« Révision Constitutionnelle » : Réplique des Eglises de Réveil à la CENCO !

La dernière session ordinaire de l’assemblée plénière de la CENCO n’a pas fini de susciter des réactions, en sens divers, au sein de la classe politique et de la société civile congolaise. La dernière en date vient du Regroupement des Eglises de Réveil de la République démocratique du Congo, RERC. Sortis fraîchement d’un Congrès, les Evêques membres de ce regroupement ne se sont pas fait prier, pour réagir au communiqué final de la CENCO.

En effet, au cours d’un point de presse animé, le mercredi dernier, par Bishop Antoine Bishamba, le président du RERC, a déclaré que le message des Evêques catholiques n’a d’autre mission que d’inciter la population congolaise à la révolte. Il s’est  dit surpris  totalement, de voir les princes de l’Eglise Catholique manquer de patience, ce fruit de l’esprit qui doit caractériser tout chrétien et, de surcroît homme de Dieu. Pour le RERC, aussi longtemps que le Chef de l’Etat ne se sera pas officiellement prononcé sur son intention de briguer un troisième mandat, ni sur l’éventualité de toucher au « 220 » en vue d’une quelconque révision constitutionnelle, point n’est besoin de se triturer les méninges. Les déclarations des proches du Chef de l’Etat autour de cette question, pense le président du RERC, n’engagent que leurs auteurs, et non Joseph Kabila, lui-même. « L’Eglise doit fonder ses valeurs sur la foi et non sur des rumeurs. Elle doit être patiente. Cette Eglise qui enseigne la patience, quand elle perd ses vertus et la certitude, ce qu'elle est instrumentalisée. Si c'est un laïc qui était impatient, on pouvait bien comprendre, mais pas un « Evêque » ou des « Evêques ». Ils devaient, en principe,   être caractérisés  par « la tolérance » et « la foi » », a soutenu le président du RERC. La mission de l’église, soutient-on au RERC, n’est pas d’agir sur base des préjugés, mais plutôt de  prêcher la bonne nouvelle, de véhiculer  la paix, en se plaçant au milieu du village.   

A l’instar des Evêques membres de la CENCO qui étaient en session de l’assemblée plénière, les Bishops membres du RERC, également, sortaient d’un congrès extraordinaire, le mardi 2 juillet, au cours duquel ils ont débattu sur le thème « Programme de la Réforme Doctrinale, Institutionnelle et Organisationnelle du RERC », et le sous-thème : « Lutte Contre les Antivaleurs Pastorales, l’Illégalité des Eglises de Réveil, Contribution au bien-être et au mieux-être de la population congolaise ». 

Actualité oblige ! Ils ont, dans leur communiqué final, réagi à un autre communiqué final, celui de la CENCO. 

Se voulant du côté de la paix, le RERC s’est dit surpris et déçu de voir les Evêques Catholiques parler de la révision constitutionnelle,  avant même que le concerné, à savoir,  Joseph Kabila, ne s’y soit   prononcé.

Pour ce regroupement donc, en République démocratique du Congo, il n’y a que deux confessions religieuses qui peuvent défendre l’intérêt des congolais. Il s’agit, à l’en croire,    d’Eglises  de Réveil et de l’Eglise de Jésus-Christ par son Envoyé Simon Kimbangu. « La mission d’un pasteur est d’appeler à l’apaisement. Les catholiques ne sont pas d’origine congolaise. De ce fait, ils obéissent aux ordres de ceux qui les ont établis. Ils ne peuvent pas parler au nom de congolais parce qu’ils travaillent pour le compte du Vatican », a dit le Bishop Antoine Bishamba.

D’autre part, le RERC accuse les Evêques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo de faire un "procès d'intention" à Joseph Kabila au sujet de sa représentation, ou non, à la présidentielle 2016. « Pourquoi ils ont perdu la patience ? Si tel est le cas, donc on n'a plus d'Eglise, car la patience est le fruit de l’esprit », a-t-il argué.

Quand l'église se plonge dans les préjugés

Fondé sur l’idée que jusqu’à ce jour, il n’y a pas encore eu un discours officiel faisant état d’une révision constitutionnelle sur les articles verrouillés, ni la moindre déclaration une  prétendue représentation de Kabila en 2016, Antoine Bishamba s’interroge sur la vraie identité de l’Eglise Catholique. « Est-ce un parti politique ? Une plateforme ? Ou encore une Eglise ? Kabila n'a encore rien dit, ni dans un sens, ni dans l'autre. Qu’est-ce qu'il a fait pour s'attirer la foudre du peuple congolais ? Quelle est la faute qu'il a commise ? L’Eglise catholique est une confession de droit étranger, elle est contrainte  de défendre les intérêts étrangers », s’interroge-t-il. 

S’adressant aux professionnels des médias, Antoine Bishamba Kijana a rappelé qu’on ne peut pas parler de la révision constitutionnelle ou de la représentation de Kabila, alors qu’il y a encore 30 mois avant que ledit mandat ne prenne fin. Pour lui, en effet,  les propos de certains cadres de la majorité présidentielle n’engagent que leurs auteurs et non Kabila. « Pourquoi l’on s'acharne contre lui ? Les déclarations de Boshab, Mende, Kalombo et ceux de la famille politique de la majorité n'engagent pas Kabila. Nous ne sommes pas dans le temps de se lancer dans un débat politique ou l’on donne l'impression de croire en  une déclaration d'un groupe de gens comme un dogme », a-t-il dit, avant de poursuivre que la loi a pris des dispositions entre les élections et la campagne électorale. Personne ne peut lire le cœur de l'homme si ce n’est Dieu lui-même, à moins qu'ils soient capables de prophétiser sur  ce que Kabila pense. « Il faut attendre le jour où Kabila va se prononcer. La mission des Evêques, c’est de prier et non de  s’ingérer dans les affaires politiques d’un pays démocratique qu’est la RDC », a dit le numéro Un du RERC.

Dans son communiqué final, le RERC a adressé un message de paix, pensant plus particulièrement, aux plus vulnérables. Il est allé même en dehors de nos frontières, pour lancer un message de paix aux peuples centrafricains, maliens, sud-soudanais,… ces peuples africains, longtemps victimes des forces terroristes.