Belgique : Serge Kubla rencontre le juge d'instruction ce jeudi : sera-t-il libéré?

Alors que Serge Kubla (MR) a passé sa deuxième nuit en prison dans le cadre d'une affaire de corruption liée aux activités de Duferco en République démocratique du Congo. Ses avocats espèrent qu'il pourrait en sortir d'ici la fin de la journée. Mais la décision reviendra au juge d'instruction Michel Claise qui l'interroge ce jeudi 26 février.

Denis Bosquet, l’un des avocats de Serge Kubla, a pris connaissance des PV des enquêteurs et il refuse de parler d'aveu : il dit que son client s'est expliqué sur le fonctionnement des mécanismes qu'on lui reproche. Il maintient l'implication de Duferco, qui, de son côté, nie toute implication dans des faits de corruption en République démocratique du Congo (RDC).

Denis Bosquet a rencontré son client mercredi soir et ils ont longuement discuté. Le parquet fédéral le suspecte d'avoir servi d'intermédiaire pour le groupe industriel Duferco, qui aurait tenté de favoriser des investissements dans le secteur du jeu et des loteries en corrompant des agents publics congolais. Serge Kubla aurait remis un acompte de 20 000 euros à l'épouse de l'ancien Premier ministre congolais Adolphe Muzito lors d'une entrevue à l'hôtel Président de Bruxelles.

Il ne nie pas "avoir remis une enveloppe"

Mercredi 25 février, l'épouse d’Adolphe Muzito a affirmé via son avocat n'avoir jamais rencontré le libéral. Celui-ci ne nie pourtant pas "avoir remis une enveloppe" à une femme présentée comme l'épouse de l'ex-Premier ministre, a souligné ce jeudi Roland Forestini, l’autre avocat de Serge Kubla. Il ignorait toutefois le caractère frauduleux de la transaction, pensant honorer une facture. L'avocat a ajouté que son client "ne connaissait pas très bien l'ex Premier ministre congolais".

Le juge peut lever le mandat d’arrêt ce jeudi, comme il peut décider de le prolonger au terme de l’audition. Tout va dépendre de l’attitude de Serge Kubla et des éventuelles contradictions qui seraient apparues au cours des auditions de mercredi.

Si le juge a le sentiment qu’une remise en liberté peut avoir des conséquences négatives pour son enquête, il choisira de maintenir Serge Kubla en détention préventive, le temps nécessaire pour accomplir les devoirs de vérifications nécessaires des perquisitions ou des auditions supplémentaires d’autres personnes.

Si par contre, le juge a pu compléter son dossier à partir de réponses crédibles apportées par Serge Kubla, il pourrait décider de lever le mandat d’arrêt. Dans le cas contraire, un débat contradictoire aura lieu vendredi matin devant la chambre du conseil. Et là, ce sont d’autres juges qui se prononceront.

En attendant, Serge Kubla est toujours bourgmestre de Waterloo. L’échevin Yves Van der Cruyssen a été désigné mercredi soir comme bourgmestre faisant fonction, le temps de voir comment le dossier évolue.