L’OMS appelle les pouvoirs publics à investir dans la lutte contre les maladies tropicales négligées

Bien qu’elles soient classées dans le groupe des maladies dites négligées, les maladies tropicales négligées, comme le nom l’indique, font payer un grand tribut aux pays touchés, surtout  aux pays en développement. 

Pour accélérer la lutte contre ces  maladies  telles que la dengue, la rage, le trachome, l’ulcère de Buruli, le pian, la lèpre, la maladie de Chagas, la trypanosomiase humaine africaine, les leishmanioses… l’Organisation mondiale de la santé appelle les pays touchés à investir davantage en faveur de la lutte contre ces maladies tropicales négligées qui sont au nombre de 17 afin d’améliorer la santé et le sort de plus de 1,5 milliard de personnes.

Selon l’OMS, cet investissement ne représenterait qu’à peine 0,1% des dépenses nationales actuelles consacrées à la santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire touchés pour la période 2015-2030.

Pour le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS, une augmentation des investissements de la part des gouvernements nationaux peut permettre de soulager la misère humaine, de répartir plus équitablement les profits et de libérer les masses condamnées depuis longtemps à la pauvreté.

Dans son rapport  intitulé "Investir pour réduire l’impact mondial des maladies tropicales négligées", l’OMS défend la nécessité d’investir davantage et présente une série d’interventions essentielles pour combattre ces maladies qui sévissent en particulier dans les populations défavorisées pouvant entraîner la cécité, des préjudices esthétiques, des handicaps irréversibles voire le décès.

Le rapport de l’OMS présente également des progrès accomplis ces dernières années, attribués principalement à l’élargissement des interventions de lutte en faveur des plus pauvres. Ainsi, en 2012, 800 millions de personnes ont bénéficié d’un traitement pour au moins une maladie tropicale négligée. En 2014, 126 cas de dracunculose (maladie du ver de Guinée) seulement ont été notifiés, contre près de 1800 en 2010 et 3,5 millions au milieu des années 1980. Si les efforts et les investissements se poursuivent, cette maladie pourra être éradiquée.

En outre, le rapport définit des cibles précises en matière d’investissement pour une grande partie des 17 maladies. Il souligne que les pays doivent prendre des engagements budgétaires fermes et durables s’ils veulent atteindre les cibles fixées par l’OMS et progresser plus vite.

Selon les projections de l’OMS, si les pays investissent dans la lutte contre ces maladies, d’ici 2017, 1,5 milliard de personnes devraient bénéficier d’un traitement préventif pour au moins l’une des maladies. Au fur et à mesure que les maladies reculeront ou seront éliminées, le nombre de personnes qui ont besoin d’un traitement et qui en bénéficient va évidemment baisser. Grâce à la détection précoce de certaines maladies tropicales négligées, davantage d’enfants pourront poursuivre leur scolarité, les adultes pourront continuer à travailler et les coûts associés au traitement de ces maladies à des stades plus avancés baisseront.  La mise en place de la couverture sanitaire universelle permettra à chacun d’avoir accès aux soins nécessaires pour prévenir et prendre en charge les maladies tropicales négligées sans risquer de rencontrer des difficultés financières.