Campagne pour la reconnaissance du bâton d’Ishango au patrimoine de l’UNESCO

L’asbl de droit belge «Ti Suka» vient de lancer une campagne de soutien pour la reconnaissance, par l’UNESCO, du bâton d’Ishango, comme patrimoine de l’humanité, en présentant vendredi 26 septembre à Bruxelles le projet à des entreprises et des organisations de la société civile.

Cette présentation, explique M. Mirko Popovitch, président de cette asbl, dans son invitation, vise à sensibiliser les institutions et les entreprises «pour générer un soutien au projet culturel, scientifique et historique lié au « bâton d’Ishango».

C’est en 1950, rappelle-t-on, que l'archéologue belge Jean de Heinzelein, a découvert, sur le site d’Ishango, dans le Parc des Virunga, dans la province du Nord-Kivu (Est de la RD Congo), un os d’environ 10 cm, gravé d'énigmatiques stries.

De l'avis des scientifiques, il s'agirait du plus ancien outil de calcul de l'humanité, daté de plus de 22.000 ans, trouvé jusqu'à présent.

Le bâton d'Ishango serait un des chaînons manquants de l'histoire de la pensée de l'humanité. Cet objet est actuellement exposé au Musée royal des sciences naturelles de Bruxelles.

«Il nous semble évident que cette découverte mérite une reconnaissance au titre de patrimoine de l'humanité par l'UNESCO, et qu'il va de soi de vous inviter à nous rejoindre en tant que partenaires pour mener ensemble ces actions de promotion», écrit M. Popovitch.

L'enjeu est de taille, face au saccage perpétré par des bandes armées et des prospections pétrolières dans le Parc des Virunga, estime-t-il. «Il faut empêcher que l'appât du gain détruise le cadre du berceau de l'humanité pensante», précise-t-il.

Deux aspects, musical et pédagogique

Le projet Ishango initié par «Ti Suka» comporte deux aspects : un aspect musical qui sera marqué par la production d’un oratorio en 2016 à Bruxelles. Le second aspect, qui est pédagogique, implique un développement éducatif, scientifique, historique, social et environnemental agissant sur le moyen et long terme.

La sensibilisation devrait se réaliser au niveau des universités et des écoles supérieures, ainsi qu’à celui de l’enseignement secondaire. Des conférences et colloques sont prévus, tant en RDC qu’à l’étranger. Plusieurs personnalités apportent leur soutien au projet.

C’est le cas de MM. Henri Mova Sakanyi, ambassadeur de la RDC au Benelux et auprès de l’Union européenne, André Flahaut, vice-président de la Chambre des représentants de Belgique, Dirk Huylebrouck, mathématicien, professeur à la KULeuven, Vladimir Pletser, astronaute-physicien à l’Agence européenne de l’espace, André Yoka lye Mudaba, directeur général de l’Institut national des arts (INA) de Kinshasa et Baudouin Michel, professeur à l’Ecole régionale post universitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux (ERAIFT/Université de Kinshasa) et administrateur délégué de Katale dans le Nord-Kivu.