La Secrétaire générale du MLC a convoqué les membres du
Bureau politique du MLC à une session extraordinaire en ce mois d’avril 2015. Plusieurs questions figurent à l’ordre du jour. Entre autres, la situation du président national du MLC, Jean-Pierre Bemba, dont le verdict à la CPI est attendu incessamment, la situation générale de la RDC dominée par le processus électoral et le découpage territorial, l’actualité sociopolitique dominée ces derniers jours par la découverte d’une fosse commune à Maluku, ainsi que l’état de santé du MLC qui a subi une profonde restructuration. L’examen de la situation du parti devrait permettre d’orienter les militants par rapport aux enjeux politiques de l’heure.
La session du Bureau politique du MLC intervient dans un contexte marqué par le lancement, à partir de ce 15 avril, de l’opération d’enregistrement et de dépôt de candidatures aux élections locales, au niveau de la Ceni. Eve Bazaiba a déjà prévenu que le MLC alignera des candidats à tous les niveaux des élections, y compris à la présidence de la RDC. Qui, alors, portera les couleurs du MLC ? On le saura dans quelques jours. Jusque-là, le candidat naturel c’est Jean-Pierre Bemba. Tout indique qu’il pourrait bientôt recouvrer sa liberté de mouvement. Ses avocats ont, en effet, apporté, au procès, des preuves qui attestent que Bemba ne commandait pas ses troupes à Bangui. Les éléments du MLC, dépêchés à Bangui en Centrafrique pour soutenir l’ex président Patassé, étaient placés sous commandement de l’armée centrafricaine. Une fois dehors, Bemba prendra-t-il la direction de Kinshasa pour concourir à la présidentielle ? En tout cas, les militants du MLC y croient dur comme fer. Et s’il n’était pas relaxé ? Le MLC risquera de revivre la situation de 2011.
Eve Bazaiba a aussi donné de la voix dans l’affaire de la fosse commune de Maluku qui défraie la chronique à Kinshasa. Le MLC, a-t-elle dit, va s’impliquer fortement pour faire éclater la vérité. Bazaiba a demandé qu’une enquête internationale indépendante soit mise en place. Les associations de défense des droits de l’homme, l’Ashado en tête, opérant en RDC ne font pas confiance aux enquêteurs du Gouvernement qui passent à la fois pour juge et partie. Mise à part les considérations politiques, Eve Bazaiba déclare que pour des raisons humanitaires, il faudrait que le peuple congolais sache ce qui s’est exactement passé. Le MLC, confie Bazaiba, a enregistré beaucoup de disparitions dans ses rangs.