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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 05 mars 2024
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Provinces

Goma : le déficit du courant de la Snel contraint la population à un autre mode de vie

2013-10-14
14.10.2013 , Kinshasa
Provinces
2013-10-14
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Devenue indépendante de la Direction du Sud-Kivu, la Snel Nord-Kivu, peine à répondre aux besoins croissants de ses abonnés. Dans la ville de Goma, la nouvelle équipe que dirige, Léon Muheto, chancelle et sa stratégie trop décriée empoisonne les relations entre cette entreprise et ses abonnés. Certains clients désespérés ont mis en place une nouvelle méthode de fourniture de courant afin de répondre aux besoins domestiques.

La semaine dernière a été pénible, très pénible, pour les techniciens de la société nationale d'électricité, la Snel, interdit de travailler sur les lignes d'approvisionnement de la majeure partie des quartiers Mapendo et Mikeno au sud de Goma, communément connu sous l'appellation de quartier Birere - le plus vieux quartier de la ville.

Munis de leurs matériels de travail : échelles, pinces… fiches d'abonnés, notamment les insolvables, ses techniciens n'ont pas pu travailler. Ils ont dû faire face à la furie de la population dans ces deux quartiers, parmi les plus populeux de la ville, et non loin du centre commercial. « Depuis des mois le courant n'arrive presque plus. Et quand il arrive, c'est autour de 00h00 pour partir vers 4h00, quand tout le monde dort encore », se plaint Ernest Kiza, habitant à 500m du centre ville au quartier Mapendo. « La journée, le courant qui arrive par miracle, est d'une très faible intensité et même la télévision tourne difficilement malgré l'utilisation de l'élévateur », ajoute Haba Issa qui a préféré se déconnecter du réseau Snel depuis six mois déjà.

L'argent avant la population

« Ici comme sur la majeure partie de la ville, la situation est la même. Elle empire au jour le jour, au lieu de s'améliorer », constate un responsable local de la société civile. A maintes reprises, la population s'est organisée par quartiers pour prendre contact avec les autorités de la Snel, mais sans solution.

« Elles nous disent simplement la quantité de courant reçu de la centrale de Ruzizi est insuffisante par rapport aux besoins des abonnés », disent certains élus du peuple qui ne cachent pas, eux aussi, leur déception face à la dégradation continue de la desserte en courant de la Snel.

« Pourtant, explique un ancien technicien de la Snel, nonobstant la quantité insuffisante du courant fournie, il suffit de mettre en place un programme officiel d'approvisionnement par zone ou par quartier pour qu'enfin, les uns et les autres puissent au moins avoir accès, pendant un moment au courant selon un programme connu de tous ». C'est ce genre de programme que l'actuelle direction de la Snel ne parvient pas à mettre sur pied par  inexpérience disent certains, ou par mauvaise foi disent d'autres. Et quand nous l'approchons pour en savoir davantage, le Directeur provincial Léon Muheto, laisse entendre que le moment n'est pas opportun pour s'exprimer. Lui qui place l'argent au premier plan et la population au dernier. Alors que les délestages intempestifs  finissent par faire des victimes dans des centres hospitaliers et  provoquent des pertes énormes aux opérateurs économiques dont les entreprises dépendent en grande partie du courant de la Snel pour le fonctionnement de leurs machines.

Le Ki Group
Lassée et se sentant sacrifiée, la population s'organise depuis de longs mois pour s'approvisionner en courant. Sur la quasi-totalité de la ville, un système d'approvisionnement en courant a vu le jour. Des grands groupes électrogènes dits « Ki groupé » alimentent les avenues, les quartiers, chaque nuit de 18h00 à 22h00. « Cela soulage énormément. Or la Snel ne parvient plus à nous approvisionner, et l'éclairage la nuit  nous permet de dissuader les bandits qui profitent de l'obscurité pour commettre leur sale besogne », raconte Jules, un responsable du système « Ki-Groupé » au quartier Mabanga sud, qui dit qu'il fallait mettre en place cette idée géniale pour faire face aux bandits qui opèrent la nuit et à l'incurie de la Snel.

Une société qui laisse entendre que la population honore difficilement ses factures. « Faux, rétorque Jules. Sur les 365 jours de l'année 2012, la Snel n'a oublié en aucun jour de me  faire payer la consommation du  courant ; pour une consommation réelle de 30 jours sur l'année. Et je m'étais toujours acquitté nonobstant la hausse progressive du coût de la facture alors que je ne consommais presque rien » rétorque-t-il visiblement déçu.

Pratique rassurante

Ici, le raccordement se fait à moindre coût. 50$ pour l'abonnement, un montant remboursable une fois déconnecté du réseau. Et chaque semaine, la facture varie en moyenne et selon les quartiers, de 1500 à 3000 FC, presque à la portée de toutes les bourses. ''La méthode est salutaire et est efficace dans la lutte contre l'insécurité et la criminalité'', avaient reconnu plusieurs autorités dont le Maire de la ville.

Ces générateurs qui fonctionnent grâce au mazout attirent de plus en plus. Ayant pris racine dans le quartier Katoyi et Mabanga nord, la pratique s'est aujourd'hui étendue sur l'ensemble de la ville, hormis le centre commercial, où de nombreuses habitations sont alimentées par des générateurs privés. Le succès de cette initiative, vu son efficacité poussent de nombreuses personnes à s'y connecter au détriment de la Snel. « A quoi bon payer une facture de 20 ou 50$ le mois pour un courant très rare, alors que celui des générateurs est quasi présent. Nous en avons tous les jours » disent  plusieurs gomatraciens, dont la pratique « Ki-Goupé » dépasse déjà les frontières urbaines et provinciales.

Au-delà de la faible desserte en énergie électrique, le réseau de distribution du courant de la Snel-Goma reste très dangereux. Vétuste, dans certains quartiers, il expose la population à des risques d'électrocution. Il a été à la base (les deux dernières années),  des multiples cas d'incendies selon le rapport du service de la protection civile.

En attendant, dans l'opinion et auprès des structures membres de la société civile, on fustige ces nouveaux recrutements que l'on observe d'agents issus de la tribu  du directeur provincial. A cette allure, il y a fort à parier que la situation ne s'améliore quand on met la tribu avant la technicité.


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