A propos du courant électrique produit en RDC, le ministre Bruno Kapanji fait une importante mise au point

Le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, Bruno Kapanji Kalala a fait une importante mise au point au sujet du courant électrique produit en République  démocratique du Congo. Il s’est inscrit en faux à l’idée très répandue selon laquelle ce courant électrique profite plus aux pays voisins qu’à la RDC elle-même. « Ces derniers temps, nous n’exportons pas d’électricité. Au contraire nous importons, plus précisément dans la partie sud du pays, surtout pour le fonctionnement des industries minières. Nous importons par jour 100 mégawatts soit de la Zambie, soit du Zimbabwe » a-t-il signalé dans une interview qu’il a accordée à la presse ce jeudi au Palais du peuple à l’issue d’une séance de travail qu’il a eue avec la commission du Sénat chargée des infrastructures.

Devant la presse, le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité a mis en exergue l’importance pour la RDC et ses voisins d’évoluer en réseaux interconnectés en matière d’échange d’électricité « Lorsque nous manquons du courant, nous prenons chez nos voisins ; lorsqu’ils en manquent, nous leur donnons si nous en avons. Donc aujourd’hui, il n’y a pas du courant du Congo qui profite aux autres » a souligné Bruno Kapanji.

S’agissant par contre du projet de loi portant sur le secteur de l’électricité, actuellement en examen à la chambre haute du parlement, à l’origine de son déplacement hier au Sénat, le ministre Kapanji a tenu à dissiper un certain malentendu entretenu autour de ce projet de loi, en ce qui concerne  la réforme qu’il prévoit dans le secteur de l’électricité en RDC. Répondant précisément à la question relative au rôle que va jouer la Société nationale d’électricité (Snel) dans la distribution, production et commercialisation de l’électricité face aux entreprises privées qui seront issues de cette réforme, ces dernières, a reconnu Bruno Kapanji, vont certes supprimer le monopole qu’a la Snel, mais ne vont pas le lui ravir « La Snel va demeurer en partenariat avec les entreprises privées et d’autres partenaires, mais l’Etat, a-t-il poursuivi, prendra des dispositions pour que les privés qui vont intervenir satisfassent les besoins  de la population du point de vue de la qualité, de la quantité et du prix de l’électricité »

Des causes de délestages

Répondant à une question sur les voies et moyens visant à mettre fin au phénomène délestage, le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité a commencé par déterminer les causes à l’origine de ce phénomène. Parmi elles, il a cité le déficit de l’énergie fournie et les actes de vandalisme qui consistent dans le vol des câbles électriques, transformateurs et autres matériels par les inciviques. Parlant du déficit, il a reconnu, en ce qui concerne la ville de Kinshasa, que l’énergie fournie à la population par le réseau de distribution, est inférieure à la demande. « Nous ne recevons que 420 mégawatts alors que les besoins à Kinshasa sont de 600 à 700 mégawatts. C’est ce qui explique les délestages » a signalé le ministre, qui a attribué cette situation  notamment à la vétusté des infrastructures.

Aussi, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Augustin Matata, sous l’impulsion du président Joseph Kabila a-t-il dit, ne cesse de fournir des efforts pour apporter des améliorations à cette situation. « La première amélioration vient du gouvernement. Avant, le gouvernement ne payait pas la consommation de la Snel et de la Regideso, mais aujourd’hui, même si le gouvernement ne paie pas la totalité de sa consommation à ces entreprises, il paie quand même » a indiqué le ministre Bruno Kapanji.