Santé
Pour le numéro 1 du secteur pharmaceutique du pays, cette situation intolérable cessera lorsque les juridictions officielles s’impliqueront réellement dans la lutte contre la criminalité pharmaceutique. En clair, la police nationale, les services de douane, ainsi que les autres services opérant le long des frontières, devront faire correctement leurs missions en 2014. Certes, il y a eu à l’époque, sur instruction du gouvernement central, une opération de fermeture des établissements non viables fonctionnant sans autorisation, mais ce n’était qu’une mesure éphémère aux effets très limités. Et pour cause ? Le colonel Tshandende pointe du doigt des pesanteurs venant de partout (milieu politique, autorités politico-administratives, etc.)
Concernant la législation, il a déploré l’absence de sanctions contre ces criminels qui tuent plus que leurs congénères faisant usage des armes ! « Notre secteur est aujourd’hui affaibli par divers désordres, mais nous-mêmes pharmaciens devrions aussi respecter notre déontologie » a-t-il préconisé.
Enfin, le numéro 1 du secteur pharmaceutique a exhorté les autorités sanitaires à faire respecter le circuit du médicament, c’est-à-dire voir les producteurs servir les produits aux seuls établissements reconnus et régulièrement ouverts. Ainsi, les médicaments iront des mains expertes à d’autres mains expertes, jusqu’aux consommateurs.
Etendre la lutte au-delà de la RDC
Pour sa part, son collègue, le pharmacien Clément Wuteji, président du Salon international de la pharmacie du Congo (SIPHACO), a formellement dénoncé la criminalité pharmaceutique, caractérisée actuellement par la contrefaction de médicaments ; le trafic illicite des produits faits avec des principes actifs corrects, avec des principes actifs erronés, sans principes actifs, à des doses trop faibles ou trop fortes, ou avec des conditionnements falsifiés ; les médicaments de qualité inférieure ; ceux ne répondant pas aux normes scientifiques et qui sont, par conséquent inefficaces et souvent dangereux pour le patient, etc.
Compte tenu de la nature variée et complexe des enjeux et défis liés aux produits médicaux de qualité inférieure/faux/faussement étiquetés/falsifiés/contrefaits, il a estimé que la lutte devait s’étendre au-delà des frontières nationales en mettant en œuvre une vaste gamme d’interventions pour trouver des solutions efficaces.
Il soutient d’abord l’implication effective des Etats qui doivent mettre à jour, élaborer, mettre en œuvre et suivre les politiques pharmaceutiques nationales. « Les Etats Membres devraient créer des autorités nationales de réglementation pharmaceutique (ANRP) dotées d’un mandat juridique, d’une autonomie et de capacités institutionnelles appropriés pour s’assurer que les produits médicaux répondent strictement aux normes de qualité, d’innocuité et d’efficacité, et pour contrôler efficacement la fabrication, l’exportation et la distribution des produits médicaux de qualité inférieure/faux/faussement étiquetés/falsifiés/contrefaits » a souligné Clément Wuteji.
Les Etats devraient mettre en place des systèmes d’approvisionnement fiables et mobiliser les ressources financières requises, afin de garantir la disponibilité de produits médicaux essentiels de qualité et d’un prix abordable dans les formations sanitaires publiques.
Les Etats Membres devraient élaborer et mettre en œuvre une stratégie viable pour les ressources humaines dans le secteur pharmaceutique et pour améliorer les connaissances et les compétences des personnels de santé. Ceux-ci devraient être à même de prévenir, de détecter et de résoudre les problèmes liés aux produits médicaux contrefaits. Ils devraient mettre en place des systèmes efficaces pour la conduite d’études spécifiques et la surveillance systématique du marché, afin de quantifier l’ampleur du problème des produits médicaux de qualité inférieure/faux/faussement étiquetés/falsifiés/contrefaits, et guider ainsi l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de réglementations appropriées.
Il est nécessaire pour les Etats Membres de mettre en place des mécanismes efficaces de coopération et de collaboration aux niveaux national, régional et international, notamment en renforçant les réseaux de réglementation et en encourageant l’échange d’informations entre les autorités de santé publique, les organismes d’application de la loi, les associations professionnelles, les ONG et les autres organismes appropriés, afin d’améliorer les processus de prévention, de détection, d’investigation et de poursuites judiciaires concernant les produits médicaux de qualité inférieure/faux/faussement étiquetés/falsifiés/contrefaits.
Enfin, pour s’assurer d’un meilleur suivi de ces recommandations, le pharmacien estime qu’il faudrait davantage mettre à contribution la police transfrontalière dénommée INTERPOL. Celle-ci, rappelons-le, a une expérience dans la traque des réseaux criminels organisés attirés par les considérables profits qu’ils peuvent tirés de la criminalité pharmaceutique.
Grâce à sa perspicacité, du 04 au 05 juin à Brazzaville, et en RDC du 10 au 11 juin 2013, INTERPOL a permis de retirer du marché plus de 70 tonnes de produits médicaux illicites et de contrefaçon au cours d’une opération baptisée « MPILI » !
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