Kinshasa : le boom de l’immobilier fait circuler l’argent

A Kinshasa, le secteur de l’immobilier est en plein essor. Du coup, les affaires sont bonnes pour les exploitants de sable et moellons, les transporteurs, les exploitants des bois, les menuisiers, les maçons, les quincailleries. Tous y trouvent leur compte…

Depuis quelques temps, le secteur de l'immobilier fait tourner l’économie dans la capitale. A un rythme effréné, des maisons sortent de terre dans presque tous les quartiers de Kinshasa. Même les moins nantis s’efforcent de construire une petite demeure. Des investisseurs nationaux et étrangers bâtissent des hôtels, des particuliers leurs maisons d’habitation. Les fournisseurs des moellons, sable, caillasses font de bonnes affaires. Des carrières d’exploitation naissent ou sont relancées dans tous les coins de la ville.

La réhabilitation de la voirie urbaine, des écoles... dans le cadre des 5 chantiers (programme du gouvernement) accroît la demande en matériaux de construction. Chaque jour, plusieurs dizaines de camions, pour la plupart des bennes, prennent d’assaut les différents sites d’exploitation pour ravitailler les chantiers de construction. « Nous chargeons plusieurs véhicules par jour qui viennent acheter des caillasses ou de sable », affirme un exploitant.

TRANSPORTEURS, MAÇONS, QUINCAILLERIES… SERVIS

Les commandes sont presque non stop. Dix tonnes de sable coûtent 150$, de caillasses 380$ et de moellons 250$. Certains gros constructeurs achètent en avance la production d’une carrière pendant un ou deux mois. "J’ai un contrat pour fournir 10 tonnes de sable deux fois le mois à un chantier à Mpasa", confie Remy, un exploitant. Mpasa est une nouvelle cité située au-delà de l’aéroport de N'djili où des maisons d’habitation poussent comme des champignons.

Casser les pierres pour avoir les caillasses n’est pas de tout repos. Le long du rail au niveau du pont Matete, sous un soleil de plomb, des jeunes gens torses nus, armés de gros marteaux et visiblement très motivés, passent des journées entières à casser de grosses pierres. « Nos mains sont devenues aussi rugueuses que les roches pour ce travail. Nous devons casser plusieurs pierres par jour pour faire face à la demande » dit avec sourire Ricky, un jeune casseur de pierres de 18 ans.

Les transporteurs également trouvent leur compte. Selon la distance à parcourir, ils sont payés entre 35 et 70 $, la course pour acheminer ces matériaux à destination.

L’autre secteur bénéficiaire du boom de l’immobilier est celui des quincailleries. Bêches, houes, fils électriques, loquets, peintures... sont très demandés. Ces magasins, on en trouve désormais dans tous les coins de Kinshasa. Les exploitants des bois et les menuisiers sont également à l’affût de ce marché. Les ingénieurs et surtout les jeunes maçons et autres ouvriers qui touchent 5 à 7 $ par jour sont toujours à l’affût de nouveaux chantiers…