Société
L’impact des médias sur l’éducation était au centre de la conférence-débat que le député national Patrick Muyaya a animée hier jeudi 13 mars à l’Université Révérend Kim. L’orateur a permis aux étudiants de comprendre que le contexte de la création des médias, guidé par les hommes politiques ou de Dieu, ne fait pas de l’éducation une priorité. Organisé à l’occasion d’une journée scientifique sur le thème "La contribution des médias et de l’éducation aux médias en faveur du changement de comportement", cet échange a aussi permis aux apprenants de la faculté de Communication sociale d’être édifiés sur certaines questions relatives aux médias. Et surtout de s’inviter à innover et à faire le choix des médias au regard des intérêts recherchés.
Dans son exposé, le conférencier a souligné que la thématique principale de cette conférence-débat rencontre le sens de son engagement parlementaire, mieux de son engagement citoyen qui est celui de faire le combat pour l’éducation. « Car seule l’éducation peut nous garantir un changement systématique », a-t-il indiqué.
LE RÔLE DES MÉDIAS
La consommation médiatique, souligne Patrick Muyaya, a un effet positif d’ouverture au monde et d’apports de connaissances. « Cependant, il faut rester attentif à l’usage que l’on en fait. Autant il peut révolutionner notre vie, autant il peut sérieusement la perturber. Il faut garder un esprit critique et accorder à chaque information sa propre valeur. Le média répond à la fonction de détente, mais aussi à celle d’information et de compréhension de la société. Le rôle premier des médias est et reste effectivement de transmettre de l’information et de représenter un miroir des activités et modèles culturels en place », a-t-il martelé.
Pour lui, la société actuelle, marquée par les Nouvelles technologies de l’information et de la communication, est caractérisée par le changement perpétuel et l’augmentation permanente des choix possibles. Et les médias en présentent le reflet, car ils permettent de se tenir au courant.
Par l’augmentation des stimulations visuelles de tous côtés (médias, télévision, radio, Internet), a-t-on encore le temps de s’inventer un monde intérieur, de réfléchir ? La prolifération du réalisme, via le fait de raconter sa vraie vie, de diffuser ses sentiments (téléréalité, autobiographie), risque-t-elle de mettre à mal l’imagination, l’invention ?
A ces questions, l’élu de la Funa a été très précis : « Premièrement, les images apportées sont déjà créées et n’invitent pas à l’imagerie personnelle (au contraire des livres par exemple). Deuxièmement, la facilité d’accès proposée par ce média populaire amène un comportement « de réception passive ». Ne t’es-tu jamais retrouvé face à ton téléviseur en train de « zapper » et de regarder ce qui se présentait à toi sans vraiment être intéressé ? Troisièmement, vu la vitesse de succession des données présentées, ces dernières ne sont pas traitées au rythme propre de la personne et cela ne favorise pas la réflexion personnelle. Enfin, si la consommation des programmes télés est trop importante, c’est souvent au détriment d’autres activités plus stimulantes ».
Face à la multiplicité des canaux médiatiques et des messages qu’ils transmettent, a-t-il expliqué, les questions qui se posent sont celles du tri et de la qualité. Les médias sont souvent le terrain propice à la manipulation du marché économique, à la transformation de la jeunesse en un groupe cible de consommation.
L’IMPACT DES MÉDIAS CONGOLAIS SUR L’EDUCATION
Dans son exposé, le conférencier a aussi abordé l’impact des médias congolais sur l’éducation. « Apparus peu avant l’indépendance, les médias en RDC ont connu une évolution rattachée au développement politique. Leur degré de liberté s’évaluait par leur capacité à critiquer le pouvoir ou pas. C’est autour des années 90 qu’ils ont connu un début d’essor avec l’aval de la démocratisation. Mais ils connaissent un développement extraordinaire ces dernières années, passant en moins de 20 ans du monopole des médias gouvernementaux à une offre foisonnante, mais inégalement repartie. Le pays compte actuellement plus de 341 stations de radio, 600 titres de presse déclarés, plus de 82 chaînes de télévisions dont 6 émettent par satellites… sans compter un fort taux d’accessibilité sur internet ».
L’orateur a clairement indiqué que la multiplicité des médias en RDC ne contribue pas assez au façonnement de l’éducation. Pour lui, le contexte de leur création, guidé par les appétits des hommes politiques et/ou des hommes de Dieu, ne fait pas de l’éducation une priorité.
Selon le député Patrick Muyaya, il y a nécessité de repenser l’éducation dans le nouveau contexte médiatique. Surtout que les médias sont des partenaires cognitifs et des agents de socialisation. A ses yeux, l’éducation aux médias est une manière de rendre chaque jeune capable de comprendre la situation dans laquelle il se trouve lorsqu’il est le destinataire des messages médiatiques. Cela pour faciliter une distanciation par la prise de conscience des fonctionnements des médias, de leurs contenus comme de la mise en perspective des systèmes dans lesquels ils évoluent.
Pour ceux qui veulent savoir si les médias sont amis ou ennemis à l’homme, l’orateur a été plus clair à l’endroit de l’auditoire. "Les médias sont partout et ponctuent notre vie au quotidien. Que ce soit la radio, la télévision, la presse écrite, le cinéma en salle ou à domicile, les messages publicitaires, Internet, les jeux vidéo… nous entrons en contact avec des centaines de messages chaque jour. Lorsqu’ils sont utilisés en parfaite connaissance de cause, les médias peuvent s’avérer d’excellents stimuli dans la construction de soi, dans la perception des autres et dans le développement intellectuel de l’enfant et de l’adolescent ».
« Il est donc important pour tout individu de bien comprendre à la fois le contexte dans lequel le message est reçu, de pouvoir décrypter ces messages, d’en analyser le contenu et d’adopter l’attitude la mieux appropriée par rapport à ce message ", a conclu le conférencier.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
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