Face à l'impasse qui guette la RDC, une transition pour sortir de la crise ?

Pendant cette période transitoire, un Gouvernement censé superviser
le processus électoral devra être mis sur pied, sous la direction d’un animateur issu de l’Opposition politique", suggère Stève Mbikayi.

L’année 2016 est là. Avec ses enjeux et ses dangers. Voulue électorale, l’année en cours est chargée de tensions en République démocratique du Congo. Redoutant des cycles de violences au cas où le processus électoral serait entravé de perturbations, la Nouvelle classe politique et sociale / Opposition nationaliste propose une piste de sortie de la crise. Conçu par Stève Mbikayi, le porte-étendard de cette plateforme, ce plan réside à la tenue du Dialogue national inclusif auquel succéderait une période de Transition, marqué par un Gouvernement, chapeauté par un animateur issu de l’Opposition politique.

Cette piste de sortie, Stève Mbikayi, le président du Parti travailliste, l’a révélée officiellement hier mardi 19 janvier à la paroisse Notre-Dame de Fatima, à Gombe, à l’issue du conclave de sa plateforme. Face à la presse, le leader de la Nouvelle classe politique et sociale / Opposition nationaliste a révélé, non seulement ses craintes pour cette période qui s’annonce tumultueuse, mais aussi suggéré ’’une issue pacifique’’.

"Ma crainte, dit-il, est de voir les gens mourir pour rien, et s’engager par après dans le dialogue. C’est vrai que la Transition n’est pas une bonne chose, mais c’est une situation moins grave que l’insurrection populaire qui plongerait le pays dans le désordre".

LE GLISSEMENT EST DESORMAIS IRREVERSIBLE

Stève Mbikayi est convaincu que ’’le glissement’’ tant redouté est aujourd’hui inévitable, et qu’il faut déjà préconiser un palliatif. D’où, propose-t-il, non seulement le recours au dialogue, mais aussi une période de transition. "Je propose un glissement négocié : la Transition", a-t-il clamé devant ses nombreux sympathisants réunis dans la salle paroissiale de Fatima.

Cette suggestion apparait clairement dans une des recommandations du conclave : "Partant de la divergence de l’article 70 de notre Constitution, une convention constitutionnelle doit être négociée pour éviter de toucher la Constitution et l’énerver. Cela permettra une entente commune sur l’entendement de cet article. Sur cette base, la Transition sera négociée et aura pour mission principale de parachever un processus électoral qui devra déjà être en cours".

UNE TRANSITION POUR PREPARER LES ELECTIONS

Pour ce faire, poursuit le porte-parole de l’Opposition nationaliste, "le Dialogue nationale et inclusif doit être un moment d’arrêt où nous devons nous mettre d’accord pour corriger toutes nos erreurs une fois pour toutes, et faire de la RDC un pays démocratique comme les autres, respectant les standards démocratiques internationaux".

"A l’issue du Dialogue, précise Stève Mbikayi, nous proposons une transition dont la durée est déterminée par le temps minimal nécessaire pour préparer et organiser un cycle électoral complet ! Des élections de la base au sommet ! Nous aimerions que ce Dialogue soit tenu pendant cette période où les deux institutions ayant un mandant du peuple sont encore dans leur légitimité ! A savoir, l’assemblée nationale et le président de la République. Cela pour endosser les accords politiques issus du Dialogue".

"La révisitation du bureau de la Ceni, la restructuration de la Territoriale, des assemblées et institutions hors mandat, la mise en place d’un gouvernement de transition dirigé par l’opposition, doivent faire partie des accords politiques du Dialogue", recommande Stève Mbikayi.

LES MISSIONS DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION

Aux dires du porte-parole de l’Opposition nationaliste, "le Gouvernement de transition aura pour mission de préparer et organiser un cycle électoral complet et digne de ce nom, allant de la base au sommet ; de procéder au recensement pour doter chaque Congolais d’une carte d’identité ou qu’il soit, au pays comme à l’étranger ; de mettre en place un programme social minimal pour alléger tant soit peu la misère dans laquelle croupit notre peuple ; et réaliser la remise et reprise, et remettre le pouvoir et les rênes du pays au nouveau président élu dans la paix et la concorde nationale".

Stève Mbikayi souligne enfin que "les animateurs des institutions exécutives de transition ne seront pas candidats aux élections dont le processus sera en cours". Le porte-étendard de l’Opposition nationaliste n’exclut pas d’être candidat à la direction de ce gouvernement de transition. "J’ai, dit-il, une tête qui fonctionne. Je suis Congolais et je remplis tous les critères"