Société
Le coordonnateur de la section « Urgence et Protection sociale » de Caritas Congo, Gratien Mundi, a fait savoir dernièrement à l’opinion que la responsabilité de l’encadrement de ces jeunes incombe à l’Etat. Il a notamment dit : « C’est l’Etat qui doit arriver à mettre sur pieds une certaine politique pour bien maîtriser ce phénomène des enfants de la rue. Mais, au-delà de cela, il y a tout l’arsenal juridique qui existe. Il faut qu’il y ait une certaine sensibilisation pour que les gens connaissent toutes les mesures que la loi portant protection de l’enfant a retenues pour arriver à favoriser cette protection de l’enfant ».
Comme on peut le constater, la ville de Kinshasa compte plusieurs enfants en rupture familiale. Mais, ce phénomène s’étend également à travers toutes les grandes villes du pays où l’on observe le même phénomène. Ce qui pousse les observateurs et autres organisations spécialisées dans l’encadrement des enfants à stigmatiser qu’à la base de ce déferlement plusieurs raisons poussent ces petits à quitter le toit paternel pour aller vivre dans le décor. Les experts citent parmi tant d’autres raisons notamment le manque d’affection, la pauvreté, le divorce, le décès des parents, la prolifération des églises de réveil qui sont à la base de rupture des liens entre les enfants qu’elles qualifient de sorciers sans pour autant apporter des solutions de rechange et autres.
De l’origine de ce phénomène
A Kinshasa, les enfants et adolescents de la rue sont communément appelés Shegués. Ainsi, on retrouve, depuis quelques années, des shegués dans toutes les grandes villes de la République démocratique du Congo.
Beaucoup de familles, désespérées, emportées par la pauvreté, poussent ou abandonnent leurs enfants dans la rue. Les shegués sont, avant tout, nos propres enfants. Cependant, par des faits de la société, leur réputation en font assez souvent des voleurs ou des jeunes de très mauvaise fréquentation ; aujourd’hui l’appellation « kuluna » est utilisée pour stigmatiser ces jeunes gens qui vivent dans notre environnement et que nous devons encadrer pour leur insertion dans la communauté…
Car, plusieurs d’entre eux ne demandent qu’à exercer, même dans l’informel, un petit métier et aspirer à une vie ordinaire : cireurs de chaussures, vendeurs ambulants à la criée, nettoyeurs des véhicules… autrement, même parvenu à l’âge adulte, un shegué n’aura pas de possibilité de changer son patronyme et la société qui n’a rien fait pour lui continuera toujours à l’identifier comme tel.
Ils sont présents dans toutes les communes de Kinshasa, cette ville qui s’étend sur plus de 100 kilomètres. On le retrouve aux alentours des marchés, devant les magasins, dans de grands centres commerciaux, dans des arrêts de bus, etc.
Contrairement à certains pays où le phénomène des enfants de la rue est apparu avec la guerre, en République démocratique du Congo, les shegués sont un fait de société, caractérisé par une crise endémique et structurelle qui est apparue depuis 1980 et qui n’est pas près de se flétrir. Ils sont partis de la dénomination « ballados » en transitant sur le substantif « shegué » avant de chuter aujourd’hui incroyablement sur l’identité de « kuluna ».
Devant ce phénomène, l’Etat devra, par les biais du vice-premier ministre ayant dans ses attributions la prévoyance sociale, créer des structures de récupération et d’encadrement des jeunes de la rue. Cela, en fonction des besoins du développement du pays en commençant par créer de l’emploi pour cette catégorie des jeunes. Il devrait aussi subventionner d’autres canaux qui encadrent correctement les jeunes de la rue.
Ce qui veut dire qu’un bon encadrement de ces enfants à travers des ateliers de sensibilisation menés par des spécialistes ainsi qu’une bonne restitution des faits pour les encourager en leur démontrant qu’ils ne peuvent aucunement vivre en marge de la société, fera bien l’affaire.
Dans cet abord, nous sommes sûrs que des spécialistes, des médecins et autres éducateurs des jeunes sont préoccupés par l’ampleur que le phénomène « enfants abandonnés » ou « enfants de la rue » a prise dans la société congolaise. Cela nécessite une solution rapide sinon c’est toute une génération qui est vouée à l’écueil.
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