Sud-Kivu : des vaches meurent de la fièvre aphteuse dans le territoire d’Uvira

Près de 36 vaches ont déjà succombé à la fièvre aphteuse dans le territoire d’Uvira au Sud-Kivu, et en plaine de la Ruzizi, 636 vaches atteintes de la maladie ont été dénombrées depuis le début de l’année 2015.

Selon les habitants de la contrée, cités par l’ACP, les localités les plus touchées sont Kabunambo, Sange et Kiliba.

Le service vétérinaire de cette partie du pays fait remarquer que cette maladie mortelle pourrait s’étendre à plusieurs pâturages du territoire si aucune disposition n’est prise pour l’arrêter, si pas l’éradiquer.

Aux dernières nouvelles, les autorités concernées sont en train de tout mettre en œuvre pour éradiquer carrément cette maladie qui risque de décimer des milliers de vaches.

Pour parler un peu de cette maladie, retenez que c’est une maladie très infectieuse des ruminants et des suidés, due à un virus, et provoquant chez les animaux contaminés, des aphtes dans la bouche, et des lésions aux pieds.

La fièvre aphteuse est l’une des maladies les plus contagieuses des mammifères qui comporte des risques élevés et des pertes économiques sévères.

Elle affecte les artiodactyles. Compte tenu de sa nature extrêmement contagieuse et de son impact économique dans de nombreux pays, la fièvre aphteuse est la première maladie pour laquelle l’OIE a établi une liste officielle de pays et de zones indemnes.

La fièvre aphteuse occasionne un syndrome général important avec de la fièvre. Des lésions localisées apparaissent très vite au niveau de la bouche, sur les mamelles et sur les pieds.

Il s’agit d’abord de vésicules qui se transforment en pustules à cause des surinfections bactériennes. La douleur que provoquent ces lésions explique la chute de la production laitière : les animaux ne mangent plus et se déplacent difficilement.

Possible transmission à l’homme

Il s’agit d’une maladie virale (aphtovirus de la famille des picorna virus) hautement contagieuse touchant les biongulés : Bovins, porcs, moutons, chèvres.

Bien que très rare, la transmission à l’homme est possible.

Chez l’homme, la maladie est très rare mais possible. En général, elle est bénigne mais peut cependant toucher l’œil et aussi le cœur.

Dans la majorité des cas, la maladie provoque des aphtes buccaux, des troubles digestifs et parfois des suppurations autour des ongles.

Rarement, hémorragie digestive.

Le virus est très résistant dans le milieu extérieur : il résiste à la dessiccation, au froid et à une forte concentration en sel. Il reste infectieux pendant des mois dans le lait cru, les produits laitiers insuffisamment chauffés, la viande congelée et les salaisons (cochons).

Il peut survivre 2 semaines dans les écuries, le fumier et le purin, et encore plus longtemps dans les aérosols d’où une propagation sur de longues distances par le vent en climat humide et froid.

Le temps d’incubation de la maladie est de trois à huit jours pendant lesquels l’élimination du virus se produit déjà.

La transmission s’effectue par contact direct et indirect. Toutes les sécrétions et excrétions contiennent le virus. La transmission peut aussi s’effectuer de manière indirecte par des outils contaminés, des véhicules, des personnes, et par la consommation de viande et de produits laitiers.

Les symptômes et la gravité de la maladie varient suivant les espèces :

Pour les bovins, il y a apparition de la  fièvre, baisse de production laitière, apathie. Quelques heures plus tard, formation d’aphtes au niveau du museau, des muqueuses buccales, de la langue, des onglons et sur les trayons. Salivation abondante et bruits de mâchonnement assez typiques. Les lésions des pieds entraînent des boiteries et l’animal reste couché.

Des complications apparaissent si les aphtes se forment dans la panse ou si le muscle cardiaque est touché, pouvant alors entraîner la mort.

La rupture des aphtes se produit au bout d’un à trois jours puis guérissent rapidement. Si aucune complication n’intervient, les animaux récupèrent assez vite.

Chez les porcs, les symptômes sont moins développés que chez les bovins. Les onglons sont plus souvent touchés que la bouche. Boiterie très prononcée, les animaux restent couchés et des cas mortels soudains apparaissent suite aux lésions du muscle cardiaque.

Le diagnostic de certitude se fait par mise en évidence du virus sur les lésions et par sérologie sur le sang : recherche d’anticorps qui apparaissent dés la période d’incubation. Les animaux vaccinés possèdent aussi ces anticorps, ce qui fait qu’il est impossible de distinguer un animal vacciné d’un animal en période d’incubation.