Les Forces armées de la RDC (FARDC) poursuivaient mercredi matin 25 février leur offensive contre les rebelles hutus rwandais auteurs de graves crimes dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de sources concordantes.
Un officier des FARDC (armée congolaise) au front a expliqué par téléphone à l'AFP que la poursuite des opérations se déroulait dans la matinée dans les moyens plateaux d'Uvira, dans le Sud de la province du Sud-Kivu. L'ennemi est en train de prendre fuite et nous avons récupéré toutes les positions de l'ennemi dans et autour de Mulenge, a-t-il assuré.
Pour l'heure, on est en train de faire des opérations de ratissage pour récupérer les civils et les autres dépendants (femmes et enfants des rebelles) pour les séparer des combattants, a-t-il souligné, précisant que l'armée avait créé un couloir humanitaire et que les civils seront remis au HCR, le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés.
Les troupes régulières ont déclenché mardi, sans l'appui des Casques bleus, une offensive au Sud-Kivu contre les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), selon l'armée.
Sur le terrain, nous avons bien passé la nuit, il n'y a pas eu de problème. Depuis tôt ce matin (mercredi), on entend ici, à Lemera, des nouvelles détonations d'armes, a déclaré à l'AFP Innocent Ndaheba, responsable de la Société civile (un regroupement d'associations, d'ONG et de syndicats) de la région.
Plusieurs véhicules des FARDC sont passés cette matinée à Lemera et se dirigeaient vers les moyens et hauts plateaux, où se déroulent les opérations contre les FDLR, a pour sa part indiqué Yves Mulumba, un habitant de Lemera, à une trentaine de kilomètres de Mulenge.
Une mission conjointe du HCR et de la section de Désarmement, démobilisation et réinsertion de la Mission de l'ONU (Monusco) doit se rendre dans la région pour voir s'il y a un besoin d'appui humanitaire et pour soutenir d'éventuelles populations déplacées suite au début [des] opérations, a déclaré mercredi Charles Bambara, directeur de l'information de la Mission de l'ONU (Monusco), au cours de la conférence de presse hebdomadaire de l'ONU.
L'opération de l'armée est la première signalée depuis qu'elle a annoncé, le 29 janvier, le lancement d'une offensive contre les FDLR, dont des chefs sont accusés d'avoir participé au génocide contre les Tutsi de 1994 au Rwanda (800.000 morts, selon l'ONU).
Cependant, mardi soir, le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole de l'armée, a indiqué que l'offensive avait commencé depuis le 27 janvier 2015 dans les Nord et Sud-Kivu. Il a ajouté que l'armée avait repris mardi une importante position des FDLR, et que trois FDLR ont été tués et deux capturés.
Un observateur militaire a toutefois nuancé la portée de l'opération, soulignant que cette zone n'est pas (...) connue pour avoir des FDLR, qui sont généralement (...) plus à l'Ouest.
La Monusco avait promis un soutien logistique, stratégique et opérationnel à l'offensive de l'armée, mais elle l'a retiré quand Kinshasa a refusé de changer deux généraux, Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, chargés de piloter des attaques au Nord-Kivu. L'ONU les soupçonne de graves violations des droits de l'Homme.
Nous n'avons aucun doute sur la volonté, et de plus en plus la capacité, des FARDC à opérer, à neutraliser les groupes armés qui sévissent dans l'Est, parfois depuis 20 ans, a déclaré mercredi le numéro deux de la Monusco, le général Abdallah Wafy, au cours de la conférence de presse de l'ONU.
Nous nous réjouissons (...) de voir de plus en plus les FARDC prendre réellement (...) à bras le corps en charge la sécurité, l'intégrité territoriale, a-t-il ajouté.