchauffement climatique ", a encore rappelé la VPM Eve Bazaiba, soulignant que la CDN (Contribution Déterminée au Niveau National) de la RDC dépassé 40 milliards de dollars américains. "Il y a des investissements qui ont été récemment signalés dans le secteur forestier. Cependant, le financement n'est pas suffisant ", a-t-elle conclu.

Pour sa part, la Directrice Exécutive du PNUE, Mme Inger Andersen, a salué les promesses faites jusqu'à présent par les pays de Glasgow en matière de forêts, soulignant que ces promesses ne signifient pas que la fin du voyage est proche.

A l'en croire, fournir des financements aux communautés qui dépendent des forêts, doit être au premier plan des priorités des gouvernements avec le Green Gitation Challenge, la Décennie des Nations-Unies pour la restauration des écosystèmes et l'ONU-REDD. Ce qui aidera à pousser le monde dans la bonne direction.