En marge de l'opération d'expulsion des Congolais à Brazzaville, un recensement des refoulés s'impose au niveau des quartiers

C'est par vague de milliers qu'ils ont charté dans des bateaux pour être débarqués au Beach de Kinshasa. Sur place un service composé des agents de l'immigration de l'Agence nationale de renseignement (ANR), et de la police procède  à leur enregistrement. Le spectacle en lui-même fait pitié. Parmi ces expulsés des personnes de toutes catégories, dont l'âge oscille entre 20 et 50 ans. Sur leurs visages on peut lire ce sentiment de joie d'avoir regagné le pays, doublé de celui de l'incertitude s'agissant de l'épineuse question de l'insertion dans la société du moment où certains parmi eux exerçaient sur place quelques activités lucratives.

Dommage, ils sont bien obligés d'accepter l'inévitable. A l'impossible nul n'est tenu. Maintenant que tout est consommé, il ne nous reste qu'une chose c'est celle de bien gérer cette situation. Surtout les zones d'ombres qui se cachent derrière cette expulsion, même si pour se justifier, Brazzaville brandit l'argument de la sécurisation de ses concitoyens face à la montée de la criminalité dont les ressortissants de Kinshasa en seraient la cause.

Par bien générer cette situation, nous sous entendons, veiller à ce que cette opération ne soit pas un prétexte d'infiltration en RDC, des semeurs de trouble. Nous en avons l'expérience avec ce que les Rwandais nous payent en échange de notre hospitalité. A peine si nous sommes parvenus à restaurer la paix, dans la partie Est du pays, mise à feu et à sang par nos hôtes du pays de mille collines. Cette funeste entreprise ayant pratiquement échoué, il n'est pas possible que les ennemis de notre pays adoptent une autre stratégie, pourquoi pas en profitant de cette expulsion, pour nous introduire le venin.

Des leçons à tirer

Cela étant, il impose que nous prenions des précautions utiles, en procédant par un contrôle systématique de ces refoulés qu'il faudra étendre au niveau de nos quartiers en dépit du contrôle exécuté par les services commis au Beach. Ce dernier  contrôle étant supposé expéditif, étant donné l'ambiance dans laquelle elle est exercée au beach.

Dans nos quartiers, ici à Kinshasa, il aura suffi, tout simplement que les bourgmestres donnent le mot d'ordre, pour que chaque rue puisse se prononcer pour identification et la  certification de l'un ou l'autre refoulé. Tout suspect devrait, en principe, être l'objet d'un contrôle, plus que méticuleux et signalé en haut lieu.

Le même travail devrait aussi se faire au site où ils sont hébergés à la place de la maison communale de Kinshasa et au stade Cardinal Malula.
Ne perdons pas de vue que notre malheur provient parfois de notre mauvaise manière de gérer notre administration. Cette question de contrôle relève avant tout de nos services administratifs et spéciaux ensuite. Le même contrôle serait aussi utile pour ceux d'entre des refoulés qui désirent être évacués dans l'arrière-pays.

Tout compte fait, nous gagnerons beaucoup, en passant sous la loupe tous ces refoulés. On ne sait jamais. L'ennemi a toujours été astucieux, méfions-nous des discours mielleux de Brazzaville qui dénote d'une véritable distraction. Parce que si le soucis des autorités de ce pays étaient celui d'éradiquer la criminalité comme elles les prétendent, la meilleure manière aurait été d'individualiser l'action, comme si dans l'âme de chaque Congolais de Kinshasa réside le démon de la criminalité. Ce raisonnement par analogie laisse entrevoir comme si le Congolais était la pire espèce sur cette planète.

Tant pis pour nous. Que cette leçon nous serve, particulièrement nos autorités qui doivent comprendre qu'il n'est pas digne pour un parent que ses enfants aillent crier famine chez des voisins.

En entendant, ouvrons l'œil et le bon.