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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Société

La sécurité de l’emploi : un vain mot en RDC ?

2014-10-24
24.10.2014 , Lubumbashi
Société
2014-10-24
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On ne le reconnaîtra jamais assez : si, par sa gestion calamiteuse des entreprises publiques de son pays, le vieux maréchal Mobutu Sese Seko avait irrémédiablement mis en moule tous les fondamentaux de l’économie nationale de la RDC, au moins aura-t-il eu le mérite, si pas l’excuse d’avoir laissé derrière lui tout le patrimoine minier congolais en un seul morceau. Et, qui mieux est, entre les mains des seuls congolais.

C’est là une évidence dont la conscience collective du peuple congolais devra témoigner le moment venu, devant le tribunal de l’histoire. Dans le même contexte historique, la mémoire collective de ce même peuple se devra se rappeler aux générations futures que, même si Mzee Laurent Désiré Kabila est passé en coup de vent, au moins est-il allé quant à lui, jusqu’à interdire toute présence physique d’étrangers dans les périmètres d’extraction minéralière du pays, et plus particulièrement sur les sites diamantifères et aurifères.

L’un dans l’autre, il a donc suffi de l’avènement du panier à crabes étiqueté « 1+4 » pour assister au déclenchement d’une véritable foire d’empoigne sous la forme la plus barbare de la ruée vers les ressources naturelles du pays. Sans parler de la voracité cruelle et criminelle de la multitude de groupes rebelles qui ont longtemps servi à l’Etat…tuant d’une main et pillant de l’autre.

Reste que, dans la logique rationnelle des choses, nombre d’analystes et autres spécialistes de la scène politique congolaise en sont parvenus à attribuer au MLC de Jean-Pierre Bemba la paternité factuelle et juridique du phénomène des « carrés miniers », distribués à tour des bras en échange de quelques poignées de dollars américains. Tant il est vrai que c’est lui, Jean-Pierre Bemba Gombo, leader patente du Mouvement de  libération du Congo qui, en vertu de l’esprit et de la lettre des accords de Sun City instituant le gouvernement de transition du « 1+4 », a eu à tenir entre ses mains les leviers de la RDC, en sa qualité de vice-président en charge de l’Economie et des Finances dudit gouvernement. De là à soutenir que Jean-Pierre Bemba et son parti auront ainsi contribué à approfondir encore un peu plus la tombe de tous les paramètres et repères économiques d’un pays réputé « post-conflit », il n’y a qu’un pas…que beaucoup n’ont pas hésité à franchir allègrement. Dès lors, que dire du sort de salaires ?

Sécurité…ou insécurité de l’emploi

Dans son livre intitulé : « soigner la réduction du personnel », l’auteur anglais, Déloresse Ambrose, rappelle que, ouvrier ou décideur, le « salarié dévoué » du milieu du siècle dernier aliénait systématiquement sa vie sociale ainsi que son bien-être économique à l’entreprise qui l’employait à laquelle il jurait fidélité en échange de la « sécurité de l’emploi ». Et de conclure : « Cet accord a manifestement volé en éclats dans l’entreprise moderne à l’approche de l’an 2000. »

Certes, l’auteur anglais focalisait l’essentiel de son propos sur les réalités sociales de l’employé des pays les plus développés de l’hémisphère Nord de la planète. Mais n’est-il pas frappant de relever à quel point ce constat peut s’appliquer tout aussi rigoureusement à la réalité économique et sociale des travailleurs de certaines grosses entreprises de la RDC en général, et plus particulièrement de la province du Katanga en tant que principal pool économique et industriel du pays ?

Pour illustrer ce propos, il n’est que de considérer l’exemple inimaginable dans les années 70-80 de la Gécamines et de la SNCC. Car en effet, la situation qui n’en finit pas de prévaloir dans certaines entreprises publiques ou privées du Katanga, et pourquoi pas celles d’un peu partout au pays, n’est pas sans rappeler, à quelques nuances près, ce qui s’est passé, voici quelques décennies, aux Etats-Unis d’Amérique où, en vue de diminuer leur coût de production et par soucis de compétitivité, les entreprises les mieux cotées se sont retrouvées dans l’obligation de réduire sensiblement leur personnel.

Dans cette optique, l’histoire a démontré combien la plupart de ces entreprises américaines, si pas toutes, ont atteint le but recherché à travers une amélioration officiante aussi bien de l’outil de production que des méthodes de travail. Du même coup, leurs chiffres d’affaires ont remarquablement rebondi et prospéré de façon optimale, ouvrant la voie, non seulement à de nouvelles perspectives gratifiantes, mais également à la création d’emplois nouveaux et mieux rémunérés.

Défi permanent au bon sens

C’est ici que se situe toute la différence, dans la mesure où on aura franchement du mal à identifier celles des entreprises publiques, congolaises qui, depuis des décennies, ont pu ou su faire mieux que de ruer continuellement dans les brancards sans que ne pointe à l’horizon le moindre début d’amélioration de leur outil de travail ni de leurs méthodes de travailler. En témoigne, là encore, l’interminable et dramatique chemin de la croix de la Gécamines et de la SNCC, qui ne semblent toujours pas à la veille de sortir de l’auberge avec des machines de production vieillissantes ou en perpétuel état de dégradation lente et irréversible.

En définitive, on aura beau établir des parallèles entre la descente aux enfers des entreprises publiques et privées de la RDC et la vertigineuse prospérité de leurs congénères d’autres latitudes ou, d’ailleurs, le ciel n’a pas toujours été des plus sereins, le constat restera le même, à savoir : le drame du « salarié » congolais semble avoir vocation à se présenter comme un défi permanent au bon sens.

De bons et loyaux services…en monnaie de singe !

Cependant, il convient de ne pas perdre de vue qu’à mesure que s’est accentuée la pression financière à l’échelle internationale, gouvernements et patronats de différents pays dans le monde ont constamment cherché à réduire encore davantage leurs coûts par d’autres vagues de licenciements.

Mais en RDC, la réduction ou dégraissage des effectifs pour cause de licenciement ou autres départs en retraite (volontaires ou non), s’est très rarement opérée en parfaite intelligence avec les milliers, voire les millions d’actifs congolais qui ont perdu leur emploi au cours des décennies écoulées.

Qui pis est, beaucoup d’entre eux sont décédés sans même jamais avoir vu la couleur de leurs indemnités ou primes de fin de carrière après dix, vingt ou trente années de bons et loyaux services !

Au-delà de toutes ces douloureuses expériences, rien ne pourra sans doute traduire toute la détresse des victimes et de leurs proches avec autant de justesse que cette réflexion de Félix Rohatyn, ex-banquier d’investissement : « Il y a quelque chose de fondamentalement mauvais dans notre société humaine lorsque le licenciement d’un individu accroît la richesse d’un autre ou de certains autres ! »


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