Economie
Selon les milieux bancaires, le problème ne se poserait pas en termes d’assèchement des comptes ou d’insuffisance des provisions, mais plutôt du surnombre que créent des ayants-droit pressés de se faire payer tous le même jour et au même moment. L’autre difficulté est qu’avant de servir un militaire ou un policier, les services compétents des banques devraient procéder aux vérifications d’identités et des bordereaux de paiement, de manière à ne pas se tromper de bénéficiaire ou du montant à lui remettre.
Cela se traduit par une lenteur administrative qui donne à tous l’impression qu’il y aurait blocage du système. Or, de tradition, la patience n’est pas le fort de la « troupe ». On peut alors deviner ce qui peut arriver lorsque des dizaines de militaires et policiers sont confinés dans un petit espace, dans l’attente des formalités administratives exigibles par la profession bancaire.
En tous les cas, il n’y a pas lieu de dramatiser un couac inhérent aux douleurs d’enfantement de la bancarisation. Après deux années d’expérience, le bilan est plutôt positif, lorsque l’on considère que ce système a permis la maîtrise des effectifs des agents et cadres de l’administration publique (fonctionnaires, enseignants, magistrats, médecins, infirmiers, professeurs d’universités), des militaires et policiers. De même, l’Etat employeur a pu connaître la hauteur réelle de l’enveloppe de rémunération mensuelle du personnel civil, militaire et policier émargeant de son budget, générant du coup d’importants reliquats laissés par des éléments fictifs.
La culture de la bancarisation a ainsi refait surface au sein de la société congolaise, où plusieurs entreprises publiques et privées ont résolu, à leur tour, de loger la paie de leurs cadres et agents dans les banques commerciales, redonnant par ricochet de nouvelles couleurs à des institutions financières qui souffraient terriblement du manque de liquidités. Petit à petit, les frontières de la thésaurisation sont en train de reculer en République démocratique du Congo.
Alléger le système bancaire
La louable initiative lancée par le gouvernement Matata mérite d’être améliorée, notamment à travers l’allègement du système bancaire. D’aucuns pensent que pour désengorger les guichets des banques commerciales, singulièrement en ce qui concerne la paie des compatriotes sous le drapeau, il serait souhaitable que la profession bancaire imagine un système d’agences mobiles, qui pourraient se transporter, à des dates précises, dans les camps militaires et policiers.
Dans ce cas, au lieu que militaires et policiers aillent encombrer les guichets des banques commerciales à chaque fin de mois, ils pourraient attendre leur paie dans leurs casernes, sous la haute surveillance de leurs officiers, appelés à identifier et sanctionner tout fauteur de trouble.
Une autre piste de solution serait l’aménagement, par les banques commerciales, des guichets exclusivement réservés aux hommes en uniforme, dans des locaux séparés de ceux de la clientèle traditionnelle. Ainsi, cette dernière serait épargnée des sautes d’humeurs de premières cités.
Au finish, le résultat à rechercher est de rassurer les clients des banques, qui ont maintenant le sentiment d’être prisonniers d’un système bancaire qui fait la rétention de leur argent.
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