Culture
La grande salle de l’Institut français de Kinshasa, (la Halle de la Gombe) sert de cadre aux festivités du cinéma suédois, soit du mardi 2 au samedi 6 décembre 2014. Les Hommes, femmes et jeunes passionnés de la culture, plus précisément du monde de cinéma ont répondu nombreux à ce grand rendez-vous. Pour ce faire, l’Ambassadeur de la Suède, Annika Ben David et son staff diplomatique ont rehaussé de leur présence la cérémonie d’ouverture, le mardi 2 décembre dernier. C’est la toute première édition du Festival du film suédois à Kinshasa.
Au cours de son allocution de circonstance devant les amoureux du 7ème art, l’Ambassadrice suédoise, Annika Ben, a remercié le Directeur de l’Institut français, Philippe Larrieu et son adjoint, Christophe Roussin, pour le travail excellent qu’ils ne cessent d’abattre en République Démocratique du Congo. Et de poursuivre que la réalisation de ce festival n’aurait pas été possible sans le professionnalisme et l’esprit d’ouverture, d’accueil et de curiosité de « nos amis de l’Institut Français ».
D’entrée de jeu, elle s’est interrogée sur les raisons d’organiser un festival du film suédois à Kinshasa.
Pour y répondre, elle a fait savoir que la Suède a une longue et glorieuse tradition cinématographique qui doit sa notoriété à des cinéastes de renommée tels que: Victor Sjöström, Ingmar Bergman ou Lasse Hallström. La diplomate s’est dite très ravie du fait que depuis quelques années, son pays assiste à un formidable renouveau du cinéma suédois. Celui-ci se traduit par un intérêt manifeste de leur cinéma à l’étranger.
En outre, elle a ajouté que le sillon des romans policiers suédois ont connu tant de succès ces dernières années. Voilà ce qui a relevé le défi. Par ailleurs, elle a rappelé l’assistance que plusieurs acteurs, actrices et réalisateurs suédois font le tour du monde. Ils sont souvent sollicités à Hollywood et ailleurs, a-t-elle reconnu.
Séance tenante, elle a déclaré ce qui suit : « Je voudrais citer le nom du jeune et très talentueux réalisateur Malik Bendjelloul qui a tragiquement disparu quelques mois seulement après avoir remporté un Oscar pour son documentaire Sugar Man, un film qui ne figure pourtant pas au programme cette fois-ci ». Fière d’appartenir à la nation suédoise, elle a signalé que la nouvelle génération de cinéastes suédois relate les nouvelles réalités de la société.
A titre illustratif, elle a fait remarquer que le phénomène de l’immigration porte un nouveau regard sur les mœurs, les rapports entre hommes et femmes, et revisitent notre histoire contemporain, notamment, sur les années 70.
De plus en plus, avance-t-elle, les films sont tournés en périphérie, en province, ce qui rajoute encore une dimension au récit.
Aussi, a-t-elle fait savoir que ce festival est donc l’occasion d’explorer le cinéma suédois d’aujourd’hui dans toute sa diversité.
Annika Ben a certifié que du documentaire engagé à la fiction fabuleuse, en passant par le drame serré ou des court-métrages ludiques et pleins d’esprit, tous les films sont en version originale (en langue suédoise) sous-titrés en français.
Survol du programme
En ce qui concerne le programme, Annika a indiqué qu’il est prévu pour le mercredi, « Derrière le ciel bleu ». Ce film, retrace les aventures romanesques d’un adolescent en marge d’un fait divers sombre des années 70, dans l’archipel pourtant si idyllique de Stockholm. Dans le documentaire Big Boys Gone Bananas !
Jeudi, le combat asymétrique d’un documentariste suédois contre une multinationale américaine.
Vendredi, le drame Avalon met en scène un fêtard sexagénaire qui cherche à rebondir une dernière fois avec sa boîte de nuit, alors que la réalité le frappe de plein fouet.
Finalement, le samedi pour le jeune public de tout âge bien entendu : « Le dragon de glace », une petite merveille à la fois réaliste et fabuleuse qui se déroule dans les neiges et sous les aurores boréales du Nord de la Suède.
Sans oublier, deux court-métrages, primés dans plusieurs festivals, qui regorgent d’esprit et d’humour. Music for Six Drummers and One Apartment et Las Palmas.
Par contre, elle a précisé que le festival ouvre ses portes avec le documentaire Palme, un portrait de leur ancien Premier ministre assassiné en pleine rue, il y a 28 ans, un crime qui d’ailleurs n’a toujours pas été élucidé.
Olof Palme est l’homme politique qui a peut-être le plus marqué la vie politique et l’image de la Suède au 20ème siècle.
Issu de la haute bourgeoisie, il trahit sa classe sociale pour rejoindre le mouvement travailliste et en devenir le leader et la vedette indiscutable, a insisté l’oratrice de la soirée.
Déjà au début des années 60, il jette les bases de la coopération au développement internationale en créant une agence destinée à cette fin. Elle a affirmé que Palme devenu Premier ministre, il se pose en vrai pionnier dans le domaine de l’égalité entre les sexes, en mettant en place au début des années 70, une série de réformes visant à renforcer les droits de la femme et la participation des femmes dans la vie active : imposition séparée pour les époux, congé parental généreux, développement des crèches pour enfants, droit à l’IVG. Elle a argumenté que des réformes que nous considérons aujourd’hui comme un acquis et dont nous sommes particulièrement fiers. Elle a en plus soutenu que Palme était un orateur sublime et brillant, voire arrogant, il a fait porter la voix de la Suède bien au-delà de nos propres frontières, mais ne manque pas de susciter la haine dans le camp opposé. C’est le récit d’un homme et d’un destin hors du commun.
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