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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 avril 2024
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Santé

Ebola : un vaccin expérimental sera utilisé en RDC

2018-05-16
16.05.2018
2018-05-16
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La République démocratique du Congo a donné son feu vert à son déploiement, pour lutter contre l’épidémie qui s’est déclarée dans le nord-ouest du pays.

Un vaccin expérimental contre Ebola pourrait être déployé dès mardi 22 mai en République démocratique du Congo (RDC). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reçu le feu vert des autorités pour expédier les premières doses dans les prochains jours. L’épidémie s’est déclarée il y a cinq semaines dans le nord-ouest du pays et une quarantaine de cas suspects ou confirmés ont été comptabilisés depuis.

L’épicentre se situe à Bikoro, sur les rives du lac Tumba, dans une région très reculée. Un pont aérien devra être mis en place acheminer les médicaments et les équipes jusque-là. L’un des grands défis logistiques est la chaîne du froid : le vaccin doit être conservé à – 80 °C et transporté dans des congélateurs adaptés.

Mis au point par le laboratoire pharmaceutique Merck en 2016, il s’est révélé efficace lors d’essais sur les humains, mais n’a pas encore reçu d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Connu sous le nom de code V920, il avait été testé en Guinée en 2015, à la fin de l’épidémie qui avait fait plus de 11 000 morts en Afrique de l’Ouest.

Les résultats publiés dans The Lancet début 2017 semblent très prometteurs : sur les quelque 6 000 personnes vaccinées (dont près de 200 enfants) aucune n’a contracté la maladie dans les semaines suivant la vaccination. Les participants avaient été sélectionnés sur la base de leur proximité avec un patient infecté – les « contacts » et les « contacts de contacts » dans le jargon. Seule inconnue, la durée de la protection conférée par le vaccin.

Des vaccins fabriqués par Merck

L’efficacité de cette « vaccination en couronne » est ce qui justifie l’utilisation du V920 dans un contexte d’urgence. « L’objectif est de casser les chaînes de transmission », explique le professeur Denis Malvy, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Bordeaux. « Toute la difficulté est de tracer les personnes avec lesquelles les malades ont été en contact ».

Trois foyers de contamination ont été repérés et près de 400 personnes ayant été en contact avec les malades ont été placées en observation. Elles seront vaccinées en priorité, de même que le personnel soignant. Le vaccin est administré en dose unique. « Fidéliser des gens terrorisés et peu éduqués est compliqué », explique le médecin qui sera sur place à la fin de la semaine. La campagne de vaccination en RDC sera conduite dans un cadre comparable à celui d’un essai clinique mais ne s’inscrit pas dans un protocole de recherche.

Le V920, qui s’appuie sur les travaux d’un laboratoire de recherche public canadien a d’abord été développé par la biotech américaine NewLink Genetics. Merck a conclu avec elle un accord de licence fin 2014, et commencé les vaccinations dès mars 2015 en Guinée. Les données collectées lors de cet essai clinique, le plus important conduit dans un contexte épidémique, seront étudiées à la loupe par les agences de santé en Europe et aux Etats-Unis où Merck compte enregistrer son vaccin. Le laboratoire comptait déposer son dossier fin 2017, mais a pris du retard.

L’OMS dispose aujourd’hui de 4 000 vaccins, mais au moins 300 000 autres doses sont disponibles. Ces vaccins ont été fabriqués par Merck à la suite d’un accord passé avec Gavi, une organisation internationale dont l’objectif est de favoriser l’accès des pays pauvres aux vaccins. En janvier 2016, elle s’était engagée à verser 5 millions de dollars au laboratoire américain en contrepartie de la création d’un stock d’urgence. « Il est inquiétant de constater que le monde n’est toujours pas prêt à faire face aux nouvelles menaces sanitaires qui pourraient se présenter à l’avenir ; il faut absolument changer de mentalité et investir dès aujourd’hui dans la recherche et le développement pour assurer notre protection dans les années à venir, » avait à ce moment déclaré le docteur Seth Berkley, le directeur de Gavi.

Eviter la formation d’un « important foyer urbain »

Dans l’immédiat, le risque serait de voir la maladie se propager dans Mbandaka, qui compte un million d’habitants. « Si une ville de cette taille est gagnée par la maladie d’Ebola, il y aura un important foyer urbain, ce qui sera un vrai défi », a déclaré Peter Salama, qui pilote les opérations d’urgence à l’OMS. « Lorsque Ebola gagne des zones urbaines, notamment des bidonvilles, il est extrêmement difficile de venir à bout de la maladie », a-t-il ajouté. Les liaisons fluviales représentent aussi un risque : par le fleuve Congo, Bikoro est relié à la capitale Kinshasa (11,5 millions d’habitants) ainsi qu’à Brazzaville la capitale de la République du Congo (1,9 million d’habitants). Barges et pirogues circulent quotidiennement sur cette zone frontalière.

« Dans les zones de faible densité, le virus se diffuse peu, ce qui explique que les précédentes épidémies en RDC se soient éteintes rapidement », indique Sylvain Baize, spécialiste des fièvres hémorragiques à l’Institut Pasteur. « Chaque malade contamine en moyenne une à deux personnes : on est loin des taux de propagation de la grippe ou de la rougeole », ajoute le chercheur. L’évolution de l’épidémie reste cependant difficile à prédire : au Liberia et en Sierra Leone, elle avait pris fin d’un coup en 2015 sans que les scientifiques s’expliquent pourquoi. La mise à disposition en urgence d’un vaccin représente un tournant par rapport à 2014, où l’OMS avait beaucoup tardé à intervenir. « Là, on se donne les moyens d’anticiper le risque », estime le professeur Malvy.

Chloé Hecketsweiler
Le Monde / MCN
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