Cour d’Appel de Gombe : le présumé auteur de l’assassinat de Daniella Manyonga clame son innocence

Bufalo Nkaki-Kialungila a interjeté appel à la Cour d’appel de Gombe après avoir été condamné par le Tribunal de grande instance de Gombe à la peine de mort, à la contrainte par corps pour une période de 6 mois et aux dommages et intérêts de l’ordre de 200.000$ à allouer à la famille de Maxime Manyonga et consorts, pour avoir violé et tué en date du 18 septembre 2013, leur fille Daniella Manyonga, âgée de 10 ans et demi et élève en 5ème année primaire. L’audience foraine a eu lieu le 6 décembre 2013 à la Prison Centrale de Makala. Le juge a promis le jugement dans le délai légal.

Au cours de l’audience, les avocats du prévenu Bufalo Nkaki-Kialungila ont exposé les motifs pour lesquels leur client a fait appel. Ils ont relevé que l’action de leur client porte sur le mal jugé dans le chef du premier juge qui n’aurait fait qu’une œuvre unique lorsqu’il a fondé sa conviction sur l’allégation de l’OPJ non appuyée par des preuves et sur la déposition de l’expert non assermenté ainsi que sur une présomption. Ils ont indiqué que leur client continue à justifier son innocence parce qu’il ne reconnaît pas les faits mis à sa charge et puis il y a contradiction entre le procès verbal de l’OPJ et le rapport de l’expert. Ils ont martelé que le juge du premier degré avait pris en compte la version de l’expert alors qu’il n’a jamais produit la preuve de sa prestation de serment pour prouver sa qualité. Les mêmes ont en outre relevé que la famille de la victime n’a jamais amené devant le tribunal les témoins à charge. Depuis que cette famille avait cité comme témoins les condisciples de la victime Daniella, personne d’entre elle n’a comparu. C’est pour cette raison que les avocats du prévenu ont demandé à la cour d’infirmer l’œuvre du premier juge dans tous ses dispositifs en acquittant leur client Bufalo parce qu’il est innocent et tous les moyens de preuve qu’il a versé dans le dossier confirme son innocence, ont-ils affirmé. Et ont ajouté encore que dans le présent dossier il s’agit d’une affaire monté de toutes pièces. Le ministère public, organe poursuivant n’a, selon eux, administré aucune preuve qui charge leur client mais continue à instruire à charge de ce dernier.

Ils ont relevé que tous les objets trouvés dans l’organe génital de la victime n’ont jamais été l’œuvre de leur client parce que dans le rapport de l’OPJ ces objets n’ont pas été cités. Ses conseils ont insisté sur le fait que leur client, le jour de la commission des faits, ne se trouvait pas à son domicile. Il était au travail. C’est le lendemain le 19 septembre qu’il avait porté plainte à la police contre l’inconnu parce que les voisins commençaient à le soupçonner et avaient pillé puis incendié sa maison.

En réplique, le collectif des avocats de la partie civile représentée par Maxime Manyonga et consorts a demandé au tribunal de confirmer l’œuvre du premier juge. Il a rappelé qu’en date du 18 septembre 2013, la petite Daniella Manyonga, qui habitait sur l’avenue Mayi-Ndombe, à Kintambo, se rendait à l’école avec ses condisciples. Elle était interpellée par le prévenu Bufalo. Celle-ci avait quitté le domicile familial vers 11 H 30’ pour se rendre à l’école jusqu’à 18H, Daniela n’était pas de retour, plongeant ses tantes et oncles dans l’inquiétude. A 20 heures, cette inquiétude va s’agrandir avec la nouvelle surprenante reçue de ses condisciples. Elles soutenaient ne l’avoir pas vue à l’école.

La nuit, comme on peut l’imaginer, aucun de ses tuteurs n’a pu fermer l’œil. Car, partout où ils sont allés la chercher, tous les membres de famille ont laissé entendre qu’ils ne l’avaient pas vue, ni rencontrée. Le  jeudi 19 septembre, au matin, un voisin a aperçu dans une maison inachevée, des mouches tournoyer autour d’un cadavre identifié comme celui d’une fillette. Il n’a pas pu retenir ses larmes en voyant qu’il s’agissait du corps d’une élève en uniforme. D’autres voisins vont confirmer que c’était Daniela. La triste nouvelle était finalement  parvenue à ses tuteurs qui s’étaient rendus aussitôt sur le lieu et reconnu le corps inerte de Daniela, torse et pieds nus. Alerté, le commissariat de Kintambo a dépêché un OPJ pour le constat. En début d’après-midi, des enfants affirment avoir vu la veille, un jeune papa entraîner Daniela dans sa parcelle sise rue Mayi-Ndombe.

C’est au domicile de Bufalo, dans sa chambre que les policiers ont découvert des paquets de gants neufs, des bandes hygiéniques, des compresses stérilisées, des matières fécales, etc.

Le ministère public a confirmé son avis antérieur. Il a demandé à la cour de confirmer l’œuvre du premier juge.