Société
Plus de minibus de marque Mercedes dans la commune de la Gombe à Kinshasa. La décision de l’autorité urbaine, révisée 48 heures après la date de son exécution, a été l’un des sujets d’actualité de la seconde moitié de janvier 2014. A tout le moins, le chahut autour de cette question aura été à la mesure même de la décision prise. Dans les rues de Kinshasa, le verdict de l’autorité urbaine a suscité une vive controverse. Certains Kinois l’ont qualifié d’excessif. D’autres, d’irréaliste. Toutes proportions gardées, très peu ont salué l’arrêt de l’Exécutif provincial. D’où, une seconde délibération. Un sursis de 45 jours avait été accordé aux propriétaires de ces minibus Mercedes, tristement connus sous un terme générique de « 207 » à Kinshasa.
Depuis, le chrono a été mis en marche. Le compte à rebours entamé. Nous voici à la semaine échue. Soit environ près de sept jours se sont écoulés depuis l’annonce du délai. Pendant les quarante-cinq jours, chaque exploitant de « 207 » devra se soumettre aux normes décidées par l "autorité urbaine. Notamment, le contrôle technique obligatoire pour tous ces minibus qui assurent à 80 pour-cent, le transport en commun à Kinshasa. Bien plus, tous devront également être peints aux couleurs exigées, c’est-à-dire le bleu-jaune.
Mais tout le problème reste à s avoir si l’application de la décision remise à 45 jours, aura suffit pour résoudre le problème de fond lié à la circulation de ces bus « mal-aimés » de l’autorité urbaine. Dans le procès que les Kinois font des « 207 », on les accuse d’être la cause de plusieurs accidents mortels dans les routes de la capitale. Les statistiques de la Police de circulation routière faisant foi. Dans l’imaginaire collectif des Kinois, tous ces drames sont occasionnés par une défaillance technique de ces véhicules que les Kinois, dans un lyrisme de mauvais, ont surnommés « Esprit de mort ». Non sans raison. C’est que la plupart de ces véhicules circulent sans freins arrière. Pour des centaines d’autres, le frein à main demeure un lux. Sinon un banal accessoire. Pour d’autres encore, la pneumatique est le cadet des soucis aussi bien de la plupart des chauffeurs que des propriétaires de ces minibus.
En sus des défaillances techniques, nombreux sont des Kinois qui fustigent le mauvais comportement des conducteurs au volant, des « 207 ». Une posture qui frise de l’irresponsabilité. Ils sont pour la plupart en singlet, cigarette allumée et suspendue aux bouts de lèvres. D’autres sont d’éternels consommateurs de boissons à forte dose d’alcool. Tout le problème, c’est qu’ils se dopent parfois même pendant qu’ils sont en plein service. Dans cet état d’euphorie, ils deviennent imbus d’eux-mêmes. Ils excèdent en vitesse jusqu’à ce que pire s’en suit.
TOUS DES CARGOS de « Bill low-COST » AU DEPART D’EUROPE
Une petite visite, soit au port de Matadi, soit à celui de Boma suffit pour comprendre toute la vérité sur ces minibus de marque allemande. Au stade de déchargement des navires, il est constaté que tous les « 207 », au départ d’Europe, servent de cargos. En d’autres termes, ceux qui les achètent à partir des pays du Nord s’en servent pour y fourrer de diverses marchandises d’occasion, à revendre en RD Congo. Donc, à défaut de louer un container plus couteux, ces trafiquants de marchandises « low-cost » de seconde et parfois de énième main, préfèrent ces minibus moins onéreux. Ainsi donc, pour raison d’espace, ils enlèvent toutes les chaises pour les remplacer par des articles divers. Et, après " dépotage", le véhicule est vendu comme une simple coquille vide. Sans aucune garniture.
De leurs côtés, ceux qui achètent ces minibus pour les affecter au transport en commun à Kinshasa, ne se donnent pas la moindre peine de les regarnir. C’est-à-dire replacer les chaises dignes pour le transport des humains. En lieu et place, ils recourent à des planchers parfois non suffisamment rabotés et disposés en sept rangées. Question de rentrer dans les frais et réaliser du bénéfice en temps record. La « durée » de ces engins étant de six mois max.
Par rapport au moratoire accordé par l’autorité urbaine, nous apprenions que jusqu’hier lundi 27 janvier, il n’y a pas encore d’engouement devant les différents centres d’expertise technique des véhicules. Au service de l’Institut national de préparation professionnelle (INPP) à Limete, par exemple, seul une « 207 » a été enregistrée et soumise au contrôle technique. Doit-on vite conclure que les autres patrons attendent la dernière minute pour se conformer aux exigences de l’autorité urbaine ? Pas su sûr. Des Kinois, pessimistes, remettent plutôt les pendules à l’heure.
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