L’accroissement des capacités opérationnelles de la BCC, nouveau défi d’une équipe reconduite

Quelques heures après le renouvellement du mandat de l’équipe dirigeante de la Banque centrale du Congo (BCC), celle-ci a tout de suite révélé ses ambitions d’œuvrer en faveur de l’atteinte des objectifs assignés à l’Institut d’émission.

Pour réussir ce nouveau mandat, le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, et le vice-gouverneur Jules Bondombe ont pris l’engagement devant les agents et cadres de l’Institut d’émission, de travailler davantage afin d’accroitre les capacités opérationnelles et d’analyse de cette institution publique, de manière à atteindre les objectifs primordiaux assignés à la BCC. C’était au cours d’un entretien avec les agents et cadres de la BCC au lendemain de la publication de l’ordonnance présidentielle portant renouvellement du mandat du gouverneur et du vice-gouverneur de la BCC.

Sous la conduite du gouverneur, l’équipe dirigeante reconduite de la BCC compte tout mettre en œuvre durant ce nouveau mandant pour la concrétisation de 28 mesures économiques arrêtées par le gouvernement dans l’objectif de maximiser les recettes publiques de l’Etat.

L’autorité monétaire de la République démocratique du Congo a reconnu modestement qu’il n’est pas un « self-made-man ». Cela étant, il ne se dispose donc pas. Et par la même occasion, Déogratias Mutombo a remercié le président de la République pour lui avoir renouvelé sa confiance. Il a invité l’ensemble du personnel de l’Institut d’émission à mettre la main à la pâte pour que le pari soit gagné.

Rappelons que Deogratias Mutombo Mwana Nyembo et Jules Bondombe sont rconnduits respectivement au poste de gouverneur et vice-gouverneur pour un nouveau mandat de 5 ans.

Un fils-maison Né à Kongolo (Katanga) en 1964, l’actuel gouverneur de la BCC avait succédé à Jean-Claude Masangu Mulongo en 2013. Après avoir obtenu son diplôme de licence en Economie pure à l’Université de Kinshasa en 1991, Deogratias Mutombo a débuté sa carrière professionnelle à la BCC au poste de chef de bureau à la direction de change. Il sera promu en mars 2003 au poste de directeur adjoint chargé des opérations à la même direction, après avoir été nommé successivement chef de bureau principal, chef de service adjoint et chef de service. Deux ans plus tard, il devient le responsable adjoint de la direction de la comptabilité.

En 2008, Deogratias Mutombo est nommé responsable de la direction des services étrangers. Depuis septembre 2012, il a occupé le poste de directeur des opérations bancaires et des marchés. Poste qu’il a occupé encore avant d’être nommé par le président Joseph Kabila au poste de gouverneur de la Banque centrale du Congo pour un premier mandat.

Conformément à l’article 21 de la loi N°005/2002 du 07 mai 2002 portant constitution, organisation et fonctionnement de la Banque centrale du Congo, le nouveau mandat du gouverneur de la BCC n’est pas renouvelable.

Plusieurs réformes spécifiques sont placées à son actif, dans l’objectif de renforcer l’efficience et la flexibilité du cadre opérationnel de la politique monétaire de la BCC. Entre autres la stabilité macroéconomique qui a valu au pays les félicitations des institutions de Bretton Woods lors de la dernière session d’avril 2018, le remboursement des avoirs des déposants de certaines banques tombées en faillite.

A cela s’ajoutent la suppression, depuis juin 2013, des soumissions non compétitives dans les opérations d’adjudication des BTR, le changement de l’appellation du titre émis par la BCC depuis le 14 mars 2014. Qui plus est, le billet de trésorerie (BTR) est désormais rebaptisé "bon de la banque centrale du Congo" ou Bon BCC. C’est encore Déogratias Mutombo qui a introduit, non sans succès, le 02 avril 2014, une nouvelle et plus longue maturité du Bon BCC, soit 84 jours et la discrimination suivie de la baisse, du coefficient de la réserve obligatoire suivant la maturité et la monnaie de constitution des dépôts dans le cadre du processus de dédollarisation de l’économie nationale.

Un management payant dans le cadre de la stabilité du système financier, quelques mesures ont été prises afin de renforcer le dispositif de surveillance des intermédiaires financiers. A savoir la co-conduite d’une évaluation globale pour la première fois, de la santé du secteur financier congolais par les services du FMI, de la BM et de la BCC. Cet exercice a permis de mettre en lumière certaines faiblesses et de dresser un ensemble de mesures correctives, la mise en place d’un cadre interne d’évaluation de la stabilité financière en vue d’une surveillance intégrée des facteurs de risques systémiques pour un système financier, la conduite d’une enquête sur terrain pour la réglementation dans le cadre du processus Making Access to financial services possible (MAP). Tout cela, dans le but de concourir à l’objectif de l’inclusion financière et la poursuite des travaux des avant-projets de loi en rapport avec le statut de la BCC, la loi bancaire et le système national de paiement et de règlement.

A la tête de la BCC, Déogratias Mutombo a renoué des contacts directs avec des succursales de la BCC en provinces. Question de confronter la réalité de terrain aux nombreux rapports reçus, de procéder à un état des lieux physique du cadre, des outils et des conditions de travail des entités provinciales. Ce, dans la perspective de mettre en place une politique visant à supprimer les inégalités entre entités et remotiver les agents de la BCC des directions provinciales.

Ces descentes sur le terrain ont eu également le mérite de permettre au gouverneur de faire le point de la bancarisation de la paie des fonctionnaires avec la profession bancaire. Vingt cinq ans après, c’est la première fois qu’un gouverneur de la BCC visite les directions provinciales.

S’agissant de la réforme des ressources humaines, des témoignages recueillis renseignent que plusieurs actions notables ont été posées. Entre autres, la préservation et la revalorisation des avantages acquis tels que la prime d’ancienneté, allocations familiales et la prime pour manipulation des espèces ; la réorganisation de la fonction formation avec notamment la restauration du groupe consultatif pour la formation et la remise sur pied du module tronc commun des banquiers. Ce qui a permis l’acquisition d’un terrain pour la construction de la direction provinciale de Kindu, l’évaluation en cours des travaux de finalisation de la construction du bâtiment de la direction provinciale de Lubumbashi dont l’inauguration interviendra avant le 30 mai 2018.