Société
Les femmes et filles de la République démocratique du Congo sont depuis plus d’une décennie l’objet de vente. A cet effet, le Forum international des femmes de l’espace francophone (Fifef) a organisé une conférence débat le mercredi 11 décembre à l’hôtel Sultani.
Ayant pour thème : « trafic illicite des êtres humains, cas de la République démocratique du Congo », cette rencontre avait pour objectif de réveiller la conscience des autorités politiques et administratives, des membres de la société civile en particulier ainsi que de la population congolaise en général.
Le mot de bienvenu a été prononcé par madame Denise Nzila Kayika, la déléguée mondiale de la Fifef.
Un esclavagisme interne
Des femmes et enfants congolaises sont esclaves dans leur propre pays. A cet effet, Dominique Munongo a parlé de « la problématique de l’exploitation des femmes dans les zones minières artisanales ». Dans son exposé, l’oratrice s’est appesantie sur les concessions minières de la province du Katanga. Elle a relevé quelques difficultés et problèmes que connaissent les femmes et les filles dans les sites.
Ces femmes sont reparties dans deux catégories dont « les mama africa », qui sont gérantes ou propriétaires des restaurants, buvettes, et, « les mama ya bien ». Elles sont au service des travailleurs.
Ces femmes sont victimes des infections et maladies sexuellement transmissibles, broncho-pulmonaires, la déscolarisation (pour leurs enfants) ; etc.
L’Ouest de la RDC zone rouge
On a toujours tendance à croire que la zone de turbulences est l’Est de la République. Cependant, les territoires de Tshiela, Mbanza-Ngungu et la ville de Boma constituent des foyers des violences sexuelles et trafic des enfants en direction de la république de l’Angola, a souligné Pamphile Mbuangu acteur de la société civile
Dans son intervention intitulé « la traite des jeunes femmes congolaises entre la frontière du Bas-Congo et l’Angola ». Il a relevé quelques irrégularités vécues dans la zone frontalière. Il a épinglé quelques cas de viols et vente illicite des enfants vers Soyo et Kabinda.
Pour lui, cette situation est due à la perméabilité des frontières, immigrations permanentes des congolais de l’Angola, etc. Il a souligné que quelques auteurs de ses crimes ont été arrêtés et ensuite ils se sont échappés.
Le Liban, un pays de trafic
Le Fifef a pu détecter deux agences de trafic des jeunes filles opérant en République démocratique du Congo pour envoyer ces dernières au Liban. Tel était le contenu de l’intervention de Martin Muamba : « le trafic des jeunes filles et femmes congolaises à l’étranger, cas du Liban ».
Il a donné l’histoire du trafic illicite des femmes et des enfants africains dans les pays occidentaux et asiatiques en général. L’intervenant a expliqué le système et le déroulement de la procédure utilisée par les réseaux mafieux.
Les réseaux Hous Main service et MSC découverts
Les jeunes filles qui se rendent au Liban y vont au prétexte d’aller travailler dans des super marchés, restaurants, suivre des formations en hôtelleries, etc. Alors que les responsables desdits réseaux connaissent qu’elles y vont pour la prostitution, les travaux durs (les champs, les durs travaux de ménage, etc.).
Selon les informations recueillies par la Fifef, le réseau Hous Main service est dirigé par Thérèse Najim et MSC par Faddy.
Ces filles, dès qu’elles arrivent au Liban, se subdivisent en plusieurs groupes à destinations différentes et inconnues. Elles peuvent aller à Beyrouth, à la montagne de Zalka, Biakouthe, Bessalim, Zouk ou à Dayah.
Il sied de noter que ces réseaux libanais ont des ramifications sur le sol congolais. Les membres se soutiennent mutuellement et se protègent.
SOS pour plus de 400 filles esclaves au Liban
Une rescapée du Liban a relaté à l’auditoire sa fameuse carrière dans cette contrée. « Nous sommes arrivées à Beyrouth. Aussitôt arrivées, on nous a amené à une chambre et les trafiquants, nous ont ravi les passeports. On venait nous chercher une à une. Quand je suis arrivée à la résidence de la dame, elle avait récupéré ma valise et m'a coupé les cheveux et changé mon nom. C’était l’enfer. Je faisais des travaux durs. Je commençais à 4 heures pour terminer à 22 heures. Je ne mangeais qu’une fois par jour sans être payée à la fin du mois. Et, je n’avais pas droit de parler avec ma famille ni le chef d’agence que je trouvais au Liban.
Après huit mois, j’ai commencé à menacer la dame. Un jour, elle m’a brandi l’acte de vente pour dire que j’étais sa propriété. Ensuite, elle me dit si je veux renter au Congo, ma famille doit lui rembourser 2 500 dollars américains qu’elle avait versés à l’agence avant mon départ pour leur pays.
Un bon jour, j’ai pu entrer en contact avec ma famille. Elle a mené des démarches avec le Fifef et enfin j’ai pu regagner la R.D Congo ».
Les organisateurs ont exhorté les participants et l’ensemble de la population congolaise à se mobiliser pour résoudre ce problème et libérer les filles du pays qui sont en esclavagisme au Liban.
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