La sécurité dans les écoles congolaises au centre d’un atelier d’évaluation à Kinshasa

L’éducation des jeunes constitue l’une des pièces maitresses dans le développement de la nation congolaise. Selon certains experts, l’impact des conflits armés sur l’éducation engendre des défis humanitaires et de développement ainsi que des problèmes sociaux plus larges auxquels il est urgent de s’attaquer. Et dans cette optique, des efforts doivent être fournis pour que la sécurité dans les lieux de formation et d’éducation des jeunes soit mieux garantie. C’est ce qui justifie l’organisation par Save the children, d’un atelier d’évaluation des recommandations issues de la table ronde de septembre 2016, pour la mise en œuvre effective de la déclaration sur la sécurité dans les écoles en RDC.

Du 18 au 19 avril, plus d’une trentaine des personnes ont échangé sur les grandes lignes devant faciliter la sécurité dans des écoles congolaises. Une attention particulière a été accordée aux « Lignes directrices pour la protection des écoles et des universités contre l’utilisation militaire durant les conflits armés ».

Parmi les recommandations formulées à l’issue de l’atelier, l’on note entre autres l’intégration des leaders locaux dans la sécurisation des écoles. Les participants ont également recommandé le développement de certains cours spécifiques tel que « l’éducation à la paix ». Un cours dont les principales articulations pourront significativement contribuer à la promotion de la paix, principalement dans les zones de conflits. Certains participants ont estimé nécessaire l’élaboration d’un projet de loi sur la protection des écoles.

Concernant les indicateurs de succès dégagé en rapport avec les actions entreprises conformément aux recommandations de la table ronde de septembre 2016, les participants ont dressé un tableau peu reluisant. Il a été noté, au cours des échanges, que quelques efforts ont été fournis par le gouvernement, dans le cadre de la sécurisation des écoles dans les zones de conflit.

Depuis des décennies, la situation des enfants en RDC, plus particulièrement dans la province du Nord-Kivu a été aggravée par les guerres à répétition. Plusieurs écoles ont été la cible des groupes armés. Ce qui a entrainé des violences sur des enfants…. Les attaques contre les écoles constituent des atteintes graves portées sur des enfants. Le dernier rapport des Nations Unies sur les enfants et les conflits a fait état, en 2014, de plus de 1.500 cas d’attaques sur des écoles et hôpitaux ou leur utilisation à des fins militaires.

Face à cette situation désastreuse, Save the children qui intervient dans le Nord-Kivu depuis plusieurs années, a initié avec le financement du ministère norvégien des Affaires étrangères, un projet visant à rendre l’école une zone de paix, en renforçant la protection des écoles face aux éventuelles attaques. Le projet School as zones of peace (sZop) traite, depuis 2016, des risques physiques auxquels les écoles peuvent être exposées lors des attaques et l’occupation par les forces combattantes.

L’une des lignes directrices pour la protection des écoles et des universités contre l’utilisation militaire durant les conflits armés stipule que « les écoles et les universités ne doivent jamais être détruites comme une mesure destinée à priver les parties opposées d’un conflit armé de la possibilité de les utiliser à l’avenir. Les écoles et les universités – qu’elles soient ouvertes, fermées pour la journée ou pour les vacances, évacuées ou abandonnées – sont des biens de caractère civil ».