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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Les femmes congolaises de l'Est lancent un appel à la communauté internationale pour aider le gouvernement à doter l’armée congolaise des moyens conséquents

2015-01-30
30.01.2015 , Kinshasa
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2015-01-30
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On viole en République démocratique du Congo (RDC). Des femmes, des petites filles et depuis peu des bébés. On viole collectivement, en public, pour démolir et pour terroriser. Pendant des jours, parfois pendant des mois, avant de tirer une balle dans les vagins ou de les lacérer à coups de lames de rasoir, de les remplir de sel, de caoutchouc brûlé ou de soude caustique, d’y déverser du fuel et d’y mettre le feu.

« L’enfer se trouve dans le Kivu », résume une femme, le regard fixe, hanté par des images d’horreur qu’elle n’a encore osé décrire qu’à son « sauveur », le gynécologue Denis Mukwege, directeur de l’hôpital de Panzi, à Bukavu.

 » Les viols massifs se déroulent dans des villages près des zones minières, là où il y a une forte concentration d’or. Souvent, les femmes cachent des petits colis d’or dans leur vagin. Les groupes armés le savent « , explique un chef coutumier. Or ou pas,  » ils kidnappent toutes les femmes du village à partir de 13 ans « , raconte Theresita.

Jeannine, 25 ans, est allongée sur un matelas à même le sol dans une petite cabane délabrée des faubourgs de Goma. Atteinte du sida, en phase finale, Jeannine agonise. Comme beaucoup de jeunes filles dans cette région, elle a été victime de viol. Les viols se produisant souvent les jours de marché, les familles de paysans empêchent de plus en plus les jeunes filles de se déplacer pour se rendre au marché mais aussi aller à l’école. Et détruisent ainsi la structure sociale.

Enterrées parfois vivantes

 » Ce sont les combattants des FDLR qui m’ont kidnappée. J’étais commerçante près de Masisi, j’allais vendre la production de mon papa au marché. Ils m’ont emmenée dans leur camp, là il y avait vingt jeunes filles. Nous devions faire la cuisine, mais nous étions surtout là pour leurs besoins sexuels.

Si une fille tentait de se débattre, elle était exécutée tout de suite. Nous, les filles, on devait parfois l’enterrer même si elle était encore vivante. Aujourd’hui je suis en train de partir, je ne peux plus manger, je souffre, mais surtout parce que je sais que ces barbares continuent de violer des femmes et qu’on les laisse faire », raconte une victime terrifiée.

Petit rappel

Pour comprendre cette situation alarmante, il faut remonter en 1994, quand le génocide au Rwanda, pays voisin de la RDC, déclenche l’exode d’environ 2 millions de réfugiés, principalement hutus. Parmi eux se trouvent des extrémistes, membres des milices interahamwe, responsables de tueries contre les Tutsis et les opposants hutus modérés.

S’en suit la  » première guerre mondiale africaine « , à laquelle neuf pays vont participer. Entre 1998 et 2002, environ 4 millions de personnes seront tuées. En Octobre 2010, un rapport accablant de l’ONU de 600 pages consacré au conflit proclame  » la nécessité de créer de nouveaux mécanismes pour briser le cercle de l’impunité « .

Aujourd’hui, le viol massif apparaît comme une nouvelle arme de guerre. Selon l’Observatoire international de l’usage du viol comme tactique de guerre (fondé par Caritas en 2005) :  » L’acte est organisé et programmé dans le but de détruire non seulement la victime individuellement mais également les communautés.

Le viol renverse les liens sociaux et familiaux. Dispersant les individus, il perturbe l’organisation même de la société.  » Ces derniers mois, des villages entiers ont été pillés et les femmes y vivant ont été violées.

Les FDLR ne sont pas le seul groupe en armes à sévir dans cette région. On y trouve aussi les Maï-Maï, craints par la population grâce à  » l’eau magique dont ils s’aspergent pour les rendre invincibles. « 

Théresita raconte

Theresita a vraisemblablement une quarantaine d’années. Son regard porte les balafres de sa vie. Elle a été kidnappée à cinq reprises par des groupes armés.

Son témoignage est bouleversant ; certains passages, tellement barbares, sont impossibles à relater :  » Que ce soit les FDLR ou les Maï-Maï, c’est toujours pareil.

Ils kidnappent toutes les femmes du village à partir de 13 ans. Arrivés dans la forêt, on nous regarde et celles qui pèsent moins de 50 kilos sont exécutées. D’autres ont moins de chance. Ils leur tranchent les seins et les mangent, persuadés alors de bénéficier de pouvoirs magiques. J’ai vu ces femmes agoniser et on ne pouvait rien faire pour elles. C’était horrible…

Nous vivions nues. On devait assouvir les besoins sexuels de tous les soldats. J’ai été violée parfois plus de dix fois dans une même journée. Ils cherchent de l’or dans nos vagins. Mais je m’estime chanceuse, j’ai vu des femmes enceintes qu’ils ont enterrées vivantes pour que la terre soit fertile. « 

Pour mettre fin à cette situation toutes ces femmes lancent un appel à la communauté internationale pour aider le gouvernement de la RDC à doter l’armée congolaise des moyens conséquents afin de protéger la population. »


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