La polémique ne retombe pas à Kinshasa, quant à l’origine des quelque 425 corps retrouvés dans une fosse commune à Maluku. Le Dr. Denis Mukwege clame avant tout son indignation pour la façon dont ils ont été traités, quelle que soit la cause de leur mort selon lui « Ces corps retrouvés, c’étaient d’abord des êtres humains ! ».
L’Union européenne a appelé vendredi à ce qu’une enquête « urgente » soit menée sur la fosse commune découverte près de Kinshasa et qui suscite de nombreuses questions en République démocratique du Congo et à l’étranger.
L’Union européenne « partage les interrogations qui ont fait jour de différents côtés suite à la découverte d’une fosse commune à Maluku », indique un communiqué de la représentation de l’UE en RDC.
Elle appelle donc à une « enquête urgente, transparente et crédible » sur ce dossier et se dit « prête à la soutenir par tous les moyens dont elle dispose ».
Une fosse commune pour désengorger la morgue ?
Selon les autorités de la ville-province de Kinshasa, la fosse commune de Maluku (à 80 km au nord-est de Kinshasa) contient 421 corps – 300 mort-nés ou fœtus, 23 corps abandonnés, 34 indigents et 64 personnes non identifiées – enterrés là le 19 mars pour désengorger la morgue générale de la capitale.
Les autorités ont démenti les rumeurs selon lesquelles la fosse pourrait abriter des victimes des troubles de janvier. Plusieurs dizaines de personnes avaient alors été tuées – essentiellement à Kinshasa – lors de manifestations contre un projet de révision de la loi électorale.
La Belgique a demandé une enquête « crédible » et « indépendante », de même que de nombreuses associations congolaises et les organisations de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch et Amnesty International.