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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Société

Jeannette Bosingizi : « Le Gouvernement devrait reclasser les vendeurs chassés sur des sites appropriés »

2014-03-14
14.03.2014 , Kinshasa
Société / Femme
2014-03-14
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Prix « Femme courage » en 2012, Jeannette Bosingizi est devenue une référence en matière de lutte contre l’insalubrité en République démocratique du Congo, depuis qu’elle a remporté ce concours organisé annuellement par l’ambassade des Etats-Unis. A la tête de l’ONG Loghos 1er qui s’occupe de l’assainissement, elle voit d’un bon œil l’évacuation des vendeurs sur les artères publiques, opération déclenchée récemment par le Gouvernement provincial de Kinshasa.

Vous avez décroché le prix de la « Femme courage » décerné par l’ambassade des Etats-Unis. Quels sont les facteurs qui ont milité pour ce choix ?

Je suis la lauréate du prix « Femme courage de la RDC, édition 2012 ». J’ai remporté le prix de ce concours que l’ambassade des Etats-Unis organise chaque année pour valoriser les efforts des femmes congolaises qui se distinguent par leur courage. Trois facteurs ont retenu l’attention du jury en ma faveur. Premièrement, j’estime avoir été choisie pour avoir repris mes études à un âge avancé.

A 53 ans en effet, je suis allée à l’université pour me spécialiser dans le domaine de l’environnement. Grâce à ma ténacité, j’ai obtenu un diplôme d’environnementaliste quelques années plus tard. De deux, j’ai fait preuve de courage en me rendant à Boma à un moment politiquement difficile.

A l’époque où le mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo - traqué par les autorités - faisait la loi au Bas-Congo. Mais, comme j’avais initié un projet financé par la Coopération belge et la Fondation Bralima, j’ai bravé tous les dangers en allant fabriquer, avec des enfants de la rue de Boma, des poubelles d’intérêt public.

Nous avons broyé des bacs de casiers déclassés pour fabriquer une cinquantaine de poubelles destinées à la capitale. En plus, avec ces enfants désœuvrés, communément appelés « shégués », il nous arrivait de balayer les rues de la ville très tôt le matin, et parfois même à minuit, pour rendre notre environnement propre. Ce n’était pas facile... Voilà en bref les raisons qui ont fait de moi une femme courage.

A Kinshasa, le Gouvernement a amorcé récemment des opérations d’assainissement en chassant les vendeurs de la place publique. Comment jugez-vous cette mesure ?

Cette décision est salutaire pour la population. Mais, j’estime qu’il n’y a pas eu suffisamment de mesures d’encadrement. Il faudrait que la population soit sensibilisée pour savoir que cette mesure est salutaire pour nous tous, parce que vivre dans un environnement malsain est nuisible pour chacun de nous. La propreté, c’est l’affaire de tout le monde. Il faut qu’il y ait un suivi.

Je crois que le Gouvernement, qui a fait déguerpir ces vendeurs, devrait les reclasser à des endroits appropriés. Parce que ce sont des chefs de famille, des pères, des mères qui exercent ces activités pour la survie de leurs foyers. Maintenant, quand on les chasse et qu’on ne les place nulle part, vous ne voyez pas qu’on les pousse à se muer en « kuluna » ? C’est le cas des marchands de « Wenze ya Bayaka » de Ngiri-Ngiri ou du marché de l’UPN qu’on a dispersés. Où iront-ils vendre leurs articles après leur évacuation ? Où leurs clients pourront-ils désormais les chercher ? Comment vont-ils nourrir leurs enfants ou payer leurs études ?

Quels conseils donneriez-vous à la population qui continue à salir les grandes artères publiques ?

De prime abord, je vais exhorter mes compatriotes à changer des comportements : dire toujours non à la saleté. Quand on déteste la saleté, il y aura certainement moins de maladies à Kinshasa tout comme dans le reste du pays. Il est curieux de voir, dans notre capitale, des gens bien habillés balancer des bouteilles vides dans la rue, sans réfléchir. Même s’ils sont à bord d’un véhicule. Ce qu’ils ne font pourtant pas quand ils sont à l’étranger : en Afrique du sud, en Chine, en Europe… Il faut vraiment un changement des mentalités.

Le Gouvernement devrait donc prendre des mesures efficaces pour sensibiliser la population, en commençant par moi. J’ai toujours estimé que la meilleure manière de sensibiliser la population commence par la base : la jeunesse. Il faut ainsi éduquer les enfants dès l’école maternelle, les élèves, les étudiants… L’enfant, en fait, intériorise vite les leçons, et pourra devenir à son tour un sensibilisateur. Et si tout le monde respecte les règles d’hygiène, il y aura moins de déchets sur la voie publique. C’est pourquoi je n’apprécie pas ces Kinois qui négligent voire injurient les personnes qui balayent les rues. Ils n’ont pas l’amour du prochain, encore moins l’amour de la Patrie.

Outre l’assainissement de la ville, quelle suggestion proposeriez-vous aujourd’hui aux autorités de la ville ?

Je proposerais des sanctions sévères à l’égard de ces « receveurs » et passagers qui risquent leurs vies en s’accrochant aux portières ou aux pare-chocs des minibus. C’est fréquent ici à Kinshasa, quand on roule en véhicule, de voir ces receveurs s’accrocher derrière ces vieux bus surnommés « esprits de mort ». Si j’étais l’autorité, ce serait les premières personnes que j’allais sanctionner parce qu’elles mettent leurs vies en danger. Ces gens peuvent lâcher prise et tomber sur la route. Et même se faire directement écrasés par le premier véhicule qui roule derrière le bus. Je pourrais même suggérer le retour à la chicote comme ce fut le cas lors de l’avènement des troupes de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) à Kinshasa. Sinon, faute de sanctions, on continuera à enregistrer un grand nombre d’accidents.


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